Percée russe en Afrique centrale: le premier gazoduc comme lubrifiant

Deux rencontres distinctes, tenues à des dates et en des lieux différents, ont suffi à relancer l’offensive diplomatique russe en Afrique centrale. La première a pris la forme d’une conférence tenue le 24 janvier dernier à la Chambre de commerce de Malabo.

Accord de principe entre la Russie et la Guinée Equatoriale autour du premier gazoduc

À l’initiative de Gabriel Mbaga Obiang Lima, ministre équato-guinéen des Mines et des Hydrocarbures. Et la seconde est une audience accordée ce 2 février 2023 par le ministre russe de l’Énergie, à l’ambassadeur de Guinée Équatoriale à Moscou. Un seul objet: la construction du premier gazoduc de la sous-région.

«Le ministère russe de l’Énergie est en pourparlers avec la Guinée Équatoriale sur la manière dont les entreprises russes peuvent aider à construire un réseau de gazoducs», a fait savoir Sergueï Mochalnikov à Luciano Ncogo Ndong Ayecaba. «Nous discutons, par exemple, de la possible contribution de nos entreprises au projet de système de transport de gaz centrafricain», a précisé le Vice-ministre russe de l’Énergie.

Au plus fort de la guerre en Ukraine, la diplomatie russe tente ainsi de faire de l’Afrique centrale un allié objectif. Elle entend notamment, pour s’attirer ses faveurs, mettre son expertise au service des intérêts des pays de la Cemac et de la CEEAC. En l’occurrence, à travers un appui technique dans la mise en place d’«un vaste réseau de pipelines pour faciliter l’acheminement des hydrocarbures vers les centres de consommation et à l’exportation dans la sous-région». Il se trouve simplement qu’à date, «aucun chronogramme, ni les estimations financières de ce projet ne sont pour l’instant précisés», apprend-on de Gabriel Mbaga Obiang Lima.

Le projet porté par le ministre équato-guinéen des Mines et des Hydrocarbures est une «initiative commune à l’Angola, au Cameroun, au Tchad, à la République du Congo, à la République Démocratique du Congo, à la Guinée Équatoriale et au Gabon. Le Cameroun et la Guinée Équatoriale travaillent d’ailleurs déjà sur la première phase, qui comprend la connexion à travers le Tchad». Et à en croire toujours les sources gouvernementales de ce pays, «des travaux sont aussi menés parallèlement, en partenariat avec l’Organisation africaine des producteurs de pétrole (APPO) et un cabinet-conseil pour étudier le projet dans sa globalité». La Russie envisage également dans cette perspective de «coopérer au sein du groupe OPEP+ des exportateurs de pétrole et du Forum des 12 pays exportateurs de gaz», a assuré Sergueï Mochalnikov.

Théodore Ayissi Ayissi

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