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L’après-CAN c’est forcément l’utilisation des infrastructures

Je suis content qu’il y ait changement, car c’est du changement que naît l’espoir de voir autre chose. Ensuite, je reste lucide. Il va falloir attendre de voir le ton que va donner la nouvelle équipe

Dans un entretien exclusif, le consultant, analyste sportif et vétéran du football camerounais expose son appréciation du déroulement de la CAN 2021. Au regard des actualités de la Fédération camerounaise de football, l’homme expose ses attentes vis-à-vis de la nouvelle équipe dirigeante. Un entretien qui présente les contours de sa personne et de ses aspirations.

Joseph Antoine Bell

Vous êtes ancien gardien vedette des Lions indomptables, ancien capitaine de la sélection nationale, double vainqueur de la CAN, et actuellement consultant et analyste sportif. Y a-t-il un titre qui vous parle plus que d’autres?
Honnêtement, je crois que tout cela fait partie de ma vie. L’une n’est pas plus importante que d’autres. Tout est important et c’est précisément dans ces postures que j’entends vivre ma vie, c’est-à-dire donner le meilleur de moi-même pour que tout soit intéressant. Comme je le disais, il n’existe pas de titre donc je souhaiterai me débarrasser.

À l’observation, vous êtes quelqu’un de discipliné et de rigoureux. Nous constatons que vous avez gardé votre ligne et votre forme. Quel est votre secret?
C’est simple, c’est de bien faire les choses. Je ne sais pas si c’est à considérer comme un secret parce que en réalité, on dit ces choses quand nous sommes jeunes, mais souvent parce que la jeunesse ne sait pas, on ne considère pas que c’est utile et surtout on croit que c’est du verbiage. On dira que la discipline compte en tout, mais dans les faits, ceux qui doivent l’être et aussi la pratiquer ne le font pas. Ne pas l’appliquer à forcément des conséquences. La discipline n’est pas une option, c’est la seule règle qui vaille.

Parlant justement de la CAN, comment appréciez-vous jusqu’ici, en termes d’organisation et de niveau technique, l’édition qui se déroule en ce moment au Cameroun?
Sur le plan technique, je pense que nous avons tout vu. Nous avons vu de bons et des matches moyens. La compétition au départ qualifie un participant sur deux, donc forcément, on a beaucoup de pays qualifiés, ce qui peut laisser envisager quelques équipes limitées même si elles font des efforts. La logique veut qu’en avançant, les matches s’améliorent. En ce qui concerne l’organisation, on en a suffisamment parlé au Cameroun et il a assez subi pour qu’aujourd’hui, tout le monde soit satisfait de ce qui se passe.

Au terme de la phase de poule, avez-vous pu identifier un ou plusieurs favoris?
À mon avis, le Cameroun, le Maroc, le Nigéria justifient d’être considérés comme les favoris. Ensuite, on verra pour la Côte d’Ivoire. Aussi, le cours du temps nous dira si le Sénégal est capable de se réveiller, d’assumer totalement sa place de favori initial.

Que vous inspire l’élimination du Ghana, un poids lourd?
Le Ghana a été totalement en dessous de tout. Mais, il faut dire qu’en dehors de l’histoire, elle n’était pas citée comme favori pour moi. On avait juste du respect pour un ancien vainqueur, mais ces derniers temps, il ne fait pas peur. Et l’équipe a confirmé son état de décrépitude.

Une polémique enfle justement suite à l’élimination de l’Algérie au sujet du Stade de Japoma. Les critiques entendues çà et là, sont-elles fondées de votre point de vue?
On a entendu des Algériens arriver avec un camion-citerne de larmes pour pouvoir pleurer. Je ne peux ne pas les mentionner. Ils parlent de l’aire de jeu de Japoma, mais je voudrais répéter que non seulement les autres équipes n’en parlent pas, mais moi je n’ai jamais vu un ballon qui saute si l’aire de jeu est bosselée. Je n’ai pas vu des joueurs qui glissent tout le temps ou qui sortent sales si le terrain n’est pas class. Encore moins de ballon qui rebondissait trop dont l’aire de jeu n’est pas sèche. Pour ce qui est de la température, il est impossible que le Cameroun fournisse une température à la commande des équipes. Le Cameroun a la température qui est la sienne.

