La sous-alimentation des femmes touche la sous-région

Le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) présente son nouveau rapport «Dénutries et oubliées: Une crise nutritionnelle mondiale pour les adolescentes et les femmes». Les travaux restitués le 7 mars 2023, en marge de la célébration de la Journée internationale de la femme, dressent une cartographie des régions les plus durement touchées par la crise nutritionnelle et alimentaire mondiale. Une situation qu’aggrave la crise en Ukraine, la sécheresse, les conflits et l’instabilité en cours dans certains pays.

La bonne alimentation des femmes et adolescentes, une nécessité

Ils enseignent que le nombre d’adolescentes et de femmes enceintes et allaitantes souffrant de malnutrition aiguë a bondi de 5,5 millions à 6,9 millions. Le Tchad, pays d’Afrique centrale, fait partie des 12 pays les plus impactés. «Une nutrition inadéquate au cours de la vie des filles et des femmes peut entraîner un affaiblissement des défenses immunitaires, un mauvais développement cognitif et un risque accru de complications graves – notamment pendant la grossesse et l’accouchement – et générer des effets néfastes et irréversibles menaçant la survie, la croissance, et l’apprentissage des enfants ainsi que leur future capacité à subvenir à leurs besoins», souligne le rapport.

Cela se traduit en Afrique centrale par un nombre de 13 millions de femmes et d’adolescentes ayant un faible poids; 46 millions souffrant d’anémie; 10% souffrent d’insuffisance pondérale; 10% de nourrissons présentant un faible poids; 30% d’enfants ayant un retard de croissance, de plus que d’autres régions du monde.
«Les crises mondiales continuent d’entraver de manière disproportionnée l’accès des femmes à une alimentation nutritive. En 2021, elles étaient 126 millions de plus que les hommes à souffrir d’insécurité alimentaire, contre 49 millions de plus en 2019. Ainsi, en matière d’insécurité alimentaire, l’écart entre les genres a plus que doublé», indique l’Unicef. Cette situation creuse davantage le fossé existant en matière de droits humains entre les genres. Seules 46% des femmes dans le monde bénéficient d’une émancipation économique contre 74% pour les hommes. De même, 21% de filles sont exposées aux mariages précoces contre 5% de garçons. Les tendances et statistiques des femmes dans le monde présentées en 2020 par la Division de statistique des Nations unies, Département des affaires économiques et sociales continuent: 48% des femmes ont accès aux technologies, loin derrière les hommes 58%. Elles passent en moyenne 4,2 heures au quotidien dans des tâches domestiques contre 1,7 heure pour le sexe opposé.

L’Unicef tire la sonnette d’alarme sur la nécessité de prendre des mesures urgentes pour résorber le problème. Il appelle de ce fait les gouvernements, les partenaires du développement et de l’action humanitaire à donner la priorité à l’accès des adolescentes et des femmes à des régimes alimentaires nutritifs, sûrs et abordables; mettre en œuvre des politiques et des mesures juridiquement contraignantes pour étendre à grande échelle l’enrichissement des aliments de consommation courante; élargir l’accès aux programmes de protection sociale pour les adolescentes et les femmes les plus vulnérables, entre autres.

LN

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