Hier, Alexis Gnagno “dont le cœur penche à gauche” faisait remarquer que se plaindre après est inutile quand on n’a pas été en mesure de mener le combat pour une élection normale. Il ajoutait que le peuple ivoirien se sentait abandonné par l’alliance électorale Pdci/Ppa-ci.
Pour ma part, je ne parlerais pas seulement d’abandon mais de trahison. Une trahison qui commença avec le soutien des députés Pdci et Ppa-ci à Adama Bictogo pour qu’il prenne la tête de l’Assemblée nationale, le 7 juin 2022.
Le régime d’Abidjan est certainement criminel, dictatorial et voleur mais il n’est pas tout-puissant. Il n’est même pas puissant. Ce qui lui donne le sentiment qu’il est fort, c’est à la fois l’inertie, l’incohérence, la cupidité et la peur de l’opposition pourtant majoritaire dans le pays.
Ce régime pourrait-il tenir deux jours si les deux partis appelaient leurs militants et le peuple ivoirien à paralyser Abidjan et à boycotter les produits français? J’en doute fort. La force pour chasser Ouattara qui n’a plus ni base arrière ni soutiens dans la sous-région ne manque pas. Ce qui manque, c’est la volonté de le faire partir. Certains opposants refusent d’entreprendre quoi que ce soit pour mettre fin aux souffrances des Ivoiriens parce qu’ils émargeraient la nuit à la présidence.
Une des leçons à tirer de la débâcle du 2 septembre 2023 est qu’on ne fait jamais ami-ami avec le diable. Car, si ce dernier était bon, il n’aurait pas piqué la mairie de Yopougon à la paire Pdci/Ppa-ci après qu’il a été aidé par la même paire à devenir président de notre Assemblée.
Jean-Claude DJEREKE