Le Port de Kribi à l’abordage à Promote

La nouvelle place portuaire s’est déployée au salon de l’entreprise de Yaoundé pour vendre son potentiel largement inexploré. 

C’est un «axe de partenaires unifiés» — selon la terminologie en vigueur — qui a accosté au salon Promote 2019. En effet, du 16 au 24 février, ce n’est pas une, mais trois entités qui trustent le pavillon du « Port autonome de Kribi (PAK) » au Salon international de l’entreprise, de la PME et du partenariat de Yaoundé. En plus du PAK, l’on a retrouvé Kribi conteneurs terminal (KCT) et Kribi port multiple operators (KPMO), les «partenaires stratégiques» de la nouvelle place portuaire du Cameroun. Ici, on parle de «mutualisation des forces» pour aller à l’abordage des investisseurs.

Il faut dire que le port de Kribi trône sur la façade martine du Cameroun, face océan atlantique, dans la région du Sud du pays. Idéal pour écouler ou faire rentrer de la marchandise dans l’hinterland (la région Afrique centrale dans son ensemble). C’est cette position géographique de premier choix que le PAK est, entre autres, venu vendre au salon Promote. «Nous sommes à Promote pour dire aux professionnels et aux partenaires que le port de Kribi leur offre une excellente position géostratégique dans le golfe de Guinée avec sa façade maritime», renseigne Patrice Loumou en service à la cellule de communication du PAK. «Des procédures entièrement dématérialisées, une grille tarifaire hautement compétitive, un équipement moderne, un temps de dédouanement qui fait gagner temps et argent» sont d’autres atouts à faire valoir, énumérés pêle-mêle par la direction. La cible du message: les chargeurs, les importateurs, les exportateurs et partenaires financiers.

Engouement
À ces potentiels partenaires et futurs investisseurs, de même qu’au public, le PAK est venu dire, au salon Promote, que le port de Kribi est définitivement en eau et pleinement opérationnel depuis le 2 mars 2018. L’activité y a déjà pris sa vitesse de croisière. Les responsables en veulent pour preuve le fait que le port accueille des navires quotidiennement, avec au moins un navire par jour sur chacun des quais et pas moins de 1000 conteneurs manutentionnés par mois.

L’intérêt du public pour cette infrastructure portuaire a été mesuré le 21 février dernier, lorsque le ministre des Transports a réuni autour de lui, au pavillon du PAK, tous les acteurs du secteur des transports, pour un échange avec la presse. Toutes les questions, ou presque, étaient adressées à Patrice Melom, directeur général du PAK. Le ministre des Transports s’est vu obligé de rappeler à l’attention des journalistes que tous les autres intervenants devaient également s’exprimer. Autre indicateur, le PAK a enregistré quotidiennement pas moins de 400 visiteurs et plus de 80 contacts informels noués. Pour 2019, le PAK ambitionne de développer sa zone logistique et doubler le trafic actuel en ouvrant de nouvelles lignes maritimes.

 

Les bonnes affaires du Port autonome de Douala

La 7e édition du salon tenu à Yaoundé a donné l’occasion au Pad de présenter ses projets de normalisation, de rénovation et de développement aux membres du gouvernement, à la communauté des affaires et au grand public. 

 

Le Port autonome de Douala (Pad) est engagé depuis bientôt trois ans dans un vaste processus de normalisation de toutes ses activités, de rénovation de ses infrastructures et superstructures, et de développement. Il s’agit d’arrimer le combinat portuaire de Douala-Bonabéri aux standards internationaux reconnus, afin de faire face efficacement à la concurrence internationale. Ce sont, cinquante-trois projets, pas moins, validés par le Conseil d’administration, et qui doivent être implémentés en 2019 par la direction générale. D’autres le sont déjà.

Promote a donc offert un espace pour que cette entreprise puisse présenter aux nombreux visiteurs qui ont défilé au Stand du Pad tout ce qui est fait. Parmi les visiteurs, le Premier ministre, Dion Ngute qui y était le 20 février dernier en compagnie de plusieurs membres du gouvernement. Une occasion pour le Pad de mieux expliquer la dynamique en cours. Un vaste processus de normalisation, de rénovation et de modernisation est mis en œuvre. Il doit transformer en profondeur le combinat portuaire de Douala-Bonabéri, et donner du contenu à la vision de la politique portuaire du Président.

Ainsi, le chef du gouvernement a été édifié sur les projets tels que : la sécurisation de la zone, avec la construction d’une clôture physique sur le périmètre de tout le domaine portuaire de Douala-Bonabéri (zone amont et aval) ; la reconstruction de l’appontement pétrolier du Duc-d’Albe pétrolier, rendu indisponible depuis plusieurs années ; la construction de la voirie ; l’enlèvement des épaves, l’acquisition des équipements nautiques, dont deux dragues ; la construction d’un terminal mixte vraquier sur la rive droite du Wouri (750 – 1500 ML) ; la réhabilitation et/ou la construction de 13 magasins cales modernes ; l’autonomisation du dragage ; la révision des concessions ; la régulation de la main-d’œuvre dockers ; l’aménagement des ports secs à Édéa, Yassa (Douala) et dans le Moungo entre autres.

À côté de ces nombreux projets, il a été expliqué au chef du gouvernement, puis au ministre des Transports, qu’il y a de nombreuses réformes liées à la gouvernance de l’entreprise, qui viennent d’être renforcées par le décret présidentiel du 24 janvier, portant réorganisation du Pad. Ce décret institue une véritable autorité portuaire et lui confère des pouvoirs les plus étendus pour la gestion efficace du Port de Douala-Bonabéri.

En effet, la modernisation du combinat portuaire de Douala-Bonabéri est d’un enjeu vital pour toute l’économie nationale, et même pour la sous-région. Porte d’entrée du Cameroun et de plusieurs pays voisins, poumon économique du pays, Douala doit rester à l’avant-garde du combat pour l’accélération de la croissance et la création d’emplois. Et les nombreux projets en cours d’implémentation doivent le rendre plus performant, plus attractif et compétitif.

Bobo Ousmanou

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