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La zone se porte mieux qu’il y a quelques années

Je ne peux pas vous dire pays par pays, parce que chaque pays est autonome. Nous avons fait le point hier avec les membres du gouvernement. Chacun a décliné ce que chaque pays est en train de faire, mais dans l’ensemble ce que je peux vous dire, c’est que dans le Pref-Cemac, il y a cinq piliers : le pilier budgétaire, le pilier monétaire et financier, le pilier structurel, le pilier de l’intégration et le pilier de la coopération internationale avec 21 actions à mener.

Le président de la Commission de la Cemac revient sur la quatrième session ordinaire du comité de pilotage (Copil) du Programme des réformes économiques et financières de la Cemac qui s’est tenue le 02 février 2018 à Douala. Il passe également en revue les chantiers de l’intégration dans la sous-région Afrique centrale.

Daniel Ona Ondo

 

Merci monsieur le président de répondre à nos questions et surtout d’éclairer nos lecteurs sur la situation de la zone Cemac en ce moment. Il y a trois mois, vous avez pris les règnes de la Commission de la Cemac, quelle est la situation exacte de la sous-région Afrique centrale ?
Je vous remercie ! Vous savez que nos pays ont subi deux chocs. Le choc de la baisse du prix du pétrole, qui est passé de plus de 100 dollars le baril à moins de 40 dollars. Le deuxième choc, c’est le choc sécuritaire. Compte tenu de ces situations, les chefs d’Etat se sont réunis au mois de décembre 2016 à Yaoundé. Ils ont pris des décisions importantes. La première décision, c’est de ne pas faire un ajustement monétaire (c’est-à-dire de ne pas d’évaluer les francs CFA). Ils ont demandé de faire des ajustements réels. C’est-à-dire qu’on touche au budget, on touche à ce qui concerne l’aide extérieure, donc ce travail se poursuit. Aujourd’hui, je ne peux pas que nous soyons au bout du tunnel, mais les résultats sont probants. Nous avions un taux de croissance négatif l’année dernière. Maintenant le taux de croissance est relativement stable. Donc je crois qu’avec les mesures qui ont été prises, c’est déjà un point positif. On a des réserves de change qui se sont améliorées, on est en train de prendre de nombreuses mesures du côté du Préf-Cemac, donc dans l’ensemble, la zone se porte mieux qu’il y a quelques années.

Vous parlez donc là du Programme économique et financier qui a été adopté et décidé par les chefs d’État en 2016. Comment se dérouler sa mise en œuvre pays par pays au jour d’aujourd’hui ?
Je ne peux pas vous dire pays par pays, parce que chaque pays est autonome. Nous avons fait le point hier avec les membres du gouvernement. Chacun a décliné ce que chaque pays est en train de faire, mais dans l’ensemble ce que je peux vous dire, c’est que dans le Pref-Cemac, il y a cinq piliers : le pilier budgétaire, le pilier monétaire et financier, le pilier structurel, le pilier de l’intégration et le pilier de la coopération internationale avec 21 actions à mener. Donc, je peux vous dire que dans l’ensemble, tout se dérouler à peu près correctement parce qu’il ya d’abord, la mise en place du Préf-Cemac qui vient de se terminer, maintenant nous passons à la phase qui est beaucoup plus important, c’est la phase de réalisation des objectifs qui ont été fixés par le Préf-Cemac. Concernant les deux bourses, on a travaillé, elles vont certainement se mettre ensemble. Aujourd’hui, au niveau monétaire, des décisions ont été prises par des États pour ajuster nos économies. Je crois que c’est une bonne décision de faire en sorte que le Préf-Cemac soit mis en place, et le secrétaire dédié est en train de travailler dans ce sens.

Justement monsieur le président, vous savez qu’au sortir de la réunion de Yaoundé, les chefs d’Etat avaient décidé d’aller au FMI pour des accompagnements afin de sortir de cette crise. Quatre pays de la sous-région ont effectivement signé des accords avec le FMI. Deux autres sont encore en attente. La Guinée Equatoriale est sur la bonne voie, le Congo traine un peu le pas. Est-ce que vous ne pensez pas que le retard que prend le Congo dans ces négociations avec le FMI pourrait porter préjudice à l’ensemble de la sous-région puisqu’il faut sortir de la crise de manière concertée et groupée ?
Non je crois qu’il ne faut pas aller vite en besogne. Le Congo n’est pas le mouton noir de la zone, bien au contraire. Parce que même avant d’aller au Fonds monétaire international, les pays ont pris des ajustements internes. Le Congo n’a pas attendu le FMI pour prendre des mesures idoines pour redresser sa situation économique en ce qui concerne le paiement de la dette, etc. Donc, le Congo ne peut pas être le pays qui tire par le bas. C’est vrai que quatre pays ont signé avec le Fonds monétaire, l’avantage ici est que les financements sont sous-jacents à la signature du Fonds monétaire. Il y a des revues de programmes, et au terme de ces revues, on avance des financements.

