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Mangeons l’âne comme on l’a fait du cheval

Certains lecteurs ne manqueront pas de décomposer ces lignes en particules polémiques. D’autres pourraient nous accuser de surfer inutilement sur un fait divers. Dans un cas comme dans l’autre, tous passent à côté du problème: l’insaisissable paradoxe des Lions indomptables. Face à une sélection nationale qui, ces derniers temps, s’est surtout illustrée dans la catégorie +crise et faits divers+, le ministre des Sports et de l’Éducation physique (Minsep) a tenté un gros coup le 9 avril dernier. C’est clair: Narcisse Mouelle Kombi veut réinsérer André Onana dans la tanière. Probablement pour relancer la machine Lions indomptables; et surtout redonner une âme à une formation sans éclat, qui aligne à la pelle contre-performances et tensions palpables entre joueurs et staff technique. Pour cela, le Minsep a écrit au président de l’Inter Milan, club employeur d’André Onana. Ce dernier, après son «accrochage» avec Rigobert Song au Qatar, avait écrit: «Les joueurs vont et viennent, les noms sont éphémères, mais le Cameroun passe avant toute personne ou joueur».

D’ici là, l’on aperçoit déjà ceux qui pensent que Narcisse Mouelle Kombi est en train de mettre la pression sur Rigobert Song, toujours à la tête des Lions indomptables. L’on aperçoit également ceux qui soupçonnent une ingérence criarde du gouvernement dans la tanière. Ceux-là ont vite oublié que la sélection nationale appartient à l’État. De même, ils oublient que le gouvernement a déjà sorti plusieurs joueurs de leur retraite internationale. Il y a le cas Roger Milla avant la Coupe du monde 1990, et aussi celui de Samuel Eto’o en 2013. Le joueur de 32 ans évoluant à Chelsea à l’époque avait annoncé à ses coéquipiers qu’il ne porterait plus le maillot des Lions indomptables en invoquant «des raisons personnelles». Un mois plus tard, le président de la République le tirait de sa retraite. Malgré les bras de fer récurrents avec le joueur, la Fécafoot n’a pas empêché sa réintégration dans l’équipe qui se trouvait en stage à Lisses, en banlieue parisienne, où les Lions indomptables préparaient le match aller des barrages de la Coupe du monde 2014 contre la Tunisie. «La personne la plus importante du pays souhaite que je revienne en équipe nationale pour que nous puissions nous qualifier pour la prochaine Coupe du monde», a déclaré Samuel Eto’o, après une entrevue avec le secrétaire général de la présidence camerounaise, qui le recevait au nom du chef de l’Etat, Paul Biya. «Vous pouvez avoir tous les problèmes du monde, mais il faut bien remplir votre mission. Et cette fois-ci, c’est d’accompagner mes coéquipiers en Tunisie et de revenir avec un bon résultat», avait-il affirmé.

Samuel Eto’o est allé plus loin même en insistant sur le fait que les joueurs «en tant que citoyens camerounais, nous avons un certain devoir vis-à-vis de notre nation et moi, je suis au premier plan avec l’équipe nationale en tant que joueur, grand frère, et comme un bon soldat, j’ai une mission (celle de qualifier le Cameroun pour le mondial, Ndlr)». À son tour de se montrer conciliant dans le dossier André Onana dont la nation a encore besoin des services, selon le ministre Narcisse Mouelle Kombi.

Bobo Ousmanou

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