Une année blanche pour plus de 2200 enfants réfugiés

Quelques jours après la rentrée scolaire, Daniel Moundzego, le président de l’Association réfugiés sans frontières peint un tableau noir de la situation des enfants réfugiés scolarisables dans la ville de Douala.

Comment est-ce que les enfants réfugiés ont débuté l’année scolaire?
L’année scolaire de façon générale est timide pour tout le monde. Et celle des enfants réfugiés est catastrophique. Pour commencer la rentrée scolaire, il faut être inscrit dans un établissement, avoir une tenue, des cahiers, des livres, bref tout le matériel scolaire. Ces enfants ne sont plus pris en charge. Leurs parents, surtout avec le Covid-19, et dans un pays où les réfugiés ne sont pas pris en charge par le gouvernement, n’ont pas d’assistance de santé, ni d’assistance pour démarrer une activité économique ou encore de subsistance. Et donc, c’est difficile de faire face aux contraintes scolaires.

Les enfants réfugiés sont sous la prise en charge du Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Que fait cette institution face à ce problème?
Le HCR a suspendu certaines activités : l’enregistrement des nouveaux demandeurs d’asile, la suspension des actes de naissance, suspension des entretiens avec les nouveaux réfugiés, suspension de la présence de toute personne. Car, il faut seulement passer un coup de fil. Pour un refugié qui n’a pas les moyens, lorsqu’il ne peut pas avoir 100 FCFA pour manger, il ne pourra pas passer un coup de fil. C’est au fur et à mesure que les activités du HCR rétrécissent. L’institution n’assure plus son rôle de protection et d’assistance des refugiés.

À l’heure actuelle, les partenaires plans sont en train d’enregistrer et de recevoir les dossiers des enfants qui pourraient être pris en charge alors que c’est déjà la rentrée. Ce n’est pas facile pour les parents qui attendent l’assistance scolaire du HCR. Plus de 2200 enfants réfugiés vont encore avoir une année blanche. Les anciens chiffres du Plan affichaient 6222 enfants scolarisables. Parmi eux, le HCR n’a pris en charge que 800 enfants. Cette situation perdure et commence à compliquer les choses.

Quelles sont les difficultés que rencontrent ces enfants quotidiennement et principalement maintenant que c’est la rentrée scolaire?
Les difficultés énormes que rencontrent les enfants réfugiés sont liées aux difficultés de leurs parents. C’est manger, dormir, boire, se soigner et aller à l’école, c’est-à-dire trouver de l’argent pour avoir la tenue.

Avez-vous un appel à lancer?
Nous lançons un appel aux personnes de bonne volonté pour qu’elles se rapprochent de l’Association réfugiés sans frontières afin que nous puissions trouver une solution pour ces enfants. À l’heure actuelle, il y a un désengagement total du HCR et de ses partenaires en ce qui concerne la situation des enfants réfugiés.

Propos recueillis par Diane Kenfack

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