Nouveaux billets de francs CFA au Cameroun: à la conquête des cœurs

La gamme de billets «type 2020» gagne du terrain dans les transactions commerciales des Camerounais. Les réticences au sujet des nouvelles coupures tombent progressivement. «Avant je n’acceptais pas les nouveaux billets parce que je n’avais pas encore vu les billets-témoins de la Banque.

Depuis que j’ai vu ça, je n’ai plus de problèmes». Cette affirmation de Michel, commerçant à Yaoundé, remet au goût du jour les préoccupations des opérateurs sur la distinction entre les vrais billets et la contrefaçon. Des doutes attisés ces dernières semaines par l’apparition de faux billets sur le marché. La Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) a pris les devants en déployant une communication de masse sur le sujet. Via des contenus éditoriaux et publicitaires, la Banque centrale a vulgarisé les éléments de sécurité des dernières coupures. L’information n’a pas pleinement atteint le cœur de sa cible. «J’accepte les nouveaux billets, mais je ne connais toujours pas comment vérifier l’authenticité. On l’expliquait à la télé mais nous on n’avait pas encore les billets en main pour voir par nous-mêmes, donc je ne peux pas me repérer seule. Heureusement que je ne suis pas encore tombée sur un faux», raconte Flora, vendeuse de vivres frais au marché Essos.

La gamme de billets 2020 est disponible sur le marché depuis le 15 décembre 2022. Elle est désormais privilégiée par plusieurs banques locales, pour le paiement des salaires en l’occurrence. La possibilité de n’y être servi qu’à l’aide des nouvelles coupures est des plus fortes. Dans les grandes surfaces aussi. «Moi je rentre avec les nouveaux billets chaque fois que je fais des courses dans les supermarchés. Ils en ont en grande quantité et moi ça me permet de faire mon stock», indique Dominique, jeune employée d’agence de design et graphisme. Elle avoue «se sentir» quand elle peut sortir des liasses en public.

Les nouveaux signes monétaires des six États de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) ne suscitent cependant pas les ovations de tous les utilisateurs. Leur format et leur design jugé «trop petit» essuie de vives critiques. «Les anciens billets sont de loin préférables. Ceux-ci sont trop petits et légers. Du coup c’est encombrant pour nous qui manipulons les billets constamment pour des remboursements. On risque à chaque instant de donner plusieurs billets à un client. Du coup, je préfère me débarrasser de ça dès que j’en reçois», décrie Fabrice Mefire, chauffeur de taxi. L’homme, la cinquantaine environ, trouve par ailleurs une ressemblance entre les coupures de 500 FCFA et de 5000 FCFA. Ce qui, déplore-t-il, est de nature à «augmenter les risques de confusion».

Louise Nsana

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