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Mefou-et-Akono : Avec Dieu… et Paul Biya

Au cours d’un meeting de remerciements dédié à Dieu et au président de la République, pour le maintien de ses fils et fille dans le gouvernement, le département affirme sa fidélité à l’autorité divine et aux idéaux du RDPC. 

Ambiance au Palais des congrès de Ngoumou dimanche dernier

Ngoumou… A une heure de route à partir de Yaoundé, la ville tient bien son rang de havre de grâce créative. Sur le cliché ce 10 février 2019, au palais municipal des Congrès, c’est une tendre mise en beauté entre 56 villages regroupés en six groupements (Nkongzok, Etenga, Mvog Tsoungi Mballa, Nkong Abok, Nkong Meyos, Otele). Ce jour en effet pulse une fièvre joyeuse, shootée aux remerciements adressés à Dieu et à un homme: Paul Biya. Pour l’occasion, pas besoin d’un déploiement underground. «Tous les fils et filles du département de la Mefou-et-Akono doivent exprimer leur fierté ouvertement pour témoigner de la grâce que Dieu leur accorde», clame tout haut le père Laurent Nkodo au milieu d’un collège de prélats. «Le Pr Marie-Thérèse Abena Ondoua, Gaston Eloundou Essomba et le contre-amiral Joseph Fouda, tous maintenus dans le gouvernement du 4 janvier 2019 ! Que le peuple de la Mefou-et-Akono soit dans la joie !», exhorte-t-il empruntant à la seconde épître de Saint Paul aux Phillipiens.

Si les enseignements tirés de ce texte biblique sont nombreux, il y en a un qui rappelle à tous qu’ils ont le droit de se réjouir ce jour. «Quand on a le sentiment d’avoir bien rempli un contrat, il faut fêter. Et nous le faisons ici pour dire Dieu et au président Paul Biya toute notre reconnaissance», situe le sénateur Laurent Nkodo.

Sur le coup, on peut reconnaître un peuple accro aux vibrations. On peut admirer des hommes et des femmes participer à l’existence d’un écosystème politique équilibré, au sein duquel chacun peut trouver sa place. Venue des quatre arrondissements de la Mefou-et-Akono (Mbankomo, Bikok, Ngoumou et Akono), une faune humaine s’enflamme. C’est une affaire des militants du RDPC (Rassemblement démocratique du peuple camerounais) et des partis alliés. Si l’on en croit les propos de Paul Aristide Etoga (président de la section OJRDPC), «la reconduction des enfants d’ici à de hautes fonctions de la République traduit l’amour séculaire que le chef de l’Etat éprouve pour le département».

Fierté
Dans son phrasé, il y a surtout une composante de fierté consolidée. Celle-ci structure une bonne partie du discours de Blanche Tabi Manga, la présidente de la section OFRDPC de la Mefou-et-Akono Sud-ouest. «À elle seule, notre contrée peut se targuer d’avoir deux ministre pleins et un conseiller spécial du président de la République. Pour nous, ce sentiment de l’honneur affirmé nourrit une forme de compétition symbolique: nous tiendrons, nous ne céderons pas», dit-elle, allusion faite aux fauteurs de troubles. «Ceux-là, ajoute-t-elle, sur des thèmes abreuvés de fake news et de délires idéologiques».

Saisissant la brèche, le sénateur Laurent Nkodo ancre son discours sur l’une des qualités de ses congénères. Le parlementaire semble libérer une parole polymorphe et longtemps contenue concernant l’actualité récente dans le pays. «Ici, nous sommes ces femmes et ces hommes qui chaque jour, carrefour après carrefour, qui se mettent en marche avec une récurrence aussi obstinée pour dire que le président Paul Biya est leur seul bon choix, rappellent en priorité que la présidence de la République est une affaire trop sérieuse pour la confier à des politicards incapables d’éponger le moindre des doutes, calmer la moindre des inquiétudes, et encore moins cautériser le mal vivre».

