Aujourd’hui, il a été apporté à la CAF des garanties nécessaires sur le plan de la gestion des masses. On attend d’abord de passer le cap des quarts de finale avant de revenir dessus. Les garanties ont été apportées, il n’y a pas le moindre souci.
L’analyste sportif fait le bilan de la CAN 2021 désormais rendue au stade des quarts de finale. Il évoque également la suspension du Stade Olembé et dit sa conviction que l’infrastructure est déjà qualifiée pour accueillir la finale le 6 février prochain.
Les derniers huitièmes de finale se sont joués mercredi dernier. Comment vous appréciez le jeu produit par les équipes à cette étape de la compétition?
Sur le plan sportif de la compétition, on ne peut pas se plaindre de ce qu’on a vu sur les terrains. Les premiers matches étaient un peu mièvres, mais dès les seconds matches par rapport à l’enjeu, on s’est rendu compte que des pays sont montés en puissance et on a eu le véritable envol de la compétition. La compétition nous aura réservé beaucoup de surprise, on a vu le départ du Ghana, de l’Algérie et ce n’était pas attendu du tout. L’élimination dès les huitièmes de finale du Nigéria par une Tunisie qui avait fait un peu peur lors de son dernier match contre la Gambie. La Gambie qui elle aujourd’hui est en train de s’installer tout doucement dans la cour des grands, tout comme la Guinée Équatoriale. Ces deux sélections étaient considérées comme des petits poucets. Mais aujourd’hui, ce sont des nations qui poussent et qui donnent matière à réflexion.
Ces huitièmes de finale ont été traversés par des polémiques. Les cas de Covid-19 avec une équipe des Comores sans gardien de buts. L’arbitrage jugé en faveur de certains. Quel est votre regard sur tout ceci?
Ce qui aura émaillé ces huitièmes de finale ne sont que des éléments de polémiques. Lors de la conférence de presse du 17 septembre 2021, on se rappelle que le secrétaire général de la CAF faisait le rappel de ce que la CAF avait fait le choix d’un cabinet international pour éviter qu’il y ait la moindre polémique et la moindre intrigue possible. Et pour donner le caractère indépendant de ces tests. Donc, il n’est pas question de pointer du doigt le Cameroun ou qui que ce soit.
Les tests sont faits inopinément et par un cabinet totalement indépendant. Aujourd’hui l’arbitrage jugé en faveur de certains, surtout que pour cette CAN, exceptionnellement, la CAF a insisté sur le fait que dès le début de la compétition, on démarre simplement avec la VAR. À partir de ce moment, les décisions sont prises de manière conjointes. On peut regretter le fait de l’arbitre Zambien, mais on a bien vu que sur le plan médical, il avait été attaqué. Maintenant, que ce soit ceux de la VAR ou de l’arbitre sur le terrain, ce sont bien des êtres humains qui ont encore la possibilité et même le droit de se tromper. Pour le reste, on a une belle compétition, il y a un beau dénouement. Je crois que les choses continuent de se passer au mieux.
La suite de la compétition va-t-elle à votre avis prendre un coup du fait de toutes ces polémiques?
La suite de la compétition ne peut pas avoir un souci du fait de la polémique. Elles sont concurrentes. On voit les matches en Champions league, on a vu la Coupe du monde, il y a toujours une partie du public qui va se plaindre. Il y a toujours des joueurs ou des staffs qui vont se plaindre. C’est normal, c’est la preuve encore qu’on reste dans le jeu et c’est la preuve que le football continue de lever des émotions et continue de d’attirer les foules. Quel que soit les cas, ces polémiques ne pourraient ni émaillées, ni entachées la compétition.
Il faut dire qu’il y a eu cet évènement qui est venu attiédir l’ambiance, celui qui n’était pas attendu, mais qui est venu déposer une tache sur la compétition. Cette bousculade qui aura causé la mort de bon nombre de nos concitoyens. Dès le lendemain pour le match du Maroc, on s’est rendu compte que les mesures avaient été exceptionnellement prises et tout était fluide. Ce jour même, il y a eu une réunion de sécurité du côté d’Olembe entre le Cocan, le comité de site tenu par le gouverneur de la région, la CAF et le gouvernement de la République pour pouvoir apporter toutes les garanties de ce que la suite de la compétition du côté d’Olembe devrait ou sera maitrisé par les éléments en charge de la sécurité.
