C’est dans le but de mettre fin aux effets néfastes de la crise économique par une approche régionale que les Chefs d’État ont décidé de mettre en place lors de leur Sommet tenu à Malabo le 30 juillet 2016, le Programme des réformes économiques et financières de la Cemac (Pref-Cemac) dont l’objectif principal est de concevoir et de mettre en œuvre des actions rapides, vigoureuses et coordonnées, aussi bien au niveau national que sous-régional, pour la stabilisation du cadre macroéconomique et une transformation structurelle et profonde des économies de la sous-région, afin d’en renforcer la résilience et de les placer sur le chemin de l’émergence.
La mise en œuvre des réformes engagées dans le cadre de ce programme, aussi bien par les États membres que par les institutions communautaires, a permis à ce jour, d’inverser la tendance à la dégradation des indicateurs macroéconomiques observée en 2020, et de renouer avec la dynamique macroéconomique.
Pour accélérer l’intégration régionale et le développement socio-économique des pays membres de la Cemac, les chefs d’État ont adopté à Yaoundé, le 22 novembre 2019, onze projets intégrateurs avec pour objectif de contribuer au développement des infrastructures physiques en soutien au développement et à la compétitivité des économies de la sous-région et de favoriser le développement du capital humain.
La mise en œuvre satisfaisante de ces projets intégrateurs prioritaires nous a conduits, lors du Sommet extraordinaire du 18 août 2021, à donner de nouvelles orientations pour la mise en place d’un nouveau programme de projets intégrateurs nécessaires à la diversification de nos économies et au renforcement de l’intégration régionale.
Par ailleurs, il me plaît de rappeler qu’au cours de ce même Sommet extraordinaire, les chefs d’État se sont également engagés en faveur d’une nouvelle génération de réformes structurelles et financières en vue d’accélérer la diversification économique et la croissance inclusive. Dans leur déclaration, les chefs d’Etat ont réaffirmé l’importance cruciale du développement du capital humain et de la résilience de leurs peuples pour l’avenir économique de leurs pays.
Le choix des projets intégrateurs a été fait par le Comité de pilotage du Pref-Cemac, suite à un exercice de priorisation bâti sur des critères de dimension régionale, de facilitation de l’intégration, de faisabilité économique, de la maturité du projet et d’impacts positifs sur les populations. Ces critères ont été établis et approuvés de concert avec les États membres.
Le coût total des treize projets du deuxième programme de projets intégrateurs prioritaires de la Cemac, adopté le 17 mars 2023 à Yaoundé par la 15e session ordinaire de la Conférences des chefs d’État, est estimé à 8835,875 millions d’euros. Sur ce montant 1513,701 millions d’euros soit 17,13% du coût total ont déjà été mobilisés. Le financement à rechercher se chiffre à 7322,174 millions d’euros, soit 82,38% du montant du coût global.
Discours d’ouverture de Son Excellence professeur Faustin-Archange Touadera, président de la République Centrafricaine et président en exercice de la Conférence des chefs d’État de la Cemac à Paris le 28 novembre 2023.
Dans les coulisses de la table-ronde de la capitale française sur le financement des projets intégrateurs de deuxième génération.
Succès total à Paris pour le deuxième programme de projets intégrateurs de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac). «Le montant global des financements mobilisés à cette table ronde s’élève provisoirement à environ 9 209,95 millions d’euros (près de 6041 milliards FCFA)», se félicite Jean-Baptiste Ondaye. Cela représente pour le ministre congolais des Finances et président du Comité de pilotage du Programme des réformes économiques et financières (Copil du Pref-Cemac), «104,2% du financement attendu pour les 13 projets intégrateurs présentés; et un surplus de 374,08 millions d’euros».
L’objectif de départ de l’expédition communautaire était en effet d’obtenir «auprès de tous les partenaires, le financement de 82,87% du coût de ses projets intégrateurs correspondant à un montant de 7 322,174 millions d’euros, soit 4802 milliards FCFA», est-il précisé. C’est la preuve et un autre «signe de l’attractivité de la zone Cemac et du sérieux dans la préparation de la table ronde», a souligné la délégation de la Cemac. Elle était conduite les 28 et 29 novembre 2023 en France par le Pr Faustin Archange Touadéra, président centrafricain et président en exercice de la Cemac.
Les héros de ce happy end se comptent également parmi d’autres responsables sous-régionaux. Entre autres, les ministres camerounais des Finances, Louis Paul Motaze; et de l’Économie, Alamine Ousmane Mey; le président de la Commission de la Cemac, Baltasar Engonga Edjo’o; de la Bdeac, Dieudonné Evou Mekou; le gouverneur de la Beac, Abbas Mahamat Tolli; et le secrétaire permanent du Pref-Cemac, Pr Michel-Cyr Djiena Wembou. La Communauté a par ailleurs pu compter, dans la phase préparatoire, sur le soutien et l’appui de plusieurs partenaires techniques et financiers. La Banque africaine de développement (BAD) et la Banque mondiale sont de ceux-là. «À la vérité, organiser une deuxième table ronde après celle de 2020 était un réel défi. Les progrès enregistrés dans la mise en œuvre du premier programme et les engagements que nous enregistrons aujourd’hui témoignent de la volonté de la communauté internationale de nous accompagner sur le chemin de l’émergence», est-il rappelé.
Théodore Ayissi Ayissi