«La compétition est maitrisée»

On sait exactement d’où proviennent les intrigues, les polémiques. Quand vous faites le tour, c’est l’une des rares CAN où vous vous rendez compte que les sélections et les délégations se retrouvent dans des hôtels appartenant aux citoyens hôtes, et ça c’est très important. Le Cameroun aura réussi le coup simplement de faire entrer beaucoup d’argent dans les caisses des citoyens. Et cela, c’était une volonté du peuple camerounais, du COCAN, de pouvoir faire bénéficier les hommes d’affaires camerounais.

Chroniqueur sportif.

Emmanuel Mbankolo

Les quarts de finale de cette CAN ont-ils été, à votre avis, été à la hauteur des attentes?
On a eu de très beaux quarts de finale pour cette CAN. C’était à la hauteur des attentes des spectateurs et téléspectateurs. Ces quarts de finale ont aussi démontré encore comme d’habitude que la CAN est une compétition sur laquelle il faut compter et que sur le continent, le spectacle est de mise. Le fait marquant, c’est ces échauffourées sur le terrain et en dehors de la part des footballeurs et des dirigeants égyptiens et marocains.

De ce fait marquant, il y a un seul élément, c’est quand-même le fait de l’apathie ou de l’ignorance de ces faits par la CAF. On devrait et on continue d’attendre quelques sanctions. Même si ce ne sont là que des éléments qui attirent l’attention dans ces différents stades pour démontrer que sur le continent, quand les choses se passent bien et quand on attire l’attention, ce n’est pas le fait simplement d’une partie du continent, mais de tout le continent. Donc on reste sur notre faim par rapport à des sanctions concernant ces faits et on continue d’attendre.

L’élimination du Nzalang Nacional de Guinée Équatoriale a ramené l’Afrique centrale à un seul représentant aux demi-finales. Quel regard sur cette équipe équato-guinéenne?
C’est vrai que cela a ramené l’Afrique centrale à un seul représentant, mais il faut voir qui était en face. Le Nzalang aurait pu simplement créer la surprise. Quand on a vu la débauche d’énergie du Nzalang depuis le début de la compétition, l’équipe sort avec beaucoup de bravoure et elle sort en restant constante dans la compétition. Il faut rappeler que jamais dans une compétition continentale, le Nzalang n’est sorti avant les quarts de finale depuis son début dans la compétition en 2012. C’est une sélection qui a toujours fait au minimum quarts de finale de la CAN et c’est à féliciter.

La suite de la compétition se joue à Yaoundé. Peut-on s’attendre à des demi-finales de haute facture?
Le public de Yaoundé va être gâté. C’est-à-dire que quand on voit le quatuor des demi-finales, c’est la crème du football Africain aujourd’hui.

Votre analyse prospective des matches Sénégal/Burkina Faso et Cameroun/Égypte?
Le Burkina Faso avant sa défaite en ouverture contre le Cameroun était à deux ans pratiquement sans avoir perdu la moindre rencontre. Elle aurait pu éliminer l’Algérie, ça n’aurait surpris personne. C’est un Burkina Faso requinqué, c’est une équipe qui a pris le temps de faire sa mue, c’est une sélection qui a tout un autre regard posé sur le continent. Belle équipe du Burkina Faso avec sa révélation, le défenseur qui aujourd’hui attire l’attention des grosses légumes du côté continental. Le joueur qui aura confiné du côté Burkina Faso c’est bien le capitaine Traoré qui jusqu’ici reste l’homme sur lequel s’appuie la sélection.
Le Cameroun est la seule sélection qui leur aura filé deux buts.

C’est une équipe qui prend très de peu de buts, mais à qui, quand elle vous a marqué un but, il est difficile derrière d’aller la chercher. L’Égypte est montée tel un moteur diesel et à démontrer qu’elle est toujours présente et qu’elle est une équipe à laquelle il va toujours falloir faire énormément attention. C’est vrai que l’Égypte se retrouve avec un problème par rapport à ses gardiens blessés. Mais aux dernières informations, on devrait avoir le titulaire qui pourrait revenir simplement à sa place dans ses rangs, même si lui souffre encore de quelques lésions, mais dans le staff médical égyptien, on s’attèle à ce qu’il soit de retour. Ça va être difficile pour Egasi, le défenseur central qui jusqu’ici à quelques problèmes. Des informations que nous avons, il serait possible qu’on n’ait pas Egasi. Mais seulement il faut aller chercher l’ogre égyptien. Et pour des joueurs tels qu’El Neini, éviter qu’il prenne la direction du ballon et pour ce qui est de Salah, éviter qu’il prenne de la vitesse.

Pour le Cameroun, on a simplement notre garantie tous azimut avec nos deux attaquants qui sont aujourd’hui les deux meilleurs buteurs de la compétition. Le Cameroun est dans une particularité qui est celle d’avoir deux joueurs qui à eux seuls comptent onze buts dans la compétition et sont dans les souliers de meilleurs buteurs. Quant au Sénégal, on a Sadio Mane et Coulibali qui répondent présents. Mais c’est un Sénégal dont on pense quand-même que les cotés sur le plan défensif ont un problème et que dans l’entrejeu, c’est une équipe qui est assez mièvre. Ça va être la crainte du football continental. Quel que soit les cas les vainqueurs pour cette demi-finale auront tout simplement méritée. Beaucoup ne l’entrevoit pas, mais c’est qu’on peut se retrouver un peu comme au début, c’est-à-dire qu’on pourrait avoir une finale Cameroun/Burkina Faso.

À votre avis, la compétition est-elle maitrisée jusqu’ici, alors que les critiques fusent de toutes parts?
La compétition est maitrisée, on sait exactement d’où proviennent les intrigues, les polémiques. Quand vous faites le tour, c’est l’une des rares CAN où vous vous rendez compte que les sélections et les délégations se retrouvent dans des hôtels appartenant aux citoyens hôtes, et ça c’est très important. Le Cameroun aura réussi le coup simplement de faire entrer beaucoup d’argent dans les caisses des citoyens. Et cela, c’était une volonté du peuple camerounais, du COCAN, de pouvoir faire bénéficier les hommes d’affaires camerounais.

On peut comprendre que ça fuse de partout, mais le Cameroun aura été résilient, les Camerounais ont accompagné le COCAN dans le fait de cette compétition. Il est arrivé un évènement malheureux comme il en arrive partout. Lors des compétitions et championnats, il arrive que les gens perdent leur vie. Seulement, le Cameroun, très rapidement à partir du match qui aura suivi, le match des Comores du match du Maroc du côté de Mfandena, a démontré qu’il avait l’expertise. Et sur le match Cameroun/Gambie à Douala, le Cameroun a démontré par l’entremise de la DGSN, du gouverneur et du régional qu’il a la maîtrise et la mainmise sur le plan sécuritaire dans cette compétition.

Pour une fin de compétition sans anicroche, il est important qu’au niveau du public on respecte les consignes éditées sur le plan sécuritaire par les services de sécurité. C’est très important et ça va permettre simplement au Cameroun d’être beaucoup plus fort. Sur le plan sanitaire, il faut continuer de respecter les mesures barrières, de faire confiance au ministère de la santé, pousser son voisin à respecter les consignes. Au niveau de la production du spectacle, on ne peut compter que les acteurs qui depuis les deuxièmes matches du premier tour, ont démontré qu’ils passaient à la vitesse supérieure. Le spectacle sera de haute facture parce que ce qu’on a de meilleur sur le continent et à l’extérieur se retrouve en demi-finale. Sur le terrain, ça va être la fête.

Propos rassemblés par Thierry Ndong Owona

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