Les autorités camerounaises multiplient des actions en vue de relever le taux de scolarisation dans le pays. Pendant ce temps dans les quartiers, toutes les raisons sont bonnes pour sortir les jeunes des bancs.
L’éducation des jeunes reste une priorité au Cameroun. Avec des taux nets de 75,5% de scolarisation dans le primaire et 30,8% dans le secondaire selon le 3e recensement général de la population, les actions du ministère des Affaires sociales pour améliorer les statistiques restent constantes. Dans la kyrielle, l’on trouve la gratuité de l’école primaire, la levée des barrières à l’éducation pour cause de grossesse. La mesure a été adoptée cette année par la ministre des Enseignements secondaires Nalova Lyonga. Cela n’a toutefois pas permis d’améliorer le sort de Christine Bilaï, mère d’une fillette d’un an. A l’âge de 17 ans, la jeune fille se contente de vagabonder dans le quartier en quête de compagnies. «Elle a dit que l’école ne lui sert à rien, c’est la maternité qui est bien. Qu’elle garde maintenant son enfant», ironise sa maman.
Le petit Timmy *nom d’emprunt* n’a jamais mis les pieds à l’école depuis sa naissance il y a sept ans. Et pour cause, il est victime d’un handicap qui lui vaut d’être traité comme un paria au sein de sa famille. Il ne marche pas et pour se déplacer, il doit ramper à quatre pattes. «Une fois, un homme est venu assister à une fête dans le quartier. Il a vu l’enfant et il est revenu deux jours après avec des dons et de l’argent. Il a demandé qu’on lui achète une chaise roulante mais sa famille n’a rien fait. Ici c’est sa grand-mère qui pense à lui mais elle peut faire quoi?» Raconte une voisine. Dans le pays pourtant, l’État prend des mesures particulières pour garantir l’accès des personnes handicapées à l’éducation et à la formation professionnelle. Celles-ci intègrent à la fois la prise en charge matérielle et financière et pédagogique. Les collectivités décentralisées sont chargées de connaitre de tels cas.
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Manque d’engouement
Dans l’enseignement secondaire, les placements de jeunes dans des établissements publics et l’exemption des frais exigibles sont de mise pour favoriser une éducation inclusive. Les bénéficiaires sont choisis parmi «les enfants indigents, handicapés ou nés de parents handicapés indigents, les orphelins sans attaches familiales connues, les enfants abandonnés», liste Cyrille Bedjeme, cadre d’appui au Centre social de YaoundéI. Cette année, cet arrondissement a copté 116 dossiers vers les lycées de Nyom, Mballa 2, et Nkol-Eton. Un plus grand nombre d’enfants aurait pu bénéficier de ces facilités. «Les parents ne viennent pas toujours à temps or, nous est tenus par les délais. Cette année par exemple, les gens ne sont pas». Une fois les dossiers soumis et validés, ceux-ci doivent être suivre la procédure de validation de la délégation régionale du Minas vers le ministère avant d’être transférés au ministère des Enseignements secondaires et ensuite rétrocédés vers l’établissement d’accueil.
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Louise Nsana