La CAN 2021 se déroule donc jusqu’au 6 février prochain. Quelle est votre contribution à la réussite de cette belle fête sportive?
Je n’en sais rien. Avant la CAN, j’ai fait ce qu’il y avait à faire là où on me l’a demandé. Pendant la CAN, je suis commentateur. Comme je le disais, je fais ce qu’on attend de moi. Je n’invente rien.
J’avais été désigné par le chef de l’État dans le Comité de préparation des CAN (COMIP-CAN) et ce n’était pas en rapport avec la CAN mais toutes les CAN, dont la CAN féminine, le CHAN et maintenant la CAN masculine. C’est un organisme dont le travail a été fait en amont de tout ce que vous voyez et qui est aujourd’hui dissout. Mais il y a eu l’immense tâche de préparer tout cela.

Les rumeurs courent au sujet de l’exclusion des anciennes gloires camerounaises du football de la célébration de la Coupe d’Afrique des nations. Est-ce votre sentiment?
Je ne me préoccupe pas de cela. Personnellement, j’ai toujours été exclu. Du coup, je ne m’aperçois plus de l’exclusion. Par exemple, mis à part la nomination du chef de l’État, personne d’autre ne m’a nommé nulle part.

Vous êtes une icône du football camerounais. Vous sentez vous toujours valorisé?
Non. Heureusement, les étrangers savent me le rendre. Je crois que le public camerounais aussi. C’est déjà beaucoup.

Attendez-vous davantage?
Non. Je n’attends rien du tout. Dans la vie, je n’attends rien des autres. Ce que je reçois des autres est une surprise.

Le Cameroun s’est doté d’infrastructures pour accueillir la CAN 2021. Comment voyez-vous l’après-CAN?
L’après-CAN c’est forcément leur utilisation. Il vaut mieux les avoir que ne pas les avoir. En attendant, je n’en ai pas la charge. Je sais que des gens sont chargés de cela, on verra bien ce qu’ils décideront. Il ne faut pas les devancer dans leur travail. Nous verrons tous ce qui est fait pour que ces infrastructures soient utiles.

Depuis décembre dernier, la Fécafoot dispose d’une nouvelle équipe dirigeante emmenée par votre fils Samuel ÉTO’O. Comment avez-vous accueilli cette victoire?
Le changement, notamment à la Fécafoot est de deux types. Il est souhaité, mais est-ce un changement de paradigme ou de personne. Si ce n’est que le changement, on a vu défilé des figures. Mais en réalité, il s’agit d’un changement de philosophie, de façon de faire et de management.
Tout d’abord, je suis content qu’il y ait changement, car c’est du changement que naît l’espoir de voir autre chose. Ensuite, je reste lucide. Il va falloir attendre de voir le ton que va donner la nouvelle équipe.

Quelles sont vos attentes de façon globale vis-à-vis de cette nouvelle équipe dirigeante?
J’attends que les choses soient faites autrement. Vous savez très bien que j’ai toujours critiqué ceux qui dirigent la Fécafoot, car j’estime que ce qui est fait n’est pas généralement dans la bonne direction et donc, s’il y a un changement, l’espoir que j’ai est que les choses aillent bien.

Comptez-vous intégrer ou soutenir la Fédération camerounaise de football dans les jours à venir, dans la perspective de faire progresser le football camerounais?
Il faut remettre les choses à leur place. C’est ceux qui sont aux affaires qui s’attachent les services de qui ils veulent. Ils sont totalement libres de solliciter la collaboration de qui ils veulent. Ce n’est pas à moi de déclarer que je suis prêt à ceci ou à cela.

Vous êtes considéré comme l’intellectuel de la pelouse et actuellement consultant dans différents médias. Avez-vous le sentiment d’avoir la carrière que vous souhaitiez avoir en dehors et dans les stades?
Je pense que dans la vie, on peut toujours estimer qu’on pouvait faire mieux ou se regarder et s’apercevoir qu’on aurait pu moins bien faire. Tant que vous existez, vous essayez tous les jours de donner le meilleur de vous-même et de ne pas avoir de regrets. Dans tous les cas, c’est ainsi que j’agis.

Y a-t-il, selon vous, des reformes à envisager au niveau de la confédération africaine de football au regard du nouveau format qu’offre la Can et des nouveaux défis de la modernité du football aujourd’hui?
Je n’aime pas faire de la fiction. Je ne suis en charge de rien. Du coup, je ne peux pas, en étant chez moi, avoir un programme de modernisation de ceci ou de cela. Il y a des personnes qui en ont la charge. À la limite, si on me présentait ce qui est déjà fait. Je prends souvent l’exemple du fabriquant de Yaourt, s’il n’en fait pas, vous n’en consommerez pas. Mais s’il en fait, vous pourrez le consommer et le critiquer par la suite.
Je peux critiquer ceux qui sont en charge des choses, mais ce n’est pas à moi de proposer des choses alors que je ne suis en charge de rien.

Propos recueillis par Presvualie Ngo Nwaha (stagiaire)

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