Sur le terrain, les hommes politiques réalisent que le scrutin du 9 février prochain se prépare sur un terrain autrement glissant.
En route pour Mbengwi où elle était attendue pour porter le message du RDPC (Rassemblement démocratique du peuple camerounais) aux populations, le cortège de Mbah Acha épouse Formundam, ministre délégué à la présidence de la République en charge du Contrôle supérieur de l’Etat (Consupe) a essuyé une double attaque le week-end dernier. Selon nos informations, l’équipe de campagne du parti au pouvoir au Cameroun a fait face à des tirs d’armes à feu à Alaki et Ngyen-Mbo, deux villages nichés sur le trajet qui mène à Mbengwi à partir de Bamenda. En dépit d’une forte escorte militaire, cinq personnes ont été blessées, apprend-on de sources concordantes. Pour l’instant les soupçons pèsent sur les séparatistes ambazoniens. Moralement fragilisée par cette infortune infortune, Mme Mbah Acha a présidé un meeting à minima, le pas lent, le cérémonial au cordeau et la parole économe.
Dans le Sud-ouest, c’est presque le même modus operandi.
Elvis Ngolle Ngolle et Paul Elung Che ont fait avec juste ce qu’il faut de lustre pour battre campagne dans le Kupe Manenguba (Sud-ouest). Commis pour parler au nom du parti de Paul Biya, les deux hommes politiques (respectivement directeur de l’Académie de ce parti et ministre secrétaire général adjoint à la présidence de la République) n’ont pas pu se déployer dans leur département d’origine avec les emballements enfiévrés d’antan. Que ce soit à Tombel ou à Bangem, cette élite du parti au pouvoir n’a pas voulu en rajouter dans la confusion communicante. Leurs meetings sur le terrain ont été réduits un étrange exercice au cours duquel d’aucuns sentaient réclusion et mesures de protection drastiques. Pour couvrir le département, Elvis Ngolle Ngolle et Paul Elung se sont servi d’un véhicule blindé.
SDF quasi-absent
Alors que le train de la campagne électorale s’achemine progressivement vers la gare, le parti du 26 mai 1990 est pratiquement invisible sur le terrain dans les deux régions anglophones. En dehors du candidat à la députation Fritz Ngeka Etoke et sa colistière Iya Nanyongo Lebaga de la circonscription électorale du Fako-Est qui parcourent Limbe, Muyuka et Tiko pour convier les électeurs à porter leur choix sur les listes du Sdf, la quasi-totalité des candidats du parti de la balance sont presque invisibles sur le terrain de la campagne électorale dans le Nord-ouest et le Sud-ouest. . Il est à noter qu’entre le boycott prôné par le Mrc et l’hostilité des séparatistes, le Sdf a choisi d’accompagner le pouvoir en place dans ce processus électoral.
Zéphyrin Fotso Kamga