Le divers au-delà des faits

Sapeur-pompier
Prendre la parole sur la place publique durant cette CAN se fait tantôt avec une langue d’ange, tantôt avec une langue de démon. Rares sont ceux qui ne sont pas tentés par la seconde option. C’est le cas du sélectionneur de l’équipe gambienne, le Belge Tom Saintfiet. Dans un phrasé à la fois remontant, descendant et grimpant, il a surpris plus d’un le 23 janvier dernier. Ce jour-là, il a déclaré que ses joueurs «ne sont pas respectés» par l’organisation de la CAN». Il ne s’est pas arrêté là. «Six joueurs dorment dans la même chambre, avec le même sanitaire, la même douche », et « seuls deux ou trois membres du staff ont une chambre individuelle. L’hôtel et les infrastructures où nous sommes, j’ai travaillé 14 ans en Afrique, je n’ai jamais vu ça !», a encore assené le technicien belge. Heureusement, la fédération gambienne est venue aussitôt jouer les sapeurs-pompiers. Dans un communiqué, elle «souhaite s’excuser auprès du comité local d’organisation et de la CAF ainsi que de toute partie ou personne qui aurait été offensée par les remarques du coach. Ni l’entraîneur, ni la Fédération n’ont l’intention de saboter l’organisation d’une compétition».

Disette
En plus de penser au comment gérer leurs adversaires sur le terrain durant la 33e CAN, les Flammes du Malawi ont dû faire face à un adversaire beaucoup plus incommode: le manque d’argent. En effet, rapporte Africafoot United, problèmes financiers écornent sérieusement la sérénité de cette équipe. Du fait de sa qualification pour les huitièmes de finale, les dépenses ont augmenté. Entre-temps, le budget réservé par la fédération malawite de football (FAM) pour la délégation est presque épuisé. «Nous avons lancé un appel au ministère des Sports pour qu’il nous soutienne, en gardant à l’esprit que nous avons reçu une promesse de don de 154 millions de Kwacha malawien (100.098.300 FCFA)», a déclaré Walter Nyamilandu, président de la FAM. Ce montant était ce qui manquait au budget de départ. D’après certains médias locaux, la FAM a renvoyé certains officiels au Malawi afin de réduire les dépenses et économiser de l’argent pour les bonus des joueurs qui ont atteint (pour la première fois) les huitièmes de finale dans l’histoire d’une CAN.

Post
Dans un Tweet, le président du Faso a apporté, le 23 janvier 2022, son soutien aux Étalons qui ont éliminé le Gabon dimanche dernier, lors des huitièmes de finale de la CAN Cameroun 2021. «Chers Etalons, la nation vous renouvelle ses encouragements et son soutien. Continuez de puiser dans vos ressources de discipline et de talent, et faites honneur à la Nation ce dimanche», a écrit celui qu’une certaine opinion burkinabé a désigné «premier supporter du Onze national». Ce post a été fait par Roch Marc Christian Kaboré, alors que quelques heures avant, la rumeur le donnait pour mis aux arrêts par des militaires en colère.

Sans objet
Face à la polémique sur le jeu du gardien des Lions Indomptables, Toni Conceiçao, le sélectionneur de l’équipe, pense que c’est un débat «ridicule et dangereux». Dans les colonnes du journal Ouest-France hier 24 janvier, il a déclaré que «ces critiques ne sont pas justifiées; c’est simplement un problème culturel, les gens ne sont pas habitués à sa façon de jouer. À l’Ajax Amsterdam, Onana a joué à la Guardiola, comme un gardien moderne, premier relanceur de l’équipe».

Fantôme
L’Algérie est tombée de haut, jeudi. Les Fennecs, tenants du titre et qui se présentaient au Cameroun avec l’intention de bisser, ont été éliminés dès la phase de groupe de la CAN, après leur revers face à la Côte d’Ivoire. Après la rencontre, le sélectionneur des Fennecs, Djamel Belmadi a dû faire face à une question «déplacée» d’un journaliste. «On va aller droit au but, a commencé ce dernier. Est-ce que c’est ne pas l’esprit d’Albert Ebossé qui a hanté les Fennecs pendant toute cette CAN»? Le journaliste fait ici référence à la mémoire de l’attaquant camerounais, décédé en 2014, dans des circonstances troubles alors qu’il évoluait en Algérie à la JS Kabylie. Djamel Belmadi a répondu sèchement et froidement à cette question. «Je ne sais pas qui vous a autorisé à entrer dans cette pièce Monsieur, mais c’est une faute professionnelle».

Pense-bête
29 jours de compétition, du 9 janvier au 6 février 2022. 24 meilleures nations africaines actuelles se disputent la couronne de meilleure équipe du continent, détenue par l’Algérie depuis sa victoire en juillet 2019. Si la CAF avait permis aux sélectionneurs de faire appel à 28 joueurs en raison des conditions sanitaires, certains ont préféré rester fidèles à la traditionnelle liste de 23. Au total, 646 joueurs ont pris part à la compétition. S’intéresser avec précision aux 24 sélections permet de constater la diversité des championnats représentés au sein du tournoi.

Les 646 joueurs convoqués proviennent de 106 championnats différents à travers le monde. La plupart évoluent en Europe, continent le plus représenté parmi les clubs concernés: 404 joueurs sont issus ainsi de championnats rattachés à l’UEFA (62,5%), quand 192 évoluent dans un championnat du continent africain (29,7 %). La palme du «local» revient au Soudan, dont 26 des 28 sélectionnés arpentent à l’année les pelouses de la «Premier League» soudanaise. À l’inverse, sept sélections engagées ne comptent aucun représentant local, dont l’Algérie, le Sénégal ou le Cameroun, pays organisateur.

Inspiration
En conférence de presse après sa victoire face au Français Ciryl Gane, Francis Ngannou a évoqué les performances de l’équipe du Cameroun lors du premier tour de la CAN. Le champion du monde de la MMA (Arts Martiaux mixtes) a expliqué à l’AFP (Agence France Presse) que les Lions Indomptables ont été une grosse motivation pour lui.

Record
Au sifflet du match Gabon-Burkina Faso ce dimanche 23 janvier à Limbé, l’arbitre marocain Redouane Jiyed a marqué cette rencontre de son empreinte en adoptant le profil de «distributeur de cartons jaunes et rouge». Au total 15 cartons (14 jaunes et 1 rouge). Ce total représente évidemment le record de cette édition en la matière! Plus globalement, Jiyed a donné l’impression d’avoir du mal à contrôler ses nerfs, comme lors de l’action du penalty, durant laquelle il apostrophe le gardien des Panthères, Jean-Noël Amonome, en lui demandant avec véhémence de garder ses pieds sur la ligne.

Jean-René Meva’a Amougou

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