Paris InfraWeek : La délégation de la Cemac fait le bilan

Au terme de sa participation à Paris du 5 au 9 octobre dernier à cet important événement dédié aux infrastructures, les responsables de l’Afrique centrale évaluent aux côtés de quelques investisseurs européens, le déploiement de la Cemac. Morceaux choisis de leur évaluation.

 

Gilbert Ondongo, président du comité de pilotage du Pref-Cemac

«Le plus important c’est que les décisions se prennent par la suite et que se mettent en place les financements pour nos projets»

«Pour nous, c’était fondamental d’être à Paris InfraWeek. Tout simplement parce que nous avons ensemble au départ retenu douze projets intégrateurs prioritaires. Nous en sommes à dix parce que deux projets ont déjà bouclé leurs financements. C’est un choix des six chefs d’Etat pour faire avancer l’intégration physique et commerciale de notre sous-région. Il se trouve que c’est évaluer à un peu plus 4 milliards d’Euros, que nous n’avons pas. Nous sommes obligés de les chercher. Il faut les chercher là où on peut les trouver. Ici, en Europe, il y a sans doute des investisseurs qui pourraient être intéressés. Nous leur avons dit : «voici nos ambitions, voici le coût de nos ambitions, voici ce que nous avons déjà pu mobiliser. Est-ce que ça vous intéresserait de nous accompagner dans cette dynamique. Nous vous donnons toutes les garanties nécessaires pour que vous ne fassiez pas de mauvais investissements dans notre sous-région». Tout s’est bien passé. Mais le plus important, ce n’est pas le sourire, l’accueil, la bienveillance ou la bienséance. Le plus important c’est que les décisions se prennent par la suite et que se mettent en place les financements pour nos projets».

 

Daniel Ona Ondo, président de la commission de la Cemac

«Je suis heureux que le message soit passé».

«C’est la première fois que la Cemac vient à la rencontre des opérateurs économiques, précisément ceux du secteur privé ! Il a fallu la volonté des chefs d’Etat pour qu’on puisse ramasser un certain nombre de projets dans le panel des 84 projets pour en avoir dix qui soient banquables, finançables par le secteur privé. Donc, je suis heureux que le message soit passé. Parce que la Cemac, c’est une zone intégrée. C’est une zone qui a un potentiel énorme. Non seulement au niveau de la richesse des hommes, mais aussi de la richesse des matières premières, la richesse pétrolière, l’agriculture avec les sols arables d’une unique immensité. Il est évident que ce potentiel mérite d’être promu, valorisé pour être exploité pour le bonheur de nos populations. Les réunions, que nous avons eues, augurent d’une bonne table ronde à Bruxelles, du 16 au 17 novembre, sous l’égide du président Denis Sassou Nguesso».

 

Jean Marie Ogandaga, ministre de l’Economie et de la Relance du Gabon

«L’Afrique centrale est un bon risque».

«Notre attente est que ces entreprises et investisseurs prennent des risques. L’Afrique centrale est un bon risque. Notre région a tout ce qu’il faut pour qu’un investissement soit rentable. Tout n’est pas rose, il y a des écueils. Mais notre espace économique offre beaucoup de gages. Nous avons les ressources humaines qu’il faut, nous avons les matières premières. Il ne reste qu’à l’investisseur de venir et faire en sorte que ce que nous attendons, c’est-à-dire nous accompagner vers le développement, soit gagnant-gagnant.

C’est pourquoi nous avons insisté sur le partenariat public-privé. Parce qu’aujourd’hui, il ne faut pas se mentir, les Etats ne sont plus en mesure de tout faire. D’ailleurs, dans l’économie moderne, moins d’Etat, mieux l’Etat. Mais justement, qui dit moins d’Etat dit plus de place au secteur privé. Pour une fois, nous demandons au secteur privé de prendre toute sa place. Pour faire en sorte que le rêve de nos enfants, le rêve de nos populations deviennent une réalité. Nous voulons que nos enfants qui ont des formations trouvent de l’emploi. Mais on ne trouve pas de l’emploi sans investissements ».

 

Augustin de Romanet, président de Paris Europlace, co-organisateur de Paris InfraWeek

«Les représentants de la Cemac ont la bonne démarche qui consiste à investir en profondeur dans la relation avec les acteurs»
«J’étais ravi de rencontrer les représentants de la Cemac, qui je crois, ont la bonne démarche qui consiste à venir investir en profondeur dans la relation avec les acteurs. Un investissement dans les infrastructures, ça nécessite une relation de confiance avec une multitude d’acteurs très variés : investisseurs, banquiers, juristes, comptables. Il faut être bien sûr des personnes avec qui on va s’engager parfois pour 30 ou 40 ans.

Donc, l’apprivoisement de l’écosystème, la connaissance des différentes méthodes, de toutes les différentes techniques de financement des infrastructures nécessite, on va dire, de rentrer un peu dans la soute et de rentrer dans les mécanismes techniques. Et c’est tout l’intérêt de cet InfraWeek d’avoir des représentants de toutes ces spécialistes au plus haut niveau. Le fait que les représentants de la Cemac puissent venir dans ce type de manifestation, me semble de bonne augure pour le succès de leurs investissements. Nous avons enregistré, de la part des représentants de la Cemac, le souhait de collaborer avec Europlace. Et c’est bien volontiers que nous essayerons de les aider, puisque l’un des axes majeurs de la place financière de Paris c’est justement le développement et le financement des infrastructures».

 

Charles-Henri Malécot, directeur général du Fonds d’Investissements STOA

«Nous sommes prêts à étudier les projets qui vont nous être présentés»

«Je trouve que c’est une très belle initiative de la Cemac de venir à Paris présenter les projets intégrateurs de la région. Particulièrement les projets intégrateurs d’infrastructure. Le fonds STOA que je dirige est un fonds d’infrastructure. Il est déjà présent en Afrique centrale. Nous sommes présents sur le Port de Libreville et puis sur le barrage de Nachtigal en construction au Cameroun avec EDF et IFC (SFI), la filiale de la Banque mondiale. Donc, nous sommes déjà présent en Afrique centrale et nous sommes prêts à étudier les projets qui vont nous être présentés à Bruxelles au cours du mois de novembre».

 

Thierry Déau, PDG et fondateur de Meridian, président de Finance for Tomorrow

«On a prévu une séance de travail plus longue et plus détaillée sur les projets»

«C’est très positif cette démarche qu’a la Cemac : à la fois de se coordonner de manière régionale pour le développement et les outils de préparation des projets et puis aussi de travailler sur le capital humain. C’est un signal très positif pour les investisseurs qui viennent d’ailleurs pour investir dans la sous-région. Donc, on va travailler ensemble pour voir comment on peut aider, nous aussi. On a prévu une séance de travail plus longue et plus détaillée sur les projets et sur la stratégie. On va avancer. Paris Europlace et l’Infraweek, c’est un évènement où on invite tous les investisseurs internationaux. On met toujours l’Afrique au cœur de cet évènement. C’est bien de venir montrer les opportunités sur le continent, dans la sous-région en particulier».

 

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