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L’AFD dans la sous-région : c’est 25 milliards FCFA pour des projets multi-pays

Investissement contre sentiment

La France prédatrice ou bienfaitrice ? La question fait plus que jamais débat en Afrique, sans que les partisans et les adversaires de l’un ou de l’autre camp parviennent jusqu’ici à s’entendre. Un constat semble cependant faire à ce stade l’unanimité : la position de moins en moins confortable de l’ancienne puissance coloniale sur le continent. En lien notamment avec le rejet du franc CFA, mais aussi et surtout avec le démantèlement exigé de ses bases militaires et le départ de ses troupes de plusieurs pays de l’Afrique de l’ouest. Le Niger est pressenti pour être le prochain pays à obtenir ce résultat.
Face donc à ce qui s’apparente clairement à une montée en puissance du sentiment anti-français, l’Hexagone a décidé d’opposer ses propres arguments. En s’appuyant en particulier sur l’impact socio-économique de ses nombreux investissements sur le continent en général et en Afrique centrale en particulier. L’Agence française de développement (AFD), son bras séculier en la matière, vient de monter au créneau en publiant son rapport d’activité pour l’exercice 2022. Il s’agit d’un catalogue censé donner à réfléchir et qui fait le bilan des projets financés sur la période 2016-2022 par l’institution française. Lire le zoom .

Théodore Ayissi Ayissi

 

Cela représente 1% des près de 1850 milliards FCFA de fonds directement injectés en Afrique centrale entre 2016 et 2022 par l’Agence française.

Source AFD

La présence française dans la sous-région c’est aussi les nombreux investissements de l’Agence française de développement (AFD). Les six pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) font en effet partie des cibles prioritaires des financements de l’institution hexagonale sur le continent, au même titre que la République Démocratique du Congo (RDC). Il ressort notamment du Bilan d’activité récemment rendu public que sur la période 2016-2022, le total des engagements de sa direction régionale Afrique centrale (DRAC) s’élève à 2,8 milliards d’euros, soit près de 1900 milliards FCFA. . L’AFD dit avoir consacré 38 millions d’euros, soit environ 25 milliards FCFA à des projets multi-pays. Cela représente dans son portefeuille de projets, 1% de ses investissements dans la sous-région.

Dynamiques transfrontalières
Au total, «l’AFD soutient 13 projets régionaux en Afrique centrale à hauteur de 38 millions d’euros». À en croire le Bilan d’activité 2022 de l’Agence française, ces financements ont contribué prioritairement sur la période sous revue, à « renforcer les capacités des institutions régionales, à favoriser les dynamiques transfrontalières entre pays limitrophes et à soutenir la gestion d’ un bien public commun : la forêt du Bassin du Congo». Ces projets sont présentés comme multi-pays «au service de l’intégration régionale». Il s’agit ainsi pour l’institution française d’«apporter une réponse adaptée aux problématiques qui dépassent les frontières nationales comme la protection de la biodiversité», est-il précisé.

Le rapport se montre évasif sur l’identité de ces projets à vocation régionale ayant desdits financements français. Il indique par contre que «la DRAC a mobilisée toute sa palette d’outils (assistance technique, subventions, prêts et garanties), et s’appuie sur sa filiale Proparco pour développer le secteur privé et accompagner les pays dans leur développement économique et social . Expertise France, agence technique de coopération française, est également mobilisée dans l’instruction et la mise en œuvre des projets du Groupe». L’idée étant de positionner les interventions de l’AFD au carrefour « de la recherche de nouveaux équilibres entre croissance économique et l’impératif de préserver les ressources naturelles ; entre le besoin d’investissement et le risque de surendettement; entre le besoin de stabilité et le jeu démocratique; et entre la solidarité régionale et les priorités nationales», est-il également explicité dans le rapport.

Portefeuille
Les fonds engagés ces sept dernières années par la direction régionale de l’AFD et évalués à 2,8 milliards d’euros doivent être majorés. La France se félicite en effet d’avoir également pu mobiliser sur la même période 487,4 millions d’euros, soit environ 320 milliards FCFA, grâce à Proparco. Toujours est-il que sur le montant total de 3,2 milliards d’euros (2096 milliards FCFA) d’engagements pris, seulement «1,7 milliards d’euros ont été versés entre 2016 et 2022, y compris les financements destinés aux projets multi-pays. 1,5 milliards d’euros restaient donc encore décembre à verser au 31 2022», apprend-on de la situation du portefeuille de l’AFD en Afrique centrale.

2022
L’Agence française de développement a engagé l’année dernière « 480 millions d’euros sur 48 projets dans les secteurs de la sécurité alimentaire, du développement urbain, de l’éducation, et de l’appui aux politiques publiques ». Et à s’en tenir aux précisions du bilan d’activité, « 8 millions d’euros, soit à peu près 5,2 milliards FCFA, ont été consacrés en 2022 à un projet multi-pays d’insertion à l’emploi et à l’entrepreneuriat des femmes avec un consortium d’ONG».

 

Projets nationaux sous financement français

Cameroun et RDC en vitrines de l’AFD

Ils ont empoché à eux seuls 234 milliards FCFA sur les 360 milliards FCFA d’engagement au profit de la sous-région en 2022.

Les financements de l’AFD au Cameroun

Le classement des destinations de préférence des financements de l’AFD positionne le Cameroun et la RDC en tête des bénéficiaires en 2022. Le Cameroun se taille même la part du lion en captant 198,1 millions d’euros sur les 548,2 millions d’euros. ‘euros mis à la disposition de la sous-région par l’Agence française. «Il est historiquement l’un des pays d’intervention les plus importants du Groupe. Et en 2022, l’AFD l’a accompagné à travers des projets d’envergure comme le Programme Capitales régionales qui vise à moderniser cinq villes secondaires». À en croire également son bilan d’activité, les fonds ont par ailleurs servi «à des projets de sécurité alimentaire pour le déploiement d’une offre de service adaptée aux entrepreneurs ruraux, notamment dans le septentrion». 55 projets au total sont ciblés.

Le Cameroun est suivi dans ce classement par la RDC bénéficiant de 158,2 millions d’euros. «Il s’agit de plus du triple des engagements des années précédentes au service d’un développement économique et social inclusif et durable». La cagnotte couvre le financement de 42 projets. Le rapport précise que «l’Agence ya placé au centre de ses priorités la réponse à l’insécurité alimentaire, l’accès à l’électricité, ainsi que l’autonomisation des femmes».

Le Cameroun et la RDC pèsent ainsi à eux seuls 234 milliards FCFA sur les près de 360 ​​milliards FCFA à débloquer par l’Agence française de développement. Ce qui représente plus d’une fois et demi la part globale des autres pays de la Cemac. Le Congo Brazzaville a par exemple reçu en termes d’engagement de l’AFD, 97,8 millions d’euros pour 27 projets. Il est le troisième dans le classement. Vient ensuite le Gabon et ses 76,6 millions d’euros versés par la France l’année dernière pour la réalisation de 11 projets. La protection de la biodiversité a constitué l’une des principales motivations d’une telle mobilisation de fonds.

La mobilisation ladite est restée plutôt faible pour la République Centrafricaine (RCA). La Centrafrique s’en est en effet tirée avec 17,5 millions d’euros d’engagement. Et seulement 14,7 millions d’euros ont été effectivement versés au 31 décembre 2022. Ces fonds sont censés couvrir le financement de 27 projets.

TAA

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