La suite souligne qu’à travers Joseph Fouda, Cathérine Abena Ondoua et Gaston Eloundou Essomba, les stratégies électorales dans la Mefou-et-Akono composent désormais avec le RDPC. Cela ressort clairement, selon l’orateur, du fait que ces « élites », n’ont pu être choisies qu’à l’issue d’une succession de concours de plus en plus sélectifs pour que tous les trois se voient offrir des positions dans des ministères comme celui de l’Eau et l’Energie (Minee), celui de la Promotion de la Femme et de la Famille (Minproff) et un secteur de carrière réservée comme conseiller spécial du président de la République.

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D’ailleurs, partout ici, l’on souligne que la proximité de Joseph Fouda, Cathérine Abena Ondoua et Gaston Eloundou Essomba avec leur base électorale les qualifie pour représenter utilement les électeurs de la Mefou-et-Akono auprès du chef de l’Etat. «En tant que membres du sérail, ils y auront plus facilement accès et sauront mieux s’y faire entendre ; avec eux la Mefou-et-Afamba est là, encore et toujours là avec Dieu et Paul Biya», pense Antoine Amie Assouh, le maire de Ngoumou.

Résultats
Prenant la parole à son tour et aux noms des autres, Gaston Eloundou Essomba rappelle que la dynamique de la campagne présidentielle d’octobre dernier dans le département. Selon lui, il convient de se féliciter du score de 93, 2% en faveur de Paul Biya, obtenu après décompte des votes dans les quatre arrondissements. Pour l’essentiel, il repose largement sur une convergence entre les efforts –notamment humains– de tous les militants pour mettre en scène des meetings conçus comme de véritables démonstrations de force politique.

«Cela a sans doute suscité l’intérêt croissant des autres pour ces grands rassemblements dans le contexte d’un écosystème politique élargi depuis l’arrivée de formations politiques d’opposition. À tous les niveaux, nos militants ont ainsi, de façon conjuguée, contribué à renouveler ce rituel historique de mobilisation des citoyens en l’adaptant comme dispositif technique et outil stratégique pour faire ou suivre la campagne», vante Gaston Eloundou Essomba.

 

Gaston Eloundou Essomba

Un événement civique

Je dois dire que l’événement de ce jour est d’abord consacré à nos militants qui ont été saisis à partir des processus de mobilisation et d’expression. C’est pour dire que si nous sommes ministres aujourd’hui, en plus de Dieu, leur main, leur vote constituent des variables significatives de l’équation électorale dans la Mefou-et-Akono. C’est à partir de communautés d’intérêts, de problèmes et d’identités spécifiques que les gens se retrouvent pour faire entendre leur parole, négocier sa prise en compte, construire eux-mêmes certains éléments de réponse à leurs problèmes et créer les conditions de leur présence dans l’espace public commun.

Ce qui caractérise nombre de ces mobilisations politiques nouvelles ici, c’est leur dimension expressive : l’affirmation d’une dignité, l’exigence de respect, la demande de reconnaissance d’une identité. Aujourd’hui, nous sommes ministres, la manifestation publique à laquelle cela donne lieu mériterait d’être qualifiée «d’événement civique», à travers lequel émane une conception très nouvelle de l’intérêt général dans tout le département de la Mefou-et-Afamba; car nos postes nous les devons à Dieu et à nos militants. Raison pour laquelle, nous leur demandons de ne pas prêter l’oreille aux initiatives visant à déstabiliser notre pays.

La politique, la vraie, se fait dans les urnes et dans la rue. Ici dans la Mefou-et-Akono, Dieu merci, les militants l’ont compris. Car l’enjeu est de continuer l’œuvre de construction de l’unité nationale, de rebâtir une citoyenneté partagée avec tout son appareillage juridique et institutionnel et son système de valeurs, non sur la base de l’exclusion des particularismes existant au sein de la communauté nationale, mais sur le principe de leur inclusion, de la reconnaissance de la valeur pour la communauté nationale des apports particuliers de chaque acteur social, individuel et collectif qui s’en réclame.

Pour cela, nous les encourageons à participer à la révision des listes électorales en vue de voter encore plus massivement le RDPC lors des scrutins annoncés cette années par le président Paul Biya en conseil de ministres.

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