Observation de l’élection présidentielle : Dynamique Citoyenne en première ligne du monitoring

Depuis les premières heures de ce 7 octobre 2018, le réseau de suivi indépendant des politiques publiques et des stratégies de coopération impulse une dynamique pluri acteurs, intégrant toutes les parties prenantes au processus électoral. Ambiance au QG.

Quartier Anguissa, dans le 4è arrondissement de Yaoundé, ça se joue entre deux opposition : «arrière-garde et avant-garde », selon la terminologie d’Agnès Adélaide Metougou. Ce jour, le téléphone de la chargé de communication de Dynamique Citoyenne n’arrête pas de sonner. Elle décroche. Dans une langue simple, d’autant plus tranchante que dénuée de circonlocutions, la dame répond, prend des notes. « Un vrai minute by minute », blague-t-elle. A côté, personne ne se déprend  de ce schéma. Au total, huit personnes (dont deux Français, un Congolais et un Tchadien) s’activent autour d’une table où trônent des feuillets.

Au sein du groupe, les responsabilités et les rôles sont intégrés dans un dispositif d’alerte, d’analyse et de réponse au monitoring du processus électoral de ce jour. Grâce à une plate-forme numérique, chacun a un accès sans précédent aux données en temps réel. «Il s’agit des aspects importants du déroulement des opérations du vote, y compris l’ouverture des bureaux de vote, les opérations de vote, le taux de participation, l’heure de clôture, les violences, les achats de conscience, les arrêts de votes, les intimidations, et, enfin, les opinions globales des observateurs dans les bureaux de vote», énumère Agnès Adélaide Metougou.

Pour l’instant, la main courante tenue par Dynamique Citoyenne fait état d’«irrégularités relativement modestes» dans les bureaux de vote du pays. «A des endroits, il y a eu des urnes scellées ou mal scellées ; des absences des représentants de certains candidats ;  l’agression du plénipotentiaire du parti UNIVERS à Yagoua ; l’acceptation à contre cœur des accréditations de certains observateurs ; la proximité de plusieurs bureaux de vote ; de nombreuses cartes d’électeurs non retirées par les propriétaires ; de la rixe entre les partisans du candidat Akere Muna et les officiels à Nkomkana (Yaoundé II)», balance la chargé de communication. A l’en croire, toutes ces données sont obtenues à partir de près de 1 200 observateurs électoraux formés à travers le pays. Elles  sont déchiffrées, vérifiées et cartographiées en temps réel selon les enjeux, les urgences, les défis et les intervenants sur le terrain.

Le 4 octobre 2018, Dynamique Citoyenne regrettait que le ministre de l’Administration territoriale (Minat) a pris sur lui de réduire le nombre d’accréditations sans motif. Jean-Marc Bikoko, point focal national de la coalition internationale «Tournons la page»,  martelait alors que ses membres et partenaires observerons ce scrutin présidentiel avec ou sans accréditation.

Jean-René Meva’a Amougou

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