Christophe Kisito Ngono, professeur des lycées d’Enseignement général et proviseur du Lycée classique de Nkolbisson. Le chef d’établissement jette un premier coup d’œil dans le rétroviseur et recense les problèmes qui se sont déjà signalés à son attention.
Au bout d’une semaine de cours, peut-on avoir, Monsieur le proviseur, une idée du type de problèmes que vous avez déjà recensés ici au Lycée classique de Nkolbisson ?
Depuis le 5 octobre dernier, nous avons effectivement déjà enregistré un certain nombre de problèmes. D’abord au plan pédagogique, on a noté une insuffisance des enseignants. Au plan infrastructurel, ensuite, il y a un manque de salles de classes. Et nous avons procédé au jumelage des classes de 4ème Latin et Chinois, par exemple, pour adresser cette question. Il en est de même des classes de Première et de Seconde Chinois, jumelées avec les classes de Seconde Latin. En ce qui concerne enfin l’environnement de l’établissement, il a fallu refaire les marches-piétons, ce qui est d’ailleurs en train d’être fait, même si la saison des pluies nous empêche d’avancer au rythme souhaité.
Parlant précisément de la gestion des effectifs des élèves, est-ce que la limite de cinquante par salle vous semble-t-elle soutenable pour votre établissement ?
Même si on a un problème de salles de classes, le problème des effectifs ne se pose pas au Lycée classique de Nkolbisson en ces termes. Autrement dit, on n’a pas ce genre de problème chez nous. Avec les effectifs prévisionnels, on a fait des groupes de 50 élèves comme prescrit par la ministre des Enseignements secondaires, Pauline Nalova Lyonga. Mais la réalité est que d’une part, beaucoup d’élèves ont eu le concours pour le Lycée technique voisin. Et d’autre part, avec l’ouverture de l’Institut bilingue Tsimi Evouna, beaucoup ont également choisi d’y aller. Ceci fait que l’on a pratiquement des salles de moins de 50 élèves, en l’occurrence les classes de 5ème, 4ème et 3ème.
Y a-t-il alors un lien entre le système de la mi-temps et l’insuffisance des enseignants que vous avez évoqué plus haut ?
Oui et pour le moment, nous avons opté pour le recrutement des enseignants vacataires. La Commission permanente a déjà siégé. On a pu, à cet effet, retenir vingt professeurs vacataires. Mais l’autorisation d’enseigner doit être donnée par le délégué régional des Enseignements secondaires. On a donc soumis cette liste avec les documents y afférents à Monsieur le délégué régional qui va certainement donner un avis et délivrer un certificat et des autorisations d’enseigner à ces personnels-là.
Mais mis à part la question des vacataires, on peut dire qu’on n’a pas de véritables problèmes d’enseignants. Ce qui est certain, cependant, c’est que l’Association des parents d’élèves (APE) va souffrir, puisque le recrutement de vacataires va se traduire en surcroît de dépenses pour les parents.
Vous n’avez pas évoqué la gestion de la cantine. Doit-on comprendre qu’elle n’est pas sujet d’inquiétudes ?
En fait, le Minsec a mis sur pied un mécanisme. Tous les vendeurs et vendeuses de la cantine sont soumis à une formation. Pendant cette formation à l’inspection médico-scolaire, on fait des tests de dépistage du covid-19 et on en fait également au Centre Pasteur. Les résultats issus de ces tests permettent donc au délégué régional par le biais du médecin-chef de l’inspection médico-scolaire, de préciser alors le mécanisme de fonctionnement à la cantine. Et en la matière, il y a un protocole qu’il soumet au niveau de l’établissement, ainsi que la liste des vendeurs et des denrées à vendre.
Toutefois, au niveau de l’établissement, on procède également à une petite réunion de renforcement aussi bien pour le mécanisme de fonctionnement interne et que pour la disposition des élèves à la cantine. Mais pour l’heure, nous sommes encore en train de recevoir les dossiers venant de la délégation régionale.
Le 5 octobre a coïncidé avec la Journée mondiale de l’Enseignant. Comment les choses se sont présentées au Lycée classique de Nkolbisson ?
Comme pour la Fête du 20 Mai. La Journée mondiale de l’Enseignant s’est déroulée au Lycée de Nkolbisson dans les camps et les casernes. Chacun rentrait chez lui après les cours et célébrait à sa manière. Mais je voudrais quand-même relever et saluer le département de Philosophie qui m’a fait l’agréable surprise de m’accueillir à cette occasion. Les enseignants de ce département ont trouvé un endroit au sein de l’établissement et se sont retrouvés autour d’un repas. Bref, la fête s’est bien passée chez nous. C’était dans les casernes et chacun célébrait à son niveau.
Propos recueillis par
Théodore Ayissi Ayissi (stagiaire)