14 ans après sa naissance, la mise en œuvre du Plan directeur consensuel des transports en Afrique centrale (PDCT-AC) vient de faire l’objet d’une évaluation.
«Le PDCT-AC comme instrument de développement économique sous-régional» est, en effet, le thème d’un mémoire de fin de formation soutenu à l’Institut des relations internationales du Cameroun par Collince Pougoue Tchameni dans l’option intégration régionale et management des institutions communautaires. Il en ressort que le PDCT-AC affiche aujourd’hui un niveau d’exécution physique de 56%. Précisément, sur les 14241 km de routes à construire, plus de 6000 km sont entièrement bitumés et 1169 km sont en cours de réalisation. La construction et l’entrée en service du port en eau profonde de Kribi au Cameroun, l’extension du port en eau profonde de Sao Tomé et la réhabilitation du port de Principe sont d’autres contributions du PDCT-AC pour une Afrique centrale interconnectée par les transports.
Plusieurs entraves ont obstrué le déploiement de ce plan. On peut notamment citer les problèmes institutionnels, stratégiques et techniques; l’absence de financement qui a plongé le projet dans deux années d’hibernation. Or, en Afrique centrale, la cherté des transports et la pénurie en réseau praticable sûr (port, aéroport, ferroviaire, route) concourent à freiner la libre circulation des personnes et des biens.
Optimisation
A en croire le chercheur en intégration, des pistes sont envisageables pour la pleine réalisation de ce plan novateur. C’est le cas de la garantie politique dans la recherche des financements, l’organisation tant attendue de la table – ronde des bailleurs de fonds pour lever les financements de grands projets routiers intégrateurs, la convergence des chantiers infrastructurels et surtout l’implication ou l’incorporation des données du PDCT-AC dans la conception et la construction des projets de développement liés au transport.
Le but ultime du PDCT-AC est d’optimiser les échanges intracommunautaires à travers la densification du réseau routier sous-régional. Fruit de la fusion en 2004 entre les «axes communautaires» de la CEEAC (1988) et du «réseau prioritaire et intégrateur de la Cemac» (2000), il demeure le portefeuille des infrastructures d’interconnexion de la région par le transport multimodal. Dans ce sens, le PDCT-AC se positionne comme un précurseur de la rationalisation des communautés économiques régionales en cours dans la région.
Zacharie Roger Mbarga