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Médias: synergie du patronat pour la décriminalisation des délits de presse

Celui-ci réclame des peines alternatives à l’emprisonnement pour des délits mineurs commis dans l’exercice de leurs fonctions par les journalistes.

Dix-huit arguments fondent la démarche des patrons de presse réunis depuis le 25 mai dernier dans un réseau dédié au plaidoyer en faveur de la dépénalisation des délits de presse. On les retrouve dans le pacte international relatif aux droits civils et politiques, la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples, la Constitution camerounaise, la Déclaration des principes sur la liberté d’expression et l’accès à l’information en Afrique de la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples. Lesquels textes consacrent entre autres la liberté d’expression –comme étant la liberté de rechercher, recevoir, répandre des informations et idées de toute espèce– la liberté d’opinion sans en être inquiété. «Les États veillent à ce que les sanctions ne soient jamais sévères au point d’entraver le droit à la liberté d’expression. Les états abrogent les lois qui criminalisent la sédition les insultes et la publication de fausses nouvelles. L’imposition de peines privatives de liberté pour des infractions telles que la diffamation et la calomnie sont des atteintes au droit à la liberté d’expression. Les États abrogent les lois pénales sur la diffamation et la calomnie en faveur des sanctions qui doivent être elles même nécessaires et proportionnées», souligne la Déclaration des principes sur la liberté d’expression et l’accès à l’information en Afrique adoptée par la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples du 10 novembre 2019.

Là réside tout l’engagement de la vingtaine de patrons prenant part au projet, faire bouger les choses en faveur de la suppression de l’emprisonnement systématique des journalistes accusés de délits au Cameroun. Pour lui, nul n’est cependant l’intention de cautionner les bavures observés ci et là dans le cadre de certaines production journalistique. «Les patrons doivent veiller sur la qualité des informations diffusées dans leurs médias. Ils doivent eux-mêmes pouvoir censurer les contenus avant que cela n’arrive sur la scène publique», martèle Emmanuel Ekouli, directeur de publication au journal La Voix du Centre, en marge de l’atelier de création du réseau pour le plaidoyer en faveur de la décriminalisation des délits de presse tenu à Douala le 25 mai 2022.

L’initiative est portée par Journalistes en Afrique pour le développement (Jade). Cette association milite pour une presse libre pour promouvoir les droits humains. «Il est question de s’accorder sur un code de déontologie afin qu’on ait des médias qui font la différence d’avec ceux qui ne veulent pas faire leur travail dans les règles de l’art», relève Etienne Tasse, coordonnateur de Jade Cameroun. L’association ambitionne sur le moyen terme, de créer une charte de déontologie applicable par toutes les parties prenantes au projet et de mettre sur pied un Conseil de presse qui défendrait les intérêts des sociétés de médias, mais qui jouerait dans le même temps, le rôle de régulateur dans le cadre de ses compétences.

Louise Nsana

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