AMBASSADESINTÉGRATION NATIONALE

Mali : plaidoyer pour une ambassade du Cameroun à Bamako

Le Conseil national de la transition regrette l’absence jusqu’à présent d’une représentation diplomatique   sur son territoire.

 

«Les liens qui existent entre le Cameroun et le Mali c’est ça qui m’intéresse toujours. Je pense que nous pouvons échanger beaucoup de choses, surtout que le Cameroun a la main aussi. On doit développer notre réseau commercial et diplomatique. Je déplore quand-même le fait qu’il n’y ait pas une ambassade du Cameroun au Mali, et que les Maliens soient obligés de partir jusqu’au Sénégal pour demander le visa. On va travailler assez dessus. Et je pense que quand les pays sont frères et amis, l’ambassade en est le premier témoignage», martèle Amina Fofana, membre du Conseil national de transition au Mali. L’oratrice était l’invitée spéciale des Universités panafricaines organisées par le mouvement African Revival à Douala. Pour l’oratrice, des représentations diplomatiques à l’instar des ambassades de la Côte-d’Ivoire et du Sénégal sont à ses yeux comme des anti-progressistes. C’est pourquoi, «si je suis présidente au Mali un jour, les ambassades du Sénégal et de la Côte-d’Ivoire, je vais les fermer le même jour », souhait-elle.

Accords coloniaux

L’événement avait pour thème « souveraineté économique et politique des Etats : le Mali parle à l’Afrique ». Il a permis à Amina Fofana d’expliquer les accords coloniaux écrits par la France et imposés au Mali. « Saviez-vous que d’après les accords écrits par la France et imposés au Mali, le pays de Soundiata Keita devait payer une dette coloniale à la France chaque année ? Dans le même ordre d’idées, le ministre malien des Finances devait dresser chaque année, un rapport financier adressé au ministre des Finances de la France ; la France avait la primeur sur l’exploitation des ressources naturelles de ce pays et sur les autres contrats », relève Amina Fofana.

Désormais ces accords ne sont plus qu’un lointain souvenir, car depuis sa prise de pouvoir, le colonel Assimi Goïta, président du gouvernement de transition, a mis fin à ces pratiques. «Depuis sa prise de pouvoir,  le guide président  patriote, Assimi Goïta  n’a plus payé un seul sou de cette dette coloniale. Notre ministre des Finances n’a plus de contact avec le ministre des Finances français.  Il ne connait même pas Bruno le Maire. Aujourd’hui le Mali est libre de nouer les liens avec des partenariats avec qui il veut, et de les diversifier». D’ailleurs, «un projet d’écriture d’une nouvelle constitution est en réflexion   en vue d’instaurer une langue nationale notamment  la Bambara comme langue officielle», se réjouit l’oratrice. « C’est ce qui explique l’agitation de l’Occident et particulièrement de la France en ce moment ». Pour cette dernière, il faut que l’on « rééduque la France ».

Elle a tenu à saluer le soutien indéfectible du peuple camerounais et de ses médias, des panafricains et surtout du président camerounais, Paul Biya. « Sans lui, rien n’aurait été possible au Mali. C’est grâce à son panafricanisme que la lutte du Mali a abouti», se réjouit Amina Fofana.

 

Diane Kenfack

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