«La sous-région a une carte à jouer»

Le Gabon devrait simplement et très rapidement se remettre physiquement de la débauche d’énergie contre le Maroc. On espère qu’au niveau du kiné, la préparation physique permettra aux Panthères du Gabon de récupérer des matches de poule. En, l’encadrement technique garder l’équipe dans la même dynamique et au même niveau.

Le chroniqueur sportif fait le point du premier tour de la 33è Coupe d’Afrique des nations de football. Il rend intelligible la belle performance des trois pays de la Cemac. Enfin, il fait des pronostics sur la suite de la compétition.

Emmanuel Mbankolo

Le Cameroun, le Gabon et la Guinée Equatoriale, les trois plénipotentiaires de zone Cemac, sont tous qualifiés pour le second tour. Qu’est-ce que ca inspire comme analyse ?
Avoir trois pays de la sous-région qualifiés pour les 8ès de finale, je ne sais pas si c’était déjà arrivé ; mais c’est un gros sentiment de joie. En voyant le niveau de la compétition, cela veut dire que la sous-région et les sélections nationales se portent au mieux. Maintenant, on a vu le jeu alléchant développé par le Gabon, le Cameroun totalement résilient qui a pu simplement évacuer toute la pression, en contenant les assauts de ses différents adversaires. La Guinée Equatoriale a été magistrale. Ce qui a été très impressionnant ici.

Du coup, avoir trois sélections, c’est très important. Ça veut dire que la sous-région a une carte à jouer, d’autant plus qu’elle accueille la CAN via le Cameroun. C’était souhaité, c’est arrivé. C’est un point fort et très important pour la sous-région, et c’est à la limite légendaire. Il faut pouvoir consolider tout cela. Le souhait d’avoir la sous-région autant représentée est mérité. On a vu le soutien du public camerounais aux Panthères du Gabon, dans ce match épique contre le Maroc. Bravo à la sous-région. On est ragaillardi et on se dit simplement que le football est de retour dans la sous-région. Au départ de la compétition, les Gabonais avaient eu une frayeur avec la mise à l’écart de ses deux stars, dont Aubameyang. Mais on se rend compte après que ça a participé simplement à galvaniser le groupe, à resserrer les liens et on a une sélection gabonaise qui nous fait voir de toutes les couleurs sur le plan positif.

Comment vous voyez l’avenir de ces trois équipes dans cette compétition ?
Le Cameroun, le Gabon et la Guinée Equatoriale sont trois sélections qui donnent l’espoir. Par rapport à l’expérience et la maturité dans la compétition, le premier élément est le Cameroun. Les Lions Indomptables pourraient aller le plus loin possible dans cette compétition. Si les Lions traversent les 8es de finale face aux Comores, on peut se dire que la porte lui est grandement ouverte pour les quarts de finale. Mais attention, cette équipe comorienne est devenue une grosse légume du football africain. La Guinée Equatoriale n’est pas à prendre de haut. Il n’est pas exclu qu’elle passe encore la porte au prochains tour, et joue les quarts de finale. Le Gabon devrait simplement et très rapidement se remettre physiquement de la débauche d’énergie contre le Maroc. On espère qu’au niveau du kiné, la préparation physique permettra aux Panthères du Gabon de récupérer des matches de poule.

En, l’encadrement technique garder l’équipe dans la même dynamique et au même niveau. La Guinée Equatoriale dégage une certaine forme, mais après c’est difficile de traverser le cap des quarts de finale. Mais on sent une sélection déterminée, qui a envie de faire de belles choses et d’aller le plus loin possible. Du coup ce sont trois sélections à trois visages différents. Mais de par leur histoire, l’expérience de ses joueurs et la maturité dans la compétition, force est de constater que la sous-région a la qualité et la capacité d’arriver le plus loin (le Cameroun). Le Gabon est dans la catégorie qui pourra réaliser un exploit dans la compétition en allant au-delà des 8es de finale. Il va rencontrer une équipe assez expérimentée du Burkina Faso, mais on a vu l’envie de jouer du Gabon, sa générosité dans le jeu et sa mobilité. Pour la Guinée Equatoriale, on espère simplement qu’elle pourra nous faire le plaisir de passer ce cap des 8es de finale. Et à partir des quarts de finale, tout est possible

De façon globale, quelle est votre observation des matchs de poule de cette compétition ?
Globalement, les matchs de poule dans cette compétition ont été d’une certaine qualité. On était un peu mièvre dès les premiers matchs. Mais à partir des seconds matchs, tel est moteur diesel, la production du jeu montait en puissance. La preuve, le nombre de buts par match est parfois passé du simple au quadruple. Et du coup, on a eu le réveil des attaques. Finalement les attaques ont pu trouver la formule des défenses. On se rend compte que les attaquants ont le pied chaud et ce n’est plus facile. On voit le nombre de buts par match, ce n’est pas évident du tout.

On sera resté sur notre faim par rapport aux sélections comme l’Egypte, le Sénégal, l’Algérie qui est finalement sortie avec juste un but en trois matchs. Ce n’était pas prévisible. Car entre la coupe arabe organisée pratiquement à deux semaines de la CAN, l’arrivée à 24h du début de CAN, on savait quand même que ça pourrait peser sur l’Algérie. On a vu aussi l’Egypte qui a mis à peine deux buts dans la compétition. Du coup, les gros calibres ont un peu déçu. Et parmi eux, certains ont tenu leur rang, en l’occurrence le Cameroun, le Nigeria et la Côte d’Ivoire. Ces favoris ont démontré affichent clairement leurs ambitions. Et à partir de ce moment, ça participe à élever totalement le niveau de la compétition, tout au moins pour ce qui est du premier tour

Et voici venir les huitièmes de finale avec les duels en perspective, à élimination directe. Vos pronostics ?
Nous sommes en 8es de finale et tout est possible parce que ce sont des matchs à élimination directe. A partir de ces moments-là, ça devient très compliqué. On ne parlera pas de pronostic en termes de but, mais on parlera d’ici de pronostic en termes d’éléments de statistiques sur le papier. Si vous prenez un match comme Burkina – Gabon, c’est un peu compliqué en voyant la copie rendue par le Gabon contre le Maroc. C’est pour ça qu’on disait si le Gabon récupère normalement de sa rencontre contre le Maroc, ça pourrait être très difficile pour le Burkina Faso. On a vu un Gabon dans la maitrise technico-tactique de son sujet.

A partir de ce moment, c’est difficile. Un Gabon qui altère la littéralité et la profondeur, et en toute maitrise, on a jamais vu un Gabon à ce niveau de forme dans une compétition continentale. C’est finalement une équipe qui donne un peu froid au dos et qui pousse le coach Burkinabè à beaucoup de réflexions. On a aussi des matchs tels que Côte d’Ivoire-Egypte, ça va être un très gros match pour ce qui est des 8es de finale. En perspective, quel que soit l’écart, les gros ont commencé à quitter la barque. Ils y’en a encore qui tomberont. Si vous prenez les deux dernières années, le Burkina Faso est considéré comme un gros parce que sa première défaite aurait été celle contre le Cameroun en match d’ouverture de la compétition. De gros matchs en perspective. Il y a des barrons qui vont quitter la barque et le reste va suivre.

Hors des pelouses et de la production du jeu, quelle est votre appréciation de la CAN 2021 ?
Il faut dire que sur le plan global, c’est une CAN vivante. C’est une CAN qui en elle-même porte ses fruits. Globalement par rapport à ce qu’on a vécu en Egypte, la CAN camerounaise est tout en réussite. Le Cameroun, après le match du premier tour, a réussi simplement à repartir dans le secteur de la mobilisation et à ramener les gens dans les gradins. Côté festif, s’il y a quelque chose qui marche bien en ce moment, ce sont les fans zones de 5000 à 7000 milles personnes agglutinées devant le grand écran. A cet endroit, des gens y arrivent aux premières heures de la matinée et d’autres arrivent à midi. Tous repartent de là à des heures tardives du soir. Donc, il y a bel et bien engouement, une belle ambiance autour de cette CAN. Pour tout ce qui est en dehors de terrain, on ne signale pas, beaucoup de quoi surtout que coté Cameroun, on a rattrapé en repartant avec l’organisation. Mais, ceux qui avaient déjà commencé celle du CHAN, du coup on a vu que la session de rattrapage par rapport à tout cela se passe au mieux. On est en train de vivre une CAN un peu comme celle qu’on aura souhaitée.

Propos recueillis par
Remy Biniou

Sacrée Gambie ! 1 but á zéro face aux Aigles du Carthage.

Pour une première participation à la CAN, elle accède par la grande porte aux huitièmes de finale. Le stade Omnisports de Limbé en ébullition salue cette victoire d’un nain aux ambitions grandes. Finalement, c’est la révélation de cette Poule F. Au second tour, les futurs adversaires des Scorpions de Gambie n’ont qu’à bien se tenir. Les déclarations du coach Tom Saintfiet indiquant que son équipe est venue se préparer à affronter les prochaines échéances ne reflètent pas la réalité sur le terrain du jeu.

Les qualifiés de la Poule F: la Gambie et le Mali
Aux dernières nouvelles, le Mali finit en tête de la Poule F avec 7 points et la Gambie sept points.
Le Mali en dominant la Mauritanie par deux buts à zéro, devance au goal-average la Gambie.
Mais la Tunisie est également qualifiée malgré sa défaite cet après-midi face à la Gambie 0 but contre 1 contre. Avec trois points, la Tunisie figure parmi les quatre meilleurs troisièmes.

Bobo Ousmanou

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