 

C’est un dossier important. Vous avez bien fait de le souligner. Seulement les personnes et les biens circulent. C’est fondamental. Deux pays deviennent obstacle à cela. C’est mon pays d’origine le Gabon et la Guinée Equatoriale. Ils ont levé cet obstacle, ils ont accepté d’agir la libre circulation. Au sommet de N’djamena, ça a été acté. Dans les faits, il y a un acte additionnel, la libre circulation est fonctionnelle.

Aujourd’hui, le Congo est en train de travailler pour aller en programme avec le Fonds. C’est la même chose pour la Guinée Equatoriale. Le Tchad a quelques soucis avec le FMI parce qu’ils ont un problème d’endettement. Ça aussi, ça va se régler. Donc dans l’ensemble, les pays ont pris la pleine mesure de la crise économique.

Monsieur le président, la politique de diversification des économies est-elle aujourd’hui effectivement mise en œuvre ?
C’est naturel. Vous savez que gérer un État n’est pas une chose facile. Vous savez qu’il faut une résilience de l’économie quand il y a eu choc extérieur. Tous les hommes politiques le savent. Donc, il faut diversifier l’économie pour éviter que le pays ne dépende que d’un seul produit. C’est ce qui nous est arrivé. Pourquoi le Cameroun a mieux résisté ? Parce que le Cameroun est une économie plus diversifiée que les autres pays. Il en est de même, dans une certaine mesure, du Gabon. Donc les chefs d’État, tous les ministres des finances, tous les ministres de l’économie, font tout pour qu’il y ait plusieurs produits pour qu’il y ait une meilleure diversification de l’économie. Il y a des projets en cours, il y a des projets qui sont des projets nationaux, il y a aussi des projets d’intégration qui permettent de faire en sorte que les économies ne dépendent pas trop d’un seul produit. Donc, je crois que dans l’ensemble, tous les pays sont conscients qu’il faut diversifier nos économies. Je crois que c’est vraiment une donnée fondamentale.

Nous sortons par la question sur la libre circulation des pays et des biens. Lors du sommet de N’Djamena, tous les pays ont décidé d’ouvrir leurs frontières. Mais il y a quelque temps la Guinée Equatoriale s’est rétractée suite au coup d’Etat manqué il y a quelque temps. Qu’en est-il réellement de cette circulation libre ? Est-ce qu’on peut vraiment espérer qu’il y ait un jour un passeport unique pour tous les citoyens de la Cemac ?
C’est un dossier important. Vous avez bien fait de le souligner. Seulement les personnes et les biens circulent. C’est fondamental. Deux pays deviennent obstacle à cela. C’est mon pays d’origine le Gabon et la Guinée Equatoriale. Ils ont levé cet obstacle, ils ont accepté d’agir la libre circulation. Au sommet de N’djamena, ça a été acté. Dans les faits, il y a un acte additionnel, la libre circulation est fonctionnelle. Seulement il y a un problème, il faut la sécurité. Mettez-vous à la place d’un pays qui vient d’être attaqué, c’est compréhensible qu’il se réponde sur lui. Maintenant c’est à nous de garantir la sécurité aux frontières. Et c’est le rôle de la Cemac : faire en sorte que dans ses frontières, on peut avoir un passeport biométrique pour qu’on puisse savoir qui circule. Même en Europe, vous circulez, mais vous êtes surveillés.

Aujourd’hui, nous sommes en train de faire en sorte que tous les pays aient un passeport Cemac. Nous avions une petite dette vis-à-vis d’Interpol. Parce que c’est Interpol qui est habilité à le faire. Nous sommes en train de payer cette dette. Hier, avec le gouverneur de la Banque centrale et le président de la BDEAC (Banque de développement des États de l’Afrique centrale), on a réussi à avoir 1,7 milliard de francs CFA pour pourvoir payer cette dette pour qu’Interpol donne les spécificités du passeport biométrique. Pour votre gouverne, incluez tous les pays établissant des passeports biométriques. Il reste deux ou trois pays. Donc les choses sont en cours. La circulation libre n’est pas remise en cause. C’est la sécurité qui est remise en cause. Je crois que quand vous êtes attaqué, vous êtes obligé de vous répondre et je crois qu’il faut comprendre la Guinée Equatoriale. Nous faisons tout aujourd’hui pour que ces mesures ne soient que des mesures transitoires.

Proposés par
Didier Ndengue

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