En Mayenne, la Technopole de Laval a joué un rôle de pionnier pour développer le programme Erasmus for Young Entrepreneurs qui étend ses ailes avec Taïwan, Singapour et la Corée du Sud.
Un tel pari trouve des rapprochements avec le sillage historique de Mayennais partis entreprendre des voyages ou explorations vers l’Asie, à commencer par François Pyrard, navigateur Lavallois qui a vécu de 1578 à 1621 environ et qui fit le tour du monde.
Ce dernier a pensé à favoriser des réseaux de missionnaires ou marchands d’Outre-mer à devenir les meneurs d’aventures audacieuses comme par exemple la Compagnie des mers orientales créée par la compagnie de marchands des villes de Laval, Saint-Malo et Vitré en 1601.
Aujourd’hui, Taïwan peut être perçu comme un tremplin vers le Japon et l’Extrême-Orient, à la confluence des cultures chinoise, japonaise, polynésienne et même européenne (avec les comptoirs historiques hollandais et espagnols).
L’aventure technologique de la réalité virtuelle souligne combien la Mayenne peut continuer à développer sa bannière avec des pôles d’innovations en Asie, abîme de science et de nouveaux horizons pour réinventer d’autres aventures comme celle créée par François d’Aubert, ancien ministre de la recherche et ancien président de la Cité des sciences et de l’industrie à la Villette.
Aussi, le programme Erasmus for Young Entrepreneurs a rencontré les jeunes européens au défi de penser et d’agir également comme des bâtisseurs de ponts. Avec quelle prospective ? Reconnaître les signaux de notre époque, ses défis et ses opportunités afin de prendre les meilleures décisions possibles dans l’intérêt de l’humanité.
Rabelais faisait donner par Gargantua à Pantagruel une éducation encyclopédique : « j’y veux un abîme de science », tandis que Montaigne préférait « une tête bien faite à une tête bien pleine ». Chacun peut apprécier les voyages et expériences de mobilité professionnelle à l’étranger forment avec les deux systèmes…
Les archives municipales de Laval ont conservé les témoignages historiques de
l’inauguration de Laval Mayenne Technopole et la signature d’une convention avec la technopole japonaise de Gifu pour le développement des passerelles avec des écosystèmes innovants en Asie.
Aujourd’hui, faire revivre l’ancienne Fonderie Mayennaise et son passé de munitions avec le détroit de Taïwan pourrait paraître surprenant. Pourtant, les communautés sinophones d’Outre-mer se préoccupent d’une autre guerre : l’émergence de nouvelles industries de « Carbon killers ».
Pour devenir plus respectueux du vivant, l’île de Taiwan se positionne sur son futur dans la production de semi-conducteurs pour les énergies renouvelables. Après le choc pétrolier de 1973, le ministre de l’économie de Taïwan, Sun Yun-suan, a décidé de développer cette industrie avec l’aide de la diaspora taïwanaise travaillant aux États-Unis, pour donner naissance à la plus importante fonderie de semi -conducteurs.
Si la reconversion de l’ancienne Fonderie Mayennaise pourrait être inspiratrice des passerelles scientifiques et techniques, d’autres aventures de coopération sont possibles en particulier sur les traces de René-Antoine Ferchault de Réaumur avec le développement de systèmes d’autoproduction d’énergie, de nourriture, ou permaculture, des initiatives low-tech qui apportent des solutions simples pour un quotidien durable en pariant sur les nouvelles technologies.
Au niveau mondial, les guerres du Yémen à l’Ukraine ont accéléré des tendances qui se dessinaient depuis quelques années maintenant. La mondialisation est en marche arrière. Le pouvoir mondial est en train de changer, et pas seulement à cause de la montée en puissance de la Chine continentale.
Une période marquée par les idées et la prédominance occidentale semble toucher à sa fin. Le monde devient plus pluraliste. Nous sommes confrontés à une série de crises, allant de la guerre à l’insécurité énergétique et alimentaire, en passant par l’inflation, la dette et bien sûr le changement climatique. Et n’oublions pas la pandémie qui continue de se faire sentir.
Cette image plutôt sombre du monde doit incarner un appel européen à l’action car aucune de ces tendances n’est irréversible !
Ce dont nous avons besoin aujourd’hui, ce sont des bâtisseurs de ponts.
Des bâtisseurs de ponts comme les cohortes actuelles et les prochaines générations d’Erasmus for Young Entrepreneurs sont prêts à partir à la conquête du monde.
Kévin LOGNONE