Médias : La CAN sous le feu des projecteurs gabonais

Le quotidien de Snella Ange Pambo, journaliste sportif et directeur de l’information à Télé Africa, à Yaoundé.

 

«Je me suis senti soulagé à l’annonce de mon accréditation à la CAN 2021. C’est toujours un honneur pour un journaliste sportif de pouvoir participer à la couverture médiatique d’un évènement aussi important. J’ai une certaine connaissance de l’évènement en tant que reporter et membre d’un comité d’organisation», se réjouit Snella Pambo. La délégation gabonaise et précisément celle en charge de la communication séjourne depuis peu sur le territoire camerounais en raison de la 33ème édition de Coupe d’Afrique de nations 2021.

Accueil et séjour
Ils semblent sereins depuis leur arrivée au regard de l’organisation de la compétition et des moyens mis à disposition pour une couverture médiatique réussie. La relation Cameroun-Gabon traverse le seul volet frontalier. C’est ce qu’explique Snella Pambo: «c’est quasiment les mêmes peuples qu’on retrouve. On ne se sent pas en déphasage ou dépaysé. On a même l’impression d’être à la maison pour nous, Gabonais. Ça se passe très bien et le peuple camerounais est très hospitalier et accueillant. Toute la délégation gabonaise a établi son camp de base à l’hôtel la Falaise Yaoundé. Quand on a du temps on flâne un peu dans la ville».

Le voyage Libreville-Gabon s’est effectué par voie terrestre. Une initiative qui a permis aux voyageurs de découvrir les paysages de leur voisin. L’interlocuteur indique: «vous savez que le Gabon et le Cameroun sont deux pays frères. Le départ s’est effectué par le nord du Gabon en passant par la province de Bonatem. Ensuite on est arrivé à Kyé-Ossi puis Mbalmayo et enfin à Yaoundé. Le voyage était intéressant parce que cela nous a permis de découvrir des villes comme Mbalmayo, Kyé-Ossi. C’est une expérience très passionnante et enrichissante».

Conditions de travail
La délégation des journalistes gabonais travaille dans le strict respect des conditions mises en place par la Confédération africaine de football (CAF), en fonction du cahier de charges qu’elle élabore. Il existe des infrastructures mises à la disposition des médias venus des quatre coins du monde pour couvrir de la 33ème édition de la Coupe d’Afrique des nations. Le directeur d’information de TéléAfrica précise: «nous avons accès aux centres média, espaces dédiés aux médias, présents dans les stades de football. Cela nous permet de travailler dans de bonnes conditions avec un accès fluide à Internet pour traiter et envoyer nos papiers dans nos différentes rédactions. Il y a une organisation interne qui est faite par chaque délégation. Au niveau du Gabon, on a nos moyens de locomotion qui nous permettent d’être mobiles et d’avoir accès à un certain nombre de sites tels les stades et les centres d’entraînement». Il poursuit: «Jusqu’à présent, nous n’avons aucun problème de retransmission de nos contenus. Nous organisons nos conférences de rédaction pour faire le point sur le déroulement de la compétition, sur les rencontres de la veille ou du jour, et on procède à des débriefings évidemment d’avant et d’après match». Une organisation et un travail acharnés qui lui permettent de disposer de la matière pour les productions et alimenter au quotidien le contenu de sa rédaction surtout pour les médias en ligne.

La satisfaction et la joie des retrouvailles au sein du territoire camerounais permettent de renforcer ces liens et de se sentir comme à la maison. Une collaboration, qui, au-delà des liens fraternels permet le partage d’expérience et l’échange des idées. «Je dis 10/10 sur ma collaboration avec les journalistes camerounais et ceux d’autres communautés. Il y a des journalistes camerounais que nous connaissons grâce à nos multiples déplacements dans d’autres pays à l’occasion des rencontres sportives dont la Coupe d’Afrique des nations en 2017 au Gabon. Nous avons ainsi pu créer des liens avec cette population médiatique entre confrères». Une occasion idoine de mûrir les relations tant amicales que professionnelles. «Par ailleurs, il ne s’agit pas seulement des journalistes, c’est le même ressenti avec tous ceux qui assistent à la CAN».

