L’UGTC interpelle les collectivités territoriales décentralisées

Le président de l’Union générale des travailleurs du Cameroun, Isaac Bissala, syndicaliste engagé, plaide pour la création d’emplois décents en cette période de décentralisation.

Isaac Bissala interpelle les mairies face à leurs responsabilités

Depuis le mois d’octobre 2020, le président de l’Union générale des travailleurs du Cameroun célèbre le 75e anniversaire de son mouvement syndical. De ce fait, une série d’activités est organisée pour montrer une autre image du syndicat qui est au cœur du développement du pays et de l’amélioration des conditions de vie des populations. C’est cet esprit qui a animé Isaac Bissala, pour l’organisation, ce 18 novembre 2020, d’un séminaire à la Chambre de commerce de Yaoundé. Cet atelier de formation, dont l’emphase a été mise sur l’emploi des jeunes, avait pour thématique «Création d’emplois et décentralisation». Ainsi, dans un contexte politique marqué par l’accélération du processus de décentralisation, les communes sont au cœur de la création de niches d’emplois pour répondre aux problèmes existentiels des jeunes dans leurs localités.

Le mobile de la réflexion sur le sous-emploi de la jeunesse se résume en ces termes: «Les jeunes du monde en général, et plus particulièrement ceux du Cameroun, nous interpellent. Nous pensons que nous n’avons pas répondu à l’appel des jeunes qui se sont rebellés. Ils sont devenus des djihadistes, des terroristes et des microbes. Je pense que nous avons compris leur appel et il faut maintenant essayer de résoudre leur problème. Ils demandent du travail, de l’emploi. C’est pourquoi nous avons organisé cet atelier, qui regroupe pratiquement tous les ministères concernés par l’emploi, les collectivités territoriales décentralisées, le Feicom et le Fonds national de l’emploi. Je pense qu’au sortir de cet atelier, tout sera fait dans ce pays pour qu’on aille reprendre les armes dangereuses entre les mains des jeunes, et leur donner les armes de la vie, c’est-à-dire le travail», argumente Isaac Bissala, président de l’UGTC.

Le taux de chômage augmente chaque année au Cameroun. Les jeunes diplômés sortis des universités et autres écoles de formation éprouvent des difficultés à s’insérer dans le monde professionnel, d’où cette dure réalité: «Les problèmes de conjoncture ainsi que la volonté politique. Nous avons des outils au Cameroun à l’instar de HIMO (haute intensité de la main-d’œuvre), qui sont là et ne nous coûtent rien. Où est la volonté politique? Nous avons réalisé plusieurs séminaires et ateliers sur le HIMO, mais jusqu’à présent rien ne décolle. Il faut que nous comprenions que nous avons un grand problème qui est l’emploi jeune. Il faut tout utiliser pour récupérer ces jeunes. Ne leur donnons pas le temps de liberté; il ne faut pas leur donner du temps de faire n’importe quoi», s’indigne le président de l’UGTC.

Olivier Mbessité (Stagiaire)

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