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«Malédiction des ressources» : L’école du passé… pour enseigner le présent

La diversification de l’économie et l’industrialisation permettent à l’Afrique centrale de s’éloigner de la dépendance des revenus du secteur extractif.

 

Une plus grande activité autour des gisements de gaz, de pétrole et des autres ressources non exploitées est la voie à suivre pour l’Afrique centrale. La propositione dans le contexte actuel cache cependant un piège. Celui dit de la « malédiction des ressources ». C’est-à-dire le fait d’être dépendant de l’embellie des cours sur les marchés du pétrole. En effet, de nombreux pays africains riches en ressources sont tombés par le passé dans le piège illusoire de richesse, à travers l’embellissement des prix de leurs matières premières. La catastrophe est frôlée en 2014 avec l’effondrement des économies à la suite d’une chute record des prix de matières premières. «Lors des deniers cycles de hausse et de baisse des prix de matières premières en Afrique subsaharienne, les pays riches en ressources de la région ont manqué des occasions de convertir les revenus tirés de ces ressources en une prospérité durable et diversifiée. Cette situation a entraîné un ralentissement de la croissance économique et des progrès décevants en matière de réduction de la pauvreté», relate le Groupe de la Banque mondiale.

Défi
Il consiste à ne pas perpétuer les mêmes erreurs dans les années à venir. Il est désormais question pour le Tchad, le Cameroun, la Guinée Équatoriale, la Centrafrique et la République du Congo d’accélérer la diversification de leurs économies et de renforcer la résilience face aux chocs extérieurs. Les États doivent par ailleurs prendre des mesures pour anticiper les potentiels déclins des marchés. Jusqu’ici, seul le Cameroun a tenu le pari de la résilience face aux récents chocs de l’économie mondiale. Gabon, Tchad et Guinée Équatoriale en ont ressenti les troubles. Selon les perspectives de l’impulsion de l’Afrique, ce trio d’États devrait retrouver une certitude prochainement.
L’exploitation durable des ressources, devrait par ailleurs prendre en considération la préservation de l’environnement. Qui offre d’autres opportunités de recettes à l’étape des forêts. Il est également question, selon l’institution, de ne pas perpétuer les mauvais gestes. « L’épuisement des ressources naturelles en Afrique subsaharienne a augmenté d’environ 150 % pendant le boom économique », alerte la Banque mondiale. Cela représente une perte en superficie des forêts de 2%, passant de 6,9 ​​millions de kilomètres carrés en 2004 à 6,5 millions en 2014.

Louise Nsana

 

Potentiel : l’Afrique bien adaptée

Selon la Banque mondiale, plusieurs pays du continent sont gâtés en ressources naturelles.

 

Par exemple, le Zimbabwe possède l’une des dix plus grandes réserves de lithium au monde, et d’autres pays, comme la Namibie, ont commencé à construire des mines de lithium. L’Afrique du Sud est le premier producteur mondial de manganèse ; la République démocratique du Congo abrite près de 70 % de l’offre mondiale de cobalt utilisé dans les batteries lithium-ion ; Madagascar, le Mozambique et la Tanzanie se révèlent parmi les dix pays possédant les plus grands gisements de graphite (AIE 2022a).

L’exploitation de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) peut permettre aux pays, dont la plupart sont confrontés à des contraintes d’infrastructure et de capital, entre autres, de créer des chaînes de valeur régionales d’énergie propre.

Lire aussi : Ressources énergétiques inexploitées : l’Afrique centrale, une mine d’or

Une transition équitable pour l’Afrique dépendra de l’exploitation réussie des avantages économiques des ressources pétrolières et minérales, grâce à la bonne gouvernance et à une gestion macro financière saine des recettes tirées des ressources, tout en se préparant à un avenir sobre en carbone . Compte tenu de l’abondance des ressources naturelles, cette richesse peut jouer un rôle central dans la transformation de l’avenir économique de l’Afrique.

Source : Groupe de la Banque mondiale

 

 

Exploitation des ressources naturelles

Une aubaine pour élargir l’accès en énergie

La transition mondiale en marche est également une opportunité pour réduire les fractures liées à la fourniture d’électricité.

 

Plus de 250 millions de personnes sont privées d’électricité en Afrique centrale. Près de 750 millions d’individus sont sans moyens de cuisson propres, selon les données en 2021 de la Banque mondiale. Au Tchad, cela représente environ 25% de la population. L’ouverture d’un marché fortifié autour des ressources pourrait favoriser la transition dans la zone. L’énergie renouvelable se constituerait alors la solution aux écarts enregistrés.

L’institution de Bretton Woods modélise un scénario en la matière. Dans celle-ci, « les énergies renouvelables, principalement l’énergie solaire photovoltaïque, représentent la majorité des nouvelles capacités adoptées. D’ici à 2030, l’énergie solaire et éolienne représenteront ensemble 27% de la production mondiale d’électricité. Une fois que les centrales actuellement en construction seront achevées, l’Afrique ne construira pas d’autres centrales au charbon».

L’accès à l’énergie, notamment renouvelable, est l’un des défis de développement les plus marqués sur le continent et dans la sous-région. Celui-ci prend davantage de proportions du fait qu’il est lié à une croissance démographique très rapide. À l’heure actuelle, le continent représente 18 % de la population mondiale et 6 % de la consommation mondiale d’énergie. Ces données alors que la contribution de l’énergie renouvelable s’est montrée plus significative dans cette partie du globe. Elle est passée de 16% en 2010 à 21% en 2020. Plus de 600 millions de personnes y sont, malgré tout, privées d’électricité.

Les politiques sont par ailleurs tenues de prendre en considération la vulnérabilité des ménages. Ceux-ci ont été confrontés à des chocs multiples tels la pandémie du Covid-19, et les affres du conflit russo-ukrainien. Lesquels ont amenuisé leur pouvoir d’achat. Les effets sont également ressentis au travers de l’augmentation des prix des technologies et des matières premières. Les perturbations logistiques sont omniprésentes. Résultat : plusieurs foyers reçus de l’électricité ne sont pas parvenus à souder les factures. Sur le continent, leur nombre est évalué à 10 millions de personnes environ. La marge est croissante.

L’Afrique centrale devrait augmenter ses investissements dans l’énergie renouvelable. Les indicateurs pointent 1,3 milliards FCFA entre 2010 et 2020. Ce qui place la région derrière l’Afrique de l’Ouest (3,9 milliards de dollars) et l’Afrique de l’Est (9,7 milliards de dollars) .

Les attentes attendues portent aussi bien quantitativement que qualitativement. Le rapport révèle en effet que la majorité des investissements dans le domaine apparaît du secteur public. Cela est à contrario de la tendance mondiale qui profile 14% des revenus fournis par les organismes étatiques.

NL

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