Divertissement
Ces journalistes se transforment à leurs heures creuses en touristes et vont à l’exploration de la ville de Yaoundé pour découvrir son relief, son architecture et sa culture. «On connaît le Cameroun sans y avoir mis les pieds. Les premiers ambassadeurs d’un pays sont des sportifs et des artistes musiciens. Il y en a qui nous vantent souvent ces cultures et lorsqu’on arrive sur place, on cherche à toucher du doigt. Je connais le marché Mokolo par une chanson de Longué Longué». Il ajoute: «le peuple camerounais a une particularité.

Il est sympa et hospitalier. Ils ont l’humour en eux. On ne s’ennuie pas en leur compagnie».
Déplacés du Gabon pour une mission de travail, les journalistes sportifs gabonais profitent de leur séjour, mais l’appartenance à une patrie ne s’oublie pas. La délégation gabonaise est d’abord faite de supporters des Panthères. «Je dis merci à Dieu qui m’a permis d’être présent au Cameroun à l’occasion de la 33ème édition de la Coupe d’Afrique des nations de football. Nous sommes heureux d’être là et on espère aller le plus loin possible dans la compétition et qu’elle se termine en faveur du Gabon. On va continuer à vivre de beaux moments à la fois sur le terrain et en dehors. Ça nous fait un grand bien de vivre ces émotions en live», confie Snella Ange Pambo.

 

Crise au Mali

Les organisations africaines solidaires du peuple malien

 

L’Union des journalistes de la presse libre africaine (Ujpla), l’Africa Jom Center, et le groupe d’études et de Recherches sur la démocratie et le développement économique et social (Gerddes-Afrique) appellent à la reprise des négociations.

Les dernières sanctions infligées ce 9 janvier 2022 (jour de début de la Can TotalEnergies Cameroun 2021) à la junte militaire au Mali par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) suscitent des vagues d’indignation. Ces sanctions vont de la fermeture des frontières entre le Mali et les États membres de l’organisation sous-régionale, le gel des avoirs maliens au sein de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (Bceao), la suspension du Mali de toute aide financière des institutions financières de la Cedeao, mais aussi la suspension de Bamako à l’exception des produits médicaux et des produits de première nécessité.

Préoccupées par le retour à la stabilité au Mali et dans la sous-région, l’Africa Jom Center de Dakar, l’Union des journalistes de la presse libre africaine (Ujpla, dont le siège provisoire est à Abidjan), et le Groupe d’études et de recherches sur la démocratie et le développement économique social (Gerddes-Afrique) à Cotonou «en appellent aux présidents de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest pour la reprise urgente des négociations avec les autorités maliennes de transition afin de trouver une issue africaine à la crise au Mali», ont-ils laissé entendre en guise de solidarité.

Pour ce faire, Africa jom Center offre un espace d’inter actions sociales sur les défis et les opportunités du continent permettant de construire, de penser, de réaliser d’innover et d’accoucher ensemble d’une Afrique «démocratique, respectueuse d’une gouvernance légitime des droits humains et des libertés fondamentales», fait savoir son président fondateur Alioune Tiné. La presse entend alors avoir son mot à dire sur la crise pour la défense des journalistes africains partout où ils se trouvent. L’Union des journalistes de la presse africaine (Ujpla) a «pour objet de défendre la liberté et la sécurité physique, morale, matérielle, sociale, économique, culturelle, politique, démocratique et les intérêts des journalistes sur le continent africain et hors d’Afrique lorsque le sort des journalistes africains y est en jeu, concerné, mêlé ou lié», rappelle Yao Noel, président de l’Ujpla.

Le Gerddes (Groupe d’étude et de recherches sur la démocratie et le développement économique et social) est une organisation non gouvernementale. Il est également le premier mouvement panafricain démocratique non partisan crée en 1990 par des cadres et intellectuels africains d’horizons divers, avocats, juristes, économistes, professeurs d’université, fonctionnaires internationaux et ingénieurs. «Il fait la promotion de la démocratie au service du développement économique et social du continent», présente Me Alao Ayo Sadikou président Gerddes-Afrique

Olivier Mbessité

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *