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BTP : pénurie en béton armé autour de Yaoundé 

À cause de la rareté de ce matériau de construction, techniciens, propriétaires de chantiers, vendeurs et transporteurs des banlieues de la capitale sont tous aux abois.

Mfou, Soa, Esse, Awae, Mbankomo… Ces bourgades voisines de Yaoundé font face à une pénurie de ciment. La rareté de ce matériau de construction provoque en effet une forte flambée des prix de ce produit dans le marché noir. Dans ces localités, 80% des chantiers sont aux arrêts ou tournent au ralenti. Joël Ngaba, ingénieur en bâtiment et gérant d’un chantier près de la scierie de Mfou, en fait le triste constat.

Toute explication par rapport à cette situation se réfère à la crise en Ukraine. La situation est confirmée dans une quincaillerie située en face de la chapelle catholique et tout près du Lycée clastique. Monsieur jean, la cinquantaine révolue et propriétaire affirme que «le manque de ciment trouve son explication aux dires des principaux fabricants dans le coût du transport, qui pour eux a connu une hausse ces derniers temps», Il poursuit en disant que «la guerre en Ukraine touche tous les secteurs et le ciment ne peux pas échapper».

Le constat de cette rareté est aussi fait dans la ville estudiantine de Soa. La particularité ici est que les clients attendent le ciment devant les points de vente. Il faut alors s’armer de patience sans oublier les négociations qui vont s’ouvrir afin de pouvoir obtenir le précieux sésame. Christian Fouda fonctionnaire est propriétaire d’une mini-cité. Il désire effectuer les réfections dans sa demeure et se pose des questions de savoir s’il «doit attendre ou se rendre au travail? Je ne peux pas me permettre de louper la cargaison dont on m’a dit qu’elle arrivait», confie le responsable de famille pris entre le marteau et l’enclume.

Du côté de Mbankomo, Ayissi Eboua se plaint quant à lui de la qualité du ciment. «J’ai fait couler les poteaux de ma maison il y a deux jours, et ils n’ont pas séché». Le ciment présentant de meilleures propriétés minérales étant rare et plus coûteux.

Chantiers à l’arrêt

À 40 km de Yaoundé, dans la ville d’Awae sur la route d’Akonolinga, André Mbassi jeune «apacheur» est également victime de la pénurie. Il veut construire une porcherie et son chantier à l’arrêt. «Depuis 5 jours, il n’y a pas le ciment pour chaîner la fondation», déclare le chef chantier. Du côté de Mfou, Charles Bérenger est dans la même Gadoue depuis plus d’une semaine. Son chantier est aussi à l’arrêt. Le jeune entrepreneur et son équipe jouent au Ludo tandis que d’autres sont dans des causeries récréatives. L’absence de ciment est la cause des hésitations de ces derniers. On retrouve cependant dans sa plainte une autre cause. Car pour lui, «il y a le ciment, mais les quincaillers font preuve de tribalisme. Tu peux voir le ciment comme c’était le cas il y a quelques jours, et le vendeur te fait comprendre que c’est n’est pas son ciment. Pire encore, tu vois ton voisin de l’Ouest décharger le ciment et son chantier va de l’avant».

Toutes ces personnes s’en remettent au gouvernement. C’est pour elles la seule bouée de sauvetage. Certains disent d’ailleurs se souvenir avec nostalgie des années 2000.

André Gromyko Balla

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