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Lutte contre les médicaments contrefaits : l’Afrique en ordre de bataille

Les experts venus des différents pays, l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI), et le Droit de propriété intellectuelle et innovation en Afrique (Afripi) ont égrainé le chapelet des mobiles de la vente des médicaments contrefaits dans le circuit médical ou dans la rue.

La commerce des faux médicaments constitue un réel problème de santé en Afrique et au Cameroun en particulier. C’est pour tordre le cou à cette «épidémie silencieuse», que se tient durant deux jours du 27 au 29 septembre 2021 à Yaoundé un atelier régional sur la problématique des médicaments de qualité inférieure contrefaisant et falsifiés en Afrique. Des travaux au cours desquels des acteurs tels que le Droit de la propriété intellectuelle et innovation en Afrique (Afripi) et ses partenaires parmi lesquels l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI), l’Union européenne (UE), ont fait un état des lieux. Selon le directeur général de l’OAPI, les raisons qui font prospérer la vente de faux médicaments trouvent leur source dans la faiblesse des textes devant règlementer le secteur et les conditions précaires des populations. «Le commerce a trouvé un terreau favorable à cause de la faiblesse des législations.

Aujourd’hui la situation est alarmante, nous avons d’abord les consommateurs des classes défavorisées qui subissent la raison de la propension d’acheter le médicament de la rue du fait de la faiblesse de leur pouvoir d’achat. Nous avons enfin les trafiquants qui s’enrichissent en profitant de la paupérisation des populations et de la faiblesse des actions des États», a résumé Denis Bohoussou.

Dans sa leçon inaugurale sur la problématique des faux médicaments Rose Ngono Balla, directrice du Laboratoire national de contrôle des médicaments et d’expertise (Lanacome) reconnaît qu’il y a un laxisme des pays. Les États, indique la responsable, «n’arrivent pas à accepter qu’il y a véritablement circulation des produits contrefaits parce qu’ils considèrent que c’est normal que les produits soient amenés aux populations telles que les populations le peuvent, même s’il faut que ces produits soient portés sur la tête par des jeunes ou par des mamans.

C’est un problème important, pourtant l’Organisation mondiale de la santé a déjà dit et expliqué à nos pays qu’un médicament en circulation est de qualité inférieure et même très souvent falsifié, voire même sans substance active pharmaceutique», a ainsi rappelé la directrice de l’institution en charge de la certification du médicament et du contrôle de la qualité.

Initiatives
Face à cette situation sur la prolifération des médicaments contrefaits, les pouvoirs publics ne sont pas totalement insensibles. Selon Solange Kouakep, représentante du ministre de la Santé publique (Minsanté), «le gouvernement est conscient de tout cela. Et donc au Cameroun nous avons élaboré un plan national de lutte contre le faux médicament. Nous avons un Comité national multisectoriel qui associe tous les ministères partenaires. Parce que la lutte contre les faux médicaments n’est pas l’apanage du ministère de la Santé publique tout seul. Donc nous avons une autorité nationale de règlementation pharmaceutique, nous avons également les séances de sensibilisation justement pour amener les populations à comprendre les dangers sur le plan sanitaire à consommer ces médicaments falsifiés».

Olivier Mbessité

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