Paix et sécurité en Afrique : 40 millions d’armes entre les mains des civils

Selon une étude de l’Union africaine et de Small Arms Survey, le nombre d’armes détenues par les civils représente 80% des armes de l’ensemble du continent africain.

L’urgence d’une maitrise absolue du port d’arme en Afrique

Selon l’étude réalisée par la Commission de l’Union africaine et le centre de recherche suisse Small Arms Survey, 40 millions d’armes en circulation sur le continent sont détenues par des civils. Dans la cartographie des flux d’armes en Afrique, il ressort que les propriétaires de ces armes sont les particuliers, les entreprises enregistrées, tels que les sociétés de sécurité privées et les groupes armés non étatiques.

Une situation qui, selon l’Union africaine, est un levier de la perpétuation des conflits en Afrique. Smaïl Chergui, commissaire à la paix et à la sécurité de l’Union africaine, a affirmé que «l’un des défis à une paix et un développement durables est la disponibilité continue d’armes illicites». Il réagissait à la présentation de l’étude.

La situation est rendue plus complexe lorsqu’on décompose le stock d’armes entre les mains des civils pour comprendre l’appartenance. Selon l’étude conjointe, sur les 40 millions d’armes détenues par des civils, environ 5,8 millions sont officiellement enregistrées, tandis qu’environ 16 millions ne le sont pas. Le statut des 18 millions restants n’est pas clair. Pour Smaïl Chergui, il s’agit d’une «source de préoccupation».

Faire taire les armes
Ces chiffres inquiétants ont été annoncés récemment à l’occasion de la célébration du mois d’amnistie en Afrique et convergent à la mise en œuvre du thème de l’UA de l’année 2020 «Faire taire les armes: créer des conditions propices au développement de l’Afrique». Le rapport est quant à lui disponible depuis la semaine dernière.

La disponibilité continue des armes illicites complique davantage le combat contre la menace croissante du terrorisme et de l’extrémisme violent en Afrique. Cet autre défi, qui pèse sur la paix et la sécurité dans le continent, nécessite une approche particulière intégrant toutefois la grande bataille pour la démilitarisation et le désarmement des forces non constituées.

La chaine de valeur de l’insécurité en Afrique donne à comprendre qu’il y a de plus en plus accroissement des connexions entre les professionnels de «la prolifération illicite des armes légères et de petit calibre, du terrorisme et de la criminalité transnationale organisée, notamment le blanchiment d’argent, les flux financiers illicites, le trafic d’êtres humains et de drogue. Les cybercrimes liés au terrorisme s’y intègrent progressivement, favorisant la possibilité que des armes de destruction massive parviennent aux organisations terroristes sur le continent», indique l’Union africaine.

Bobo Ousmanou

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