Mission de réconciliation : La crise sociale à l’OAPI dans le rétroviseur

Les vertus du dialogue social ont prévalu au bout de trois jours d’échanges entre les membres du Conseil d’administration mandatés par leurs pairs, la direction générale de l’Organisation africaine de la Propriété intellectuelle et l’ensemble des parties prenantes.

«Je peux le dire, la crise est finie, elle est terminée». Anacleto Olo Mibuy tient ces propos ce 11 mars 2022 en sa qualité de membre du Conseil d’administration de l’Organisation africaine de la Propriété intellectuelle (OAPI). Le président du Conseil de la Recherche scientifique et technologique en Guinée Équatoriale achevait à Yaoundé une mission de réconciliation dans le cadre d’un Comité ad hoc. L’instance a été mise en place en décembre dernier par le Conseil d’administration. Son mandat était «d’accompagner la direction générale de l’OAPI pour la recherche de solutions à la crise en cours au sein de l’institution», rappelle Gourouza Magagi, ministre nigérienne de l’Industrie et de l’Entrepreneuriat des jeunes. Et à en croire Anacleto Olo Mibuy, «les différentes parties» ont pris conscience au bout de trois jours d’échanges que «seule l’institution, seule l’OAPI doit compter et gagner, parce que tous les autres passent».

Pas de crise majeure

Les trois membres du Comité ad hoc étaient tous en d’accord à l’issue de leur mission pour dire que la situation vécue depuis plusieurs mois à l’OAPI, «n’est pas une crise majeure». «Il y a une situation de crise normale qu’il faut de temps en temps avoir pour essayer de redresser le fonctionnement de l’institution, parce que nous sommes des humains, et nous commettons tous des erreurs», a relevé d’emblée le chef de la mission de réconciliation.

Anacleto Olo Mibuy pense dès lors qu’«on ne peut plus nier qu’il y a eu une crise, et c’était une crise au sommet de l’institution. Mais cette organisation a acquis depuis 60 ans la crédibilité, la transparence et la confiance de nos partenaires». Le membre du Conseil d’administration a alors appelé à «laver notre linge, à conserver nos acquis et à faire que l’Afrique au moins dans cette organisation, donne l’exemple de crédibilité internationale». Car selon lui, «on ne peut pas laisser tomber ces acquis pour les 17 États membres pour des questions de querelles intestines».

C’est aussi pourquoi après la visite de courtoisie au ministre camerounais des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique, Gabriel Dodo Ndoké, des échanges ont eu lieu avec toutes les parties prenantes. À savoir «la direction de l’OAPI, ce que l’on appelle communément le personnel hors-catégorie, composé du directeur général, Denis Loukou Bohoussou, de son adjoint et du contrôleur financier; les délégués du personnel; et le personnel», a fait savoir Gourouza Magagi. La ministre nigérienne observe par ailleurs que la crise sociale à l’OAPI «est peut-être un problème de positionnement». Elle relève à ce sujet que «c’est récurrent à chaque veille de renouvellement du personnel dirigeant». D’où le conseil au personnel «de ne pas envenimer la situation en prenant partie, mais de rester souder, de prôner le vivre ensemble et d’accompagner leurs responsables».

Situation financière enviable

L’autre grand enseignement de la mission de réconciliation est que la gestion financière de l’institution est saine. «Les comptes sont bien tenus. C’est une des institutions en Afrique qui depuis sa création, n’a pas connu beaucoup de problèmes en termes de management», ont convenu les membres du Comité ad hoc. Avant d’ajouter par la voix de la ministre nigérienne que «nous sommes allés en détail dans les comptes de l’OAPI pendant le dernier Conseil d’administration et il n’y a rien qui puisse nous inquiéter, bien au contraire. Les finances de l’OAPI se portent bien».

 

Théodore Ayissi Ayissi

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