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Nucléaire iranien : le malheur des uns, le bonheur des autres

Une fois de plus, le proche et le moyen orient sont en état d’alerte.

La région court un sérieux risque d’instabilité. L’accord sur le nucléaire iranien est presque mort ! Les Etats-Unis, principal pourvoyeur de moyens, se sont retirés de l’accord et ont infligé de nouvelles sanctions à l’Iran. Devant une Europe commentatrice et une agence de l’énergie atomique (AIEA) ignorée.

Dans la soirée du mercredi 9 mai, la force Al-Qods, force extérieure de la révolution iranienne, a tiré de Kiswa en Syrie sur le plateau Golan occupé par Israël. Le système de défense antiaérien Dôme de fer a intercepté plusieurs roquettes parmi les vingt tirées. L’immédiateté de la riposte israélienne a été violente, comme il fallait s’y attendre.

Selon l’observatoire syrien des droits de l’homme, elle a fait plus de 40 victimes. A travers son ministre de la défense, Avigdor Lieberman, Israël a été laconique dans sa mise en garde : «ils (iraniens) ne doivent pas oublier l’adage selon lequel, si la pluie nous tombe dessus, la tempête s’abattra sur eux». Une situation qui n’est pas loin de rappeler les prémices du conflit en Irak.

Enjeux

Comme en 2002 sur l’Irak, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, «a prouvé», à l’aide d’un PowerPoint, l’enrichissement d’uranium par l’Iran à des fins militaires. Motivant ainsi la décision américaine de quitter l’accord-cadre sur le nucléaire iranien signé en juillet 2015 par les cinq membres permanents du conseil de sécurité des Nations unies, l’Allemagne, l’Union européenne et l’Iran. Le jour d’après, l’envahissement de l’Irak créa un engrenage qui engendra l’industrie de l’extrémisme violent.

L’axe anti iranien dans la région, constitué de l’Arabie saoudite et de l’Etat hébreu, a vu en la décision américaine une victoire stratégique voire idéologique. La rivalité qu’entretiennent ces deux pays avec l’Iran est profonde et ancienne. La querelle séculaire entre sunnites (Arabie saoudite) et chiites (Iran) a dépassé le seul cadre des divergences de sensibilités sur la foi musulmane. Le chiisme est une religion d’Etat en Iran tandis qu’en Arabie saoudite les sunnites constituent près de 97% de la population.

Cette divergence impacte le positionnement et le soutien à des conflits. Dans toute la région, selon qu’une tendance soit minoritaire ou majoritaire, au pouvoir ou dans l’opposition, les revendications sont constantes et les frictions entre ces deux pays permanentes.

Avec Israël, ce sont des considérations stratégiques qui animent les antagonismes. L’Etat hébreu, à maintes reprises, a été confronté au Hezbollah libanais. Le pays de Netanyahou a toujours affirmé que Téhéran soutenait et armait le hezbollah en Syrie, au Liban et en Jordanie.

Le renforcement des positions iraniennes en Syrie, dans le plateau du Golan et participe de cette entreprise, mais constitue un danger pour la sécurité d’Israël. L’Iran à travers le hezbollah conteste à Israël l’annexion du Golan se trouvant dans la partie chiite syrienne. C’est le fondement de la guerre israélo-arabe, le principal théâtre d’affrontement ces deux pays.

Radicalisation

La décision de Donald Trump de reprendre les sanctions contre Téhéran intervient alors que le pays n’a pas récupéré des embargos successifs depuis 1987. Ceux-ci ont asphyxié le pays et entrainé la radicalisation progressive du régime de Téhéran. Une reprise pourrait occasionner un glissement intégriste du régime. Mais cela dépend du retrait ou non des autres signataires de l’accord de 2015.

Plus intéressant encore, mais très peu envisagé par certains observateurs orientés, un nouvel embargo sur le pétrole iranien va impacter le prix du baril sur le marché international. On se rappelle que la levée de l’embargo sur le pétrole iranien avait provoqué une surproduction internationale.

Provoquant une dépréciation des cours mondiaux de pétrole et de gaz. A l’époque seuls les produits du schiste américain (pétrole et gaz) tiraient leur épingle du jeu.

La visite du Président nigérian Muhammadu Buhari à la maison blanche a du sens. Et si Donald Trump protégeait simplement les intérêts américains ? Et si l’Afrique économiquement extravertie allait devoir une fière chandelle à Trump ?

Zacharie Roger Mbarga

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