Avec la flambée des prix des céréales dans le monde, la résilience alimentaire camerounaise s’exprime par une consommation en augmentation du made in Cameroun.
«Pain Kumba» fait à base de patate, beignets de maïs, les vendeurs de ces produits voient leurs demandes en hausse. Cette situation est lie en partie à la situation géopolitique internationale, notamment la guerre en Ukraine. Du coup, les produits locaux retrouve une certaine résurrection. «Depuis le mois de janvier, l’huile de palme a baissé sans oublier le manioc, seul la banane coute chère. Mais depuis quelque temps, je vends plus rapidement que d’habitude», affirme Ndemba, vendeuse de beignet de manioc depuis le mois de janvier 2022. Il est 7 h30 nous sommes à Ekounou, lieu-dit «Deux Chevaux», Matilde Mengue, une vendeuse est assailli par les personnes se trouvant au carrefour et en 10 minutes le seau est vide. Vivianne Mendouga «mami makala» comme elle se fait appeler, affirme avoir adopté une nouvelle stratégie: «Je suis obligé d’utiliser les plastique noires et un sac backo et je fais le tour chez les clients, afin de dissimuler les beignets et ne pas être dérangée en route».
Maïs et patate
Les beignets de maïs sont aussi de la partie, pour les vendeuses, la plupart se ravitaillent chez les producteurs locaux et le sourire est aussi sur leurs visages. «J’ai même baissé la grosseur des beignets je ne te mens pas. Nous sommes aussi le pain», confirme la cinquantenaire qui a son comptoir à Bonas au quartier Ngoa Ekele.
Le pain de Kumba n’est pas en reste. Okafor, fabricant originaire du Sud-ouest, nous confirme qu’il était basé à Obili. À cause la forte demande, il se retrouve aujourd’hui à Coron. «Je suis un vendeur mobile mais depuis un certain temps je suis ici au Carrefour Coron et je vent bien. Mon bénéfice est à presque 10 000 F», avoue le jeune trentenaire. Ce produit dont la farine est fait principalement par la patate douce produite au Cameroun.
Inquiétude
Mama Mado, vendeuse de beignets au carrefour à Mvog-Mbi a un souci: l’approvisionnement à long terme. «La livreuse est déjà en train de nous dire que si les frontières de la Guinée Equatoriale et que les Gabonais proposent mieux on va subir», nous confie la dame. Plus encore, le projet manioc lancé dans la fin des années 2010 par le centre technique de coopération agricole et rurale n’a pas connu une évaluation et la communication à ce sujet n’est pas active. Du coup, «seuls les petits producteurs et les exploitations familiales ravitaillent les vendeuses de beignets.
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André Balla Onana