Aujourd’hui il faut pouvoir assurer et même rassurer la CAF de ce que les corridors vont être mis en place et qu’à une bonne distance, on pourra simplement filtré ceux qui sont en possession d’un billet du côté d’Olembé. Il y a des mesures qui ont été proposées par le gouverneur de la région, par le gouvernement et par le Cocan, il y a une discussion sur l’implémentation de ces mesures. Pour le cas des demi-finales du côté d’Olembé, on se rendra bien compte très rapidement que la bousculade aura fait tache d’huile et qu’on aura retenu certaines leçons. Directement, la copie qui sera remise sera une belle copie. Une fois de plus, c’est le lieu de profiter et de nous incliner devant les corps de ceux de nos concitoyens, et de souhaiter que la terre de nos ancêtres leur soit légère
La bousculade mortelle du stade d’Olembe et ses conséquences induites vont-elle impacter cette CAN? Comment corriger?
On a jeté les dés, le vin est tiré et il faut le boire. On va commencer par un gros Cameroun-Gambie du côté de Japoma. Le Cameroun devrait faire attention, la Gambie a démontré qu’elle ne venait pas en victime résignée. C’est une équipe autour de son feu follet Baro qui est bien en place sur le plan tactique, qui a des individualités sur le plan technique, une équipe résiliente quand il le faut, mais une équipe qui sait aussi garder le ballon, donc qui joue à mobilité. Ca va être un gros match parce qu’en face, il y aura un Cameroun revanchard, qui gagne mais aujourd’hui le peuple dit qu’il n’y a pas la manière, dont un Cameroun qui va essayer d’offrir et de proposer la manière image à son peuple et la gagne. Il va falloir faire le déplacement pour Japoma, on aura sur le plan spécifique un certain type de sécurité. On aura aussi une très belle rencontre Maroc-Égypte, on verra qui aura raison. Ce sera un match des stars du Nord de l’Afrique. Un match qui va attirer les foules.
Place maintenant aux quarts de finale dont les affiches sont connues. Comment voyez-vous chacun des 4 matches de cette étape de la compétition?
C’est très important ce qu’on vivra pour ces matchs. Il y a aussi le match Sénégal-Guinée Équatoriale, une équipe de Guinée Équatoriale qui monte énormément et devrait simplement apporter des réponses à son peuple et à son public. Mais le plus attendu serait Sadio Mane, dont on espère simplement qu’il sera sorti indemne de son hospitalisation. Après, on va attendre un peu des éléments de confirmation de la Tunisie. Tunisie-Burkina Faso, on a bien vu qu’il y a la montée en puissance de Traoré. Ça va être de belles rencontres qui vont faire plaisir, qui vont honorer l’Afrique.
Comment réduire à leur simple expression les critiques des équipes et des délégations dès les quarts de finale?
Réduire à leur simple expression les critiques et tout ce qui se dit autour, ça passera par le jeu, par les mesures, par la réponse sur le terrain du Cameroun, et c’est d’abord ce qui est le plus important. Au niveau des délégations, les moins critiques ont quitté le bateau et ceux qui restent sont les plus concentrés au niveau de la compétition. On attend la réponse sur le terrain pour ce qui est de l’aspect sportif. On attend aussi la réponse en termes de démonstration et de maîtrise et de tous les corridors sur le plan de la sécurité.
À votre avis, le stade d’Olembe, peut-il finalement voir sa suspension levée?
Sur ce qu’on a vu aujourd’hui du côté de la ville de Yaoundé et du coté de Limbe, il est fort possible qu’Olembe retrouvera simplement le cours de la compétition et ça sera effectivement pour une des demi-finales. Aujourd’hui, il a été apporté à la CAF des garanties nécessaires sur le plan de la gestion des masses. On attend d’abord passer le cap des quarts de finales et revenir dessus. Les garanties ont été apportées, il n’y a pas le moindre souci. Olembé devrait dès les demi-finales retrouver un peu la compétition. Mais pour la finale, je crois que c’est une garantie, elle se fera du côté d’Olembe.
Pour ce qui est des pronostics, ce n’est pas facile, mais on pourrait avoir le rêve dans lequel on retrouverait le Cameroun, le Maroc, le Sénégal ou encore la Guinée Équatorial et puis la Tunisie. Mais je pense qu’il faudrait continuer de faire attention à cette équipe du Burkina Faso qui a démontré qu’elle a une certaine force de caractère et qu’elle est assez compacte. S’il faut se prononcer sur ce qu’on aimerait avoir, ça pourrait être Cameroun-Maroc/ Sénégal-Burkina Faso.
Interview menée par Thiery Ndong Owona