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Marchés publics et exécution du BIP : la transparence passe par l’ouverture des données aux citoyens

Le constat est celui du Forum politique national de suivi de la gouvernance publique initié le 17 novembre dernier par le Centre régional africain pour le développement endogène et communautaire (Cradec). Des progrès sont enregistrés. La société civile et les pouvoirs publics restent mobilisés.

 

Les dépenses fiscales et les exonérations également fustigées par la Société civile.

Le Cameroun a encore mal à ses marchés publics et à son Budget d’investissement public (Bip). L’un des symptômes de cette pathologie demeure le «difficile accès des populations aux informations de qualité dans le contexte de mise en œuvre des Objectifs de développement durable (ODD)». Sans parler du faible taux d’exécution du Bip. Cette position défendue par le Consortium des organisations de la société civile emmenées par le Cradec, constituait l’une des problématiques évoquées au cours du Forum politique national de suivi de la gouvernance publique. En présence des représentants de plusieurs administrations parmi lesquelles, l’ARMP, le Minmap, la Chambre des Comptes, le Consupe, le Minddevel et le Minepat.

Les discussions ont achoppé le 17 novembre dernier à Yaoundé sur la question de l’ouverture des données comme catalyseur de la transparence. Un consensus s’est toutefois dégagé sur la nécessité de «renforcer les capacités des citoyens dans le suivi des marchés d’investissement publics, y compris dans le secteur extractif par le biais de l’innovation numérique. Pour qu’ils puissent faire le monitoring via leurs téléphones sans besoin de se rendre au Minepat ou à la direction du Budget», a résumé Jean Mballa Mballa. Le directeur exécutif du Centre régional africain pour le développement endogène et communautaire reconnaît notamment que «des collaborations sont déjà établies, mais le partenariat reste à construire avec les différents ministères».

Cameroon open contracting data
La société civile propose, pour faciliter l’accès aux données «exactes, compréhensibles, exhaustives et complètes, dans un format accessible», de recourir à la plateforme digitale qu’elle a mise sur pied. Celle-ci est accessible à l’adresse https://cameroon-ocd.org/. C’est un outil sans restrictions. «Le site est renseigné par des données ou informations officielles que nous prenons à la source, auprès des administrations compétentes, et que nous publions tel quel, sans les modifier, ni les manipuler», affirme Jean Mballa Mballa. Cette plateforme digitale vient en complément de celles déjà existantes au niveau de certaines administrations. À savoir Pridesoft à l’ARMP et Coleps au Minmap. Le Minddevel parle même désormais de mettre aussi sur pied la sienne.

Quant au Minepat, il s’est dit ouvert «aux améliorations». Son représentant au Forum tient également à défendre les acquis de ce département ministériel. «Lors du lancement du Budget, il y a des documents qui sont mis à la disposition des régions et des maires notamment. Il y a par ailleurs une plateforme digitale au Minepat via laquelle le journal des projets est consultable, quoique volumineux. Chacun peut donc obtenir toutes les informations concernant sa localité», assure-t-il.

Bilan
L’heure est également au bilan après quatre années de déroulement du projet de renforcement de la gouvernance budgétaire. «Nous avons généré des analyses qui aujourd’hui proposent des données suffisamment actualisées sur les questions des Flux financiers illicites (FFI), sur les exonérations fiscales et leur efficacité ou sur la lutte contre la corruption». À en croire le directeur exécutif du Cradec, la récente publication par la Conac de son Rapport sur l’état de la corruption en 2021 tombe à pic. Puisqu’elle permet de questionner «les incidences de la corruption, du blanchiment et des pratiques de financement du terrorisme au niveau national».

Théodore Ayissi Ayissi

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