Moisson honorable dans les milieux d’affaires français : Moisson honorable dans les milieux d’affaires français

cinq projets intégrateurs prioritaires ont dégagé des intérêts nets, des rendez-vous d’affaires sollicités par les investisseurs et plusieurs confirmations de participation de ces derniers à la table ronde de financement, tel est le butin de l’odyssée de la délégation de la sous-région au Paris InfraWeek.

La task force de la Cemac à Paris

Le gain fondamental de la délégation de la Cemac à l’évènement Paris InfraWeek sera donc l’inscription dans les bonnes pratiques internationales de financement des projets. Désormais, dans les milieux d’affaires en Europe, la Cemac ne sera plus une donnée abstraite. Une démarche saluée par les organisateurs, notamment Augustin de Romanet, président de Paris Europlace, co-organisateur de Paris InfraWeek : «les représentants de la Cemac ont la bonne démarche qui consiste à venir investir en profondeur dans la relation avec les acteurs. Un investissement dans les infrastructures, ça nécessite une relation de confiance avec une multitude d’acteurs très variés : investisseurs, banquiers, juristes, comptables».

Bien plus, la promotion des opportunités d’investissements de la Cemac n’a pas laissé indemne les détenteurs du capital. Cinq projets intégrateurs ont suscité l’intérêt des opérateurs économiques. De prime abord, le Barrage de Chollet (contigu entre le Cameroun et le Congo), le Port sec de Beloko (RCA) et le Port sec de Dolisie (Congo). Ces projets seront montés exclusivement sur le modèle partenariat public-privé (PPP). «C’est extrêmement important parce que cela signifie que c’est un investisseur privé qui vient monter le projet qui sera exploité sous forme de Build Operate and Transfer (BOT), avec à la clé des contrats de concession. C’est donc un projet qui ne va pas grever les budgets des Etats», précise Michel-Cyr Djiena Wembou, secrétaire permanent du Programme des réformes économiques et financières de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Pref-Cemac).

Pour les deux autres projets, il s’agit «de ceux pour lesquels il faut des contrats de prêt ou des contrats de dons, voire les deux ou contrats mixtes, c’est-à-dire, des contrats d’infrastructure. Deux de ces projets également ont trouvé des partenaires qui ont marqué leur intérêt. Et il ne s’agit pas des moindres, puisqu’il s’agit des partenaires multilatéraux importants», définit le secrétaire permanent du Pref-Cemac.«Ces manifestations claires vont être confirmées durant la table ronde prévue les 16 et 17 novembre», indique-t-il.

Politique du handshake
Un deal, un accord financier, comme disent les Anglais, se conclue par une poignée de main entre les décideurs. Cela nécessite une présence et une discussion front contre front. C’est donc à ce devoir qu’a sacrifié la Cemac du 5 au 9 octobre dernier à Paris (France) à la conférence internationale sur le financement des projets. Plusieurs groupes d’investisseurs démarchés et plusieurs rencontres B2B décrochés pour approfondir la connaissance des détails et précisément les montages financiers. Thierry Deau, président-directeur général et fondateur de Meridian, mais aussi président de Finance for Tomorrow, fait partie des opérateurs économiques intéressés qui souhaitent approfondir les discussions sur les projets. Il l’affirme d’ailleurs : «on a prévu une séance de travail plus longue et plus détaillée sur les projets et sur la stratégie».

Déjà présent dans certains projets d’infrastructure, le fonds d’investissement STOA, filiale de l’Agence française de développement et de la Caisse des dépôts et de consignations, figure également dans le package des investisseurs attendent creuser davantage avant de dégager leur intérêt. Spécialisé dans l’infrastructure et l’énergie, ledit fonds d’investissement est doté d’une capacité de 600 millions d’euros. Au terme de ses échanges avec la Cemac, Charles-Henri Malécot, directeur général de STOA, se dit «prêt à étudier les projets qui vont être présentés à Bruxelles au cours du mois de novembre».

Pour rappel, Paris InfraWeek se tient 9 mois après la tournée des officiels de la Cemac qui ont rencontré des bailleurs de fonds à Paris (France) le 14 janvier 2020 avec le directeur général de l’Agence française de développement (AFD) ; à Jeddah (Arabie Saoudite) le 16 janvier 2020 avec le président de la Banque islamique de développement (BID) et à Dubaï (Emirats Arabes Unis) le 18 janvier 2020, avec le président du groupe The Private Office de l’Honorable Sheikh Ahmed Dalmook Al Maktoum, le président-directeur général de Millenium Finance Corporation et Dubai Port World (DPW).

Bobo Ousmanou

Table ronde de financement des projets intégrateurs

Le compte à rebours est lancé

Rendez-vous d’étape, Paris InfraWeek a servi de mise en lumière et d’approfondissement du portefeuille de contacts en vue de la table ronde. Plusieurs cartons d’invitation à cet ultime rencontre ont été distribués par les officiels de la Cemac. Ces derniers ont infiltré les réseaux d’affaires européens présents à cet évènement.

«La délégation a participé aux 13èmes rencontres des partenariats publics-privés (PPP), ensuite à Paris InfraWeek. Elle a rencontré non seulement les partenaires techniques et financiers. Elle a rencontré les principaux responsables des plus grandes sociétés d’énergie, de transport, de télécommunication dans le monde. Nous avons eu des manifestations d’intérêts pour les projets qui peuvent être montés sous forme de PPP», a résumé Michel-Cyr Djiena Wembou, secrétaire permanent du Programme des réformes économiques et financières de la Cemac (Pref-Cemac).

A Paris, la Cemac s’est exprimée dans le langage le plus aisé des investisseurs. Ceci à l’effet de susciter leur curiosité et aiguillonner leur sens de la bonne affaire. «Les onze projets intégrateurs, nous les avons évalués à un peu plus de 4 milliards d’euros. 1 milliard a été mobilisé. Tous les investisseurs sont les bienvenus. Nous discutons, nous mettons en place le meilleur. Nous leur donnons la garantie d’un environnement juridique clair, de la stabilité et surtout la protection de leurs investissements dans nos pays. La protection sera au-dessus des Etats. Elle sera assurée par la région. Quel que soit l’instabilité ou le régime politique, la protection est assurée à un niveau supérieur», a détaillé Gilbert Ondongo, président du comité de pilotage du Pref-Cemac, lors du panel réservé à la Cemac au Paris InfraWeek.

Tous les regards sont désormais tournés vers la table ronde. Et même si le flou demeure sur qui de Paris ou de Bruxelles va abriter la table ronde. Atermoiements renforcés avec les nouvelles restrictions prises en France le 14 octobre dernier. Que les fruits tiennent la promesse des fleurs !

 

Bobo Ousmanou

Projets intégrateurs prioritaires

deux projets ont bouclé leur financement

Finalement, c’est neuf projets intégrateurs prioritaires qui feront l’objet de la table ronde sur le financement les 16 et 17 novembre. En effet, selon les confidences du Pr Michel-Cyr Djiena Wembou, secrétaire permanent du Pref-Cemac «un des projets de l’axe 2, le projet d’interconnexion électrique Cameroun-Tchad a vu son financement bouclé. Bien plus, le Fonds de développement de la communauté (Fodec) s’est engagé à mettre à disposition, pour cette année et pour l’année prochaine, l’entièreté des fonds nécessaires pour l’Université inter-Etat. Il a deux campus, un à Sangmélima et l’autre à Ouesso».
Toutefois, pour les officiels de la Cemac. Comme l’indique Michel-Cyr Djiena Wembou, «en matière d’investissement, les promesses c’est une chose, c’est la signature du contrat qui donne lieu au succès. Nous attendons donc les 16 et 17 novembre prochains pour entrer plus en profondeur dans les négociations techniques avec ceux qui ont pris des engagements et fait des promesses pour pouvoir s’orienter vers l’identification et la conclusion des conventions».

Bobo Ousmanou

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