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Yaoundé : le Monument de la Réunification défiguré

L’entrée de cette place monumentale est sévèrement endommagée. Touristes, forces de défense et personnels en souffrent. Sans oublier l’ambassade de France au Cameroun qui se retrouve enclavée. La faute à un immense cratère qui coupe la route.

«Ce n’est possible, comment le bitume de l’entrée du Monument de la Réunification du Cameroun est aussi laid», s’exclame Marie Mekongo, institutrice dans une école de la place, venue accompagner les élèves lors d’une excursion. Pour elle, l’image de
marque du Cameroun est traînée dans la boue. La cause est liée à un nid d’éléphant voire un cratère qui s’est formé devant l’entrée du Monument de la Réunification.

L’attraction de ce lieu très mythique a laissé place à la désolation et à la honte. Tous les piétons, les véhicules, les touristes n’ont d’yeux que pour le nid de poule. Le ralenti que font ces derniers consiste tout simplement à chercher le passage. Pourtant, il y a quelque temps, le site était la principale attraction. Plus encore selon les informations reçues auprès du ministère du Tourisme et des Loisirs, c’est l’une des premières destinations touristiques de la capitale. Un étudiant de passage sur le lieu observe avec dépit les touristes en apparence occidentaux, rebroussant chemin juste à l’entrée. «La situation est très grave, cette route va nous créer plus de problèmes parce que ces Blancs vont à coup sûr dire que la référence camerounaise est mal entretenue», confie le jeune homme.

Les guides touristiques ne décolèrent pas à cause de cet état des choses. Car ils voient gadoue. «Lorsque je propose les sites, le Monument de la Réunification est en tête de mes propositions», dit Jean De dieu. Plus encore, selon l’accompagnateur qui fait un cours magistral, «un site touristique est un tout. La route ou l’accès est un élément fondamental pour faire vivre le lieu touristique». Et dans cet endroit, le petit commerce qui était pratiqué autour du monument a laissé place à la poubelle et aux
troncs d’arbres qui servent de pont pour les motos.

Pour un autre guide «il n’y a aucune justification pour que la route d’un monument soit dans un tel état», indique le monsieur. Il est suivi par un Camerounais de la diaspora et amoureux des voyages. Thierry Zang est étonné que «l’équivalent de la Tour Eiffel, de la statue de la liberté à New- York ou encore du Monument de la Renaissance africaine de Dakar soit mal entretenu». Le souhait de ce dernier est de revoir le symbole national avoir un accès viable.

André Gromyko Balla

 

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