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Lutte contre la piraterie dans le Golfe de Guinée : L’interminable chantier de l’architecture de Yaoundé

La mise en place de ses structures se poursuit près de dix ans après les engagements pris par les États concernés. Au grand regret du secrétaire général de l’Onu qui a été récemment présenté au Conseil de sécurité, son rapport sur la situation dans cette région du monde.

Abdou Abarry, chef de l’Unoca (àd) et Antonio Guterres, SG de l’Onu

Le rapport du secrétaire général de l’Onu sur la lutte contre la piraterie maritime dans le Golfe de Guinée a été présenté le 23 novembre dernier au Conseil de sécurité. Grâce aux informations notamment obtenues du Bureau régional des Nations unies pour l’Afrique centrale (Brenuac/Unoca). Antonio Guterres y fait au moins trois constats. Il relève d’emblée qu’à l’approche du dixième anniversaire, en 2023, de l’adoption du Code de conduite de Yaoundé, « la mise en place intégrale des structures de l’architecture de Yaoundé reste entravée par l’insuffisance des ressources humaines, techniques, logistiques et financières ». Il y a certes lieu au 31 août 2022, de se féliciter d' »une baisse, depuis avril 2021, des cas de piraterie et de vols à main armée en mer dans la région ». Le patron de l’Onu estime malgré tout que les conséquences de ces actes demeurent encore nombreuses et dommageables à plus d’un titre. Il en appelle à la responsabilité des États concernés et formule dans son rapport, « des observations et recommandations sur les moyens de renforcer davantage les efforts nationaux et la coopération régionale et internationale, afin de disposer des acquis ».

État des lieux
L’architecture de Yaoundé est le nom de baptême donné à un mécanisme interrégional de sûreté maritime. Il a résulté de l’adoption en 2013 dans la capitale politique du Cameroun, du Code de conduite relatif à la prévention et à la répression des actes de pirateries, des vols à main armée à l’encontre des navires, et des activités maritimes illicites en Afrique de l’ouest et du centre (Code de conduite Yaoundé). Le cœur de ce dispositif est le Centre interrégional de coordination pour la mise en œuvre de la stratégie régionale de sécurité et sûreté maritime dans les deux grands ensembles sous-régionaux. Il est établi en 2014 et opérationnel depuis 2017.

« Dans l’ensemble, les dispositifs de coordination zonale, sous-régionale et interrégionale ont gagné en efficacité au fil du temps », se réjouit Antonio Guterres. Le haut fonctionnaire international regrette toutefois que «les questions liées à l’insuffisance des effectifs des Centres de coordination maritime, au manque de matériel et d’appui logistique appropriés et à l’opportunité et à l’efficacité des informations ont continué d’entraver la mise en œuvre intégrale de l’architecture de Yaoundé pendant près de 10 ans». Le secrétaire général de l’Onu croit savoir à ce sujet que « plusieurs facteurs sont même venus s’ajouter à cela ». Telle l’absence d’un bureau spécial à la Commission de la CEEAC s’employant à régler les questions de sûreté maritime et à susciter les initiatives de sûreté maritime nationales et régionales ». La problématique du financement n’est pas en reste. « Le manque de prévisibilité et de durabilité, sur le plan de financement, a en effet entraîné la pleine mise en œuvre du Code de conduite et de l’architecture de Yaoundé. Celle-ci est, qui plus est, entravée par une certaine confusion sur le plan de la division du travail entre les diverses structures régionales», déplore par ailleurs le haut responsable international. D’où les propositions souples.

Responsabilité principale
« Les États du Golfe de Guinée portent la responsabilité principale de la lutte contre les actes de piraterie et les vols à main armée en mer et ont été activés à cet égard une forte volonté politique », commence par rappeler le patron de l’Onu. Dans la suite de son plaidoyer, il exhorte alors ces derniers « redoubler d’efforts ». Je demande à cet autorisé aux États du Golfe de Guinée d’intégrer effectivement les dispositions du Code de conduite de Yaoundé dans leurs cadres nationaux respectifs, en renforçant leurs capacités d’application du droit maritime et en permettant en œuvre leurs stratégies nationales respectives de sûreté maritime ». À l’en croire, « les organismes des Nations unies, notamment des entités comme le Brenuac, l’Onudc et l’Unowas, restent à disposition pour fournir une aide dans des domaines tels que les bons offices, la mobilisation, les réformes juridiques, le renforcement des capacités et la coordination, selon les exigences des États du golfe de Guinée ». Il recommande sur la question du financement d’« y réussir efficacement ». En insufflant un nouvel élan politique et en obtenant un financement durable ». Et Antonio Guterres de déclarer alors : « j’engage les États du Golfe de Guinée et les structures régionales principales, à savoir la CEEAC, la CEDEAO et la Commission du Golfe de Guinée, à mobiliser les ressources dont le besoin se fait cruellement afin de sentir de piloter l’architecture de Yaoundé comme le cadre régional le plus approprié ». En insufflant un nouvel élan politique et en obtenant un financement durable ». Et Antonio Guterres de déclarer alors : « j’engage les États du Golfe de Guinée et les structures régionales principales, à savoir la CEEAC, la CEDEAO et la Commission du Golfe de Guinée, à mobiliser les ressources dont le besoin se fait cruellement afin de sentir de piloter l’architecture de Yaoundé comme le cadre régional le plus approprié ». En insufflant un nouvel élan politique et en obtenant un financement durable ». Et Antonio Guterres de déclarer alors : « j’engage les États du Golfe de Guinée et les structures régionales principales, à savoir la CEEAC, la CEDEAO et la Commission du Golfe de Guinée, à mobiliser les ressources dont le besoin se fait cruellement afin de sentir de piloter l’architecture de Yaoundé comme le cadre régional le plus approprié ».
Le SG de l’Onu souligne en outre le rôle important jusqu’ici joué « par les partenaires internationaux, le secteur des transports maritimes, les organisations non gouvernementales et la société civile, qui ont concouru à faire baisser le nombre d’actes de piraterie dans le Golfe de Guinée. Je les exhorte à continuer d’appuyer sur les États du golfe de Guinée afin d’écarter la menace». On retient aussi d’Antonio Guterres, ses assurances « pour la prochaine décennie, l’Onu, par l’intermédiaire de son représentant spécial pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel et de son représentant pour l’Afrique centrale, se tient prêt à aider les principales parties impliquées dans cet effort ».

Coûts et incidences
Ces efforts se sont nécessaires au vu des conséquences économiques et sociales du phénomène. « Les coûts directs de la piraterie dans le Golfe de Guinée ont des liens immédiats avec les actes de piraterie et de lutte contre la piraterie, notamment les dépenses navales, le versement de rançons et la valeur du pétrole et des cargaisons volées ». Il s’avère selon le SG des Nations unies que «les moyens financiers alloués aux initiatives de lutte contre la piraterie, qui se sont chiffrés à 524 millions de dollars américains ces dernières années, ont compromis les investissements dans d’autres secteurs, ce qui une eu des implications pour un développement économique durable à long terme de la région ». À en croire enfin son rapport, « l’Onudc a présenté à quelque 4 millions de dollars le montant annuel des rançons donnés en échange de la libération de marins supprimés et à quelque 1 925 milliards de dollars américains par an, la perte financière cumulée, causée par les actes de piraterie dans le Golfe de Guinée ». Le Code de conduite de Yaoundé est cependant un élément parmi tant d’autres, du cadre juridique et politique international, régional et national de lutte contre les phénomènes.

Théodore Ayissi Ayissi

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