«Notre espace communautaire accueille notre continent. C’est un motif de satisfaction»

Je souhaite que la CAN 2021 au Cameroun soit un beau moment d’échange et de communion qui nous rassemble tous autour des valeurs du sport, de fraternité et de paix.

Le président de la Commission de la Cemac livre son sentiment et les attentes de l’institution qu’il dirige au sujet de la 33ème édition de la Coupe d’Afrique des nations de football organisée au Cameroun depuis le 9 janvier 2022.

Pr Daniel Ona Ondo

M. le Président bonjour, un pays de la Cemac, en l’occurrence le Cameroun, accueille la CAN 2021. Comment vous appréhendez l’organisation de cet évènement par l’un des pays de notre espace communautaire?
À l’entame de cette nouvelle année, permettez-moi en premier, de vous souhaiter à vous-même, à vos équipes et à vos nombreux lecteurs, une bonne et heureuse année 2022. Pour répondre à votre question, je vous dirai que je me réjouis que la Coupe d’Afrique des nations (CAN) de football se déroule en terre des «Lions indomptables».

En effet, cette édition 2021 de la CAN est une belle victoire qu’il me plaît de reconnaître à son principal artisan en la personne de S.E.M. Paul BIYA, Président de la République du Cameroun, Président en exercice de la Conférence des Chefs d’État de la Cemac. Je tiens également à féliciter le gouvernement camerounais pour les efforts importants qui ont été déployés, malgré la conjoncture difficile due à la pandémie du Covid-19, mais aussi l’insécurité (terrestre et maritime), pour la bonne préparation de cet évènement. Notre espace communautaire accueille notre continent. C’est un motif de satisfaction.

Le sport en général et le football en particulier sont facteurs d’intégration des peuples. Comment la Commission compte capitaliser sur cette CAN pour promouvoir les valeurs communautaires?
Notre mission à la tête de la Commission de la Cemac consiste, entre autres, à promouvoir les valeurs de solidarité, d’union et de développement dans paix et la sécurité, pour le bien-être de nos populations. La CAN étant l’un des évènements sportifs des plus médiatisés du monde, c’est une belle opportunité pour communiquer et promouvoir les valeurs et l’hospitalité légendaire qui font la renommée du Cameroun en particulier, et des États de l’Afrique centrale en général.

J’ajoute qu’à la Cemac, nous sommes bien conscients de la portée du sport en général et du football en particulier pour le vivre – ensemble et le brassage des peuples. Le 31 juillet 2021, Les ministres en charge des sports de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) ont adopté, en visioconférence, la création des jeux de la Cemac. Ils vont remplacer le tournoi de football permettant ainsi le passage d’un tournoi «mono disciplinaire» à une compétition «pluridisciplinaire». Présidée par le ministre camerounais des Sports et de l’Éducation physique, également président du Comité local d’organisation de la CAN 2021, cette concertation visait à faire prendre au sport toute sa place de vecteur du foisonnement de l’idéal communautaire dans la Cemac. En attendant la première édition des jeux de la Cemac, nous pensons que la 10ème édition de la Coupe de la Cemac se prépare activement.

L’Afrique centrale à travers le Cameroun inaugure la formule de participation à 24 équipes. Un challenge organisationnel à tenir. Quelles astuces pour que la sous-région soit à la hauteur des défis qui interpellent avec cette compétition?

C’est justement parce que la CAN se tient au Cameroun, et de surcroit dans cette nouvelle formule à 24 équipes, que vous avez la démonstration que les pays de la Cemac sont à la hauteur des défis. Je crois fermement qu’avec la volonté, nous sommes capables de réaliser de grands exploits.

 

La CAN permet également au pays d’accueil de faire un bond qualitatif et quantitatif en matière d’infrastructures de communication. Peut-on effectivement le constater pour le Cameroun aujourd’hui ou le Gabon et la Guinée Équatoriale hier?

L’organisation d’une compétition sportive aussi prestigieuse que la CAN entraîne de facto un bond qualitatif et quantitatif en termes d’infrastructures. Cela s’est, en effet, vérifié au Gabon et en Guinée Équatoriale et je ne doute pas que le Cameroun en a fait un prétexte d’optimisation de la qualité et de la quantité des infrastructures. De plus, on peut constater que les infrastructures d’accueil, celles devant abriter les matchs et celles permettant l’accès au stade sont de haute facture et témoignent des moyens considérables que l’État y a consentis. Comme partout ailleurs, le véritable challenge sera de leur donner une seconde vie après la CAN.

Quelles peuvent être les attentes de la Commission par rapport à la tenue de la CAN?
La principale attente que nous avons de la tenue de la CAN 2021 au Cameroun est qu’elle se déroule dans de bonnes conditions et que les acteurs des différentes équipes nous livrent un beau spectacle. Par ailleurs, la visibilité qu’apporte ce genre d’évènement permet de mieux vendre la destination Cemac, d’attirer les investisseurs étrangers dans notre zone, et in fine, d’envisager des retombées positives sur le plan économique notamment dans le secteur «tourisme et voyage» et par ricochet dans l’assiette fiscale.

Malgré les restrictions encore en vigueur en vue de lutter contre la pandémie de Covid-19, nous pensons qu’il n’est pas inconscient de penser que la CAN 2021 puisse donner un coup de boost à la libre circulation des ressortissants de la Cemac vers le Cameroun.

Votre mandat s’achève au dernier trimestre de 2022. Année de la CAN au Cameroun. Y voyez-vous un signe des temps? En avez-vous une interprétation particulière?
Je n’ai aucune interprétation particulière à faire.

Avez-vous des pronostics pour la participation de l’Afrique centrale à cette compétition footballistique, créditée d’être le plus grand évènement sportif du continent?
Naturellement, mon vœu le plus cher est que la CAN reste dans la Cemac. Vu sous cet angle, il est évident que «les Lions indomptables du Cameroun» sont les grands favoris de notre zone. Sachant qu’ils jouent à domicile avec le soutien et la ferveur de leur public, on est en droit d’attendre d’eux une belle performance. J’ai aussi bon espoir que «les Panthères du Gabon» et le «Nzalang Nacional» de Guinée Équatoriale réalisent un beau parcours lors de cette compétition. Bonne chance aux valeureux ambassadeurs de la Cemac à la CAN 2021!

Quels messages de la Commission aux différentes parties prenantes à cet évènement sportif?
La CAN est une belle vitrine du talent et de la qualité du football africain. Mieux, elle nous permet de magnifier notre savoir-faire! C’est donc l’occasion d’encourager toutes les équipes, les organisateurs et tous les acteurs de cette compétition à continuer d’œuvrer pour le développement du sport et pour le rayonnement de l’Afrique. Car, au-delà du football, la CAN est aussi le rendez-vous des peuples et des cultures du continent.

Votre mot de la fin
Je vous remercie pour la tribune que vous m’offrez et je voudrai saisir à nouveau cette occasion pour réitérer à tous et à chacun, mes vœux les meilleurs de santé, de succès et de bonheur pour l’année 2022. Je souhaite que la CAN 2021 au Cameroun soit un beau moment d’échange et de communion qui nous rassemble tous autour des valeurs du sport, de fraternité et de paix.

Interview menée par Thierry Ndong Owona

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