Municipales et législatives 2020 au Cameroun : Le sens pour sens des participants

Au terme d’une formation de trois jours portant sur les opérations électorales et organisée par la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) à Yaoundé, quelques auditeurs disent leur satisfecit.

Baudouin Hamuli Kabarhra (le représentant l’ambassadeur Ahmad Allam-Mi, secrétaire général de la CEEAC) l’avait dit dès l’entame : «la session qui s’ouvre ce jour, ne va pas se terminer de la façon la plus modeste». Et pour s’en convaincre, il a suffi de se rendre à la cérémonie de clôture ce 10 janvier 2020 à Yaoundé. Au moment où se jouent les préparatifs des élections municipales et législatives du 9 février prochain au Cameroun, la CEEAC peut se targuer d’avoir fait œuvre utile. C’est du moins ce que trahissent les impressions des participants à l’atelier de formation des agents d’Elections Cameroon (Elecam) sur les opérations électorales.

Acquis
Formellement, ces avis s’inscrivent dans des schèmes représentatifs les plus variés, mais convergents sur le comment doit se gérer la prochaine consultation électorale affiché sur le calendrier politique camerounais. Venu du département du Koung-Khi (Ouest-Cameroun), Arsène Kouetcheu dit repartir à l’antenne Elecam où il officie avec «un background étoffé sur les normes internationales encadrant les élections». «Celles-ci, explique-t-il, montrent bien que les élections sont un exemple de droits de l’homme mis en application».

En termes de leçon retenue, celle relative à la tenue d’un bureau de vote s’impose chez plusieurs participants. À en croire Yamanock Batoura, venu du Mayo-Sava (Extrême-nord), «les experts commis par la CEEAC ont montré que la qualité d’un bureau de vote lors d’une élection détermine son issue et sa crédibilité et, partant, la confiance en la démocratie». À côté, Lynda Wekoua dit avoir «enfin compris qu’un bureau de vote n’est pas un capharnaüm». Bien plus, appuie l’agent d’Elecam de Yokadouma (Est-Cameroun), «grâce à la CEEAC, il a été prouvé que le déroulement du scrutin comporte un certain nombre de risques juridiques que les élus et ceux qui les assistent doivent maîtriser. Ils pourront ainsi faire échec à certaines tentatives de fraude et garantir ainsi la sincérité du scrutin».

La suite du propos s’intéresse au «comportement des cadres d’un processus électoral», catégorie dans laquelle l’on retrouve les agents d’Elecam. «Nos formateurs nous ont conseillé que la mise en place d’une administration électorale professionnelle n’est pas qu’une question technique et managériale, c’est aussi un processus qui engage de manière déterminante des parties prenantes politiques avec leurs intérêts et objectifs propres. De nombreuses expériences montrent qu’il est important qu’une administration électorale soit capable d’agir d’une manière résolument indépendante et de gérer des processus électoraux de manière efficace et viable», assure Valère Essam venu de l’antenne Elecam de Bengbis (Sud-Cameroun).

De quoi réjouir Erik Essousse, directeur général des élections. Il se satisfait notamment de l’initiative de la CEEAC. «À un niveau comme un autre, dit-il, les enseignements reçus aideront à garantir que chacune des catégories des acteurs du processus électoral sait ce qu’elle a à faire, comment et quand le faire pour la tenue d’élections de qualité».

Pour le suivi de la formation, la CEEAC a bénéficié de l’accompagnement des experts des Nations unies (à travers l’Unoca), de l’Union Africaine (par le département des affaires politiques) et de l’EISA (Electoral Institute of Southern Africa). Pour la fin, Baudouin Hamuli Kabarhuza a par ailleurs annoncé un second atelier du 15 au 17 janvier 2020 à Yaoundé. Celui-ci portera sur la sensibilisation des médias sur la conduite des processus électoraux pacifiques.

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