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L’armée, grande muette du GDN

On n’a pas beaucoup vu ou entendu les bidasses s’exprimer dans les couloirs du palais des Congrès. Explications.

La consigne, affirme un journaliste très au fait des actualités du sérail, est venue de l’état-major particulier
de Paul Biya. «In and off the record, zéro prise de parole», appuie le confrère. Pourquoi cette interdiction?
Contre assurance de rester anonyme, un officier supérieur de gendarmerie souffle, à la veille du début des travaux, que «l’espace du Grand dialogue national au Palais des Congrès est un véritable enjeu de sécurité nationale». Presque aux forceps, le haut gradé ajoute: «d’un côté, la maîtrise de la parole est indispensable pour le bon déroulement des assises, qui s’appuient sur les données recueillies par des militaires». «D’autre part, l’espace est un lieu de confrontation en soi»,ajoute notre interlocuteur. Minimum En cela, l’on peut lire les orientations stratégiques du haut commandement. «En ces temps de gravité sociopolitique, la parole rare est utile devant les civils assez bavards», glisse un autre officier de gendarmerie. Raison: «Nos concitoyens aujourd’hui veulent trois choses: qu’on les considère, qu’on les protège, qu’on leur apporte des solutions, et non pas des déclarations». Ainsi on a vu, pour une rare fois, le capitaine de frégate Cyrille Serge Atonfack prendre la parole. En compagnie du colonel Soney Ajang et du porte parole du GDN Georges Ewane, le chef de la division de la communication du ministère de la Défense (Mindef) a juste partagé ses expériences à travers des diapositives et des récits des actions sur le terrain des éléments de l’armée camerounaise. On aura donc vite compris: dans le dispositif stratégique mis en place par l’état major particulier du président de la République, il était davantage question de laisser parler les images; surtout dans un contexte où l’image de marque de l’armée est suffisamment écornée par certaines ONG de défense des droits de l’homme. Le mur d’images proposé à la presse se devait d’être conséquent. Le BIR (Bataillon d’intervention rapide) présent sur les terrains du Sud-Ouest et du Nord-Ouest s’illustrait positivement dans la reconstruction des ponts sabotés par les séparatistes terroristes. On voyait aussi l’armée prendre en charge les enfants malades, reconstruire les routes, distribuer des produits de première nécessité, et offrir des abris aux déplacées internes et des réfugiés. Il y avait également des clichés atroces. Des images sensibles ont pu être présentées à la presse nationale et internationale, montrant des corps sans vie des éléments des forces armées, des décapitations, des femmes éventrées et des messages de haine véhiculés par des hommes se réclamant ambazoniens. En guise de commentaire, Cyrille Serge Atonfack dira que «l’armée, qui est et restera toujours au service des populations, se veut rassurante et continuera toujours à mouiller le maillot pour le retour à la paix et à l’unité nationale».

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