Soucieux de la stabilité politique du Cameroun et d’anticiper sur les fauteurs de trouble, le 6ème Congrès panafricaniste s’est tenu du 1er au 2 avril 2023 à Yaoundé. Sous les auspices de Banda Kani, président du Nouveau Mouvement populaire (NMP).
La forte participation du public, des intellectuels de haut vol camerounais et d’ailleurs, démontre à suffire que le courant du panafricanisme reste d’actualité en Afrique en général et au Cameroun en particulier. Il est clair que celui-ci se veut le fleuron des États-Unis d’Afrique. Le Professeur Hubert Mono Ndjana se réjouit d’ailleurs de ce manteau dont se pare le Nouveau Mouvement populaire (NMP). «Je suis très favorable en raison du programme futuriste et positif de ce parti politique qui existe depuis une dizaine d’années. La vision est panafricaniste, c’est-à-dire qu’il faut lutter contre les barrières coloniales qui nous été imposées pour retrouver l’unité continentale et aller ainsi dans la mondialisation, sur la base de l’africanité reconstituée. Parce que ce mouvement est difficile dans l’Afrique actuelle», explique-t-il. Et d’ajouter: «l’Afrique actuelle est balkanisée, et à l’intérieur de chaque Balkan, il y a des divisions internes non pas à cause de la tribu, mais à cause des religions étrangères. Les Camerounais se battent entre eux parce qu’appartenant à telle loge ou telle autre. Et les gens prennent ces loges pour les socles de vérité au point que si une personne n’appartient à ces loges, on ne le considère pas, on le rejette hors de la marche de son pays. Il faut casser toutes ces influences occidentales et retrouver l’unité de base qui est culturelle et civilisationnelle».
Anticiper
Les journées du panafricanisme du 21ème siècle organisées à Yaoundé poursuivent l’unité du Cameroun indépendamment de l’appartenance religieuse, politique et ethnique. Il est question au cours de la conférence d’éveiller, de conscientiser les Camerounais sur les pesanteurs internes et externes qui souhaitent le chaos. Le 6ème congrès panafricaniste repose sur le thème: «Déstabiliser et mettre hors d’état de nuire, une fois pour toutes, l’alliance globale, néocoloniale et néocolonisatrice qui veut déstabiliser le Cameroun». Banda Kani, président du NMP, y trouve en effet le fondement des assises. «C’est la deuxième partie de notre rencontre après celle de Douala. Elle a un but spécifique qui est de s’engager dans la protection du Cameroun et la préservation de notre pays, qui n’est pas à l’abri des menaces, et de soutenir les institutions et son chef, le président de la République. Il est aussi question de faire un travail profond de manière à ce que les menaces internes (crise dans le Noso, Boko Haram) ne puissent pas s’allier aux menaces extérieures pour déstabiliser le Cameroun», explique-t-il. Il s’agit bel et bien d’une conjuration dans le but «d’empêcher la déstabilisation de notre pays, et tous les appétits qui lorgnent les richesses du Cameroun et ses positions stratégiques. Il faut une réaction nationale digne de ce nom à la hauteur de ces enjeux», ajoute-t-il. Selon le panafricaniste Banda Kani, l’organisation de ce congrès à Yaoundé, siège des institutions, trouve aussi son explication dans le fait qu’il y a «des bruits particuliers qui se lèvent un peu partout au sujet de la succession. Il faut à cet effet anticiper aux stratégies des uns et autres qui estiment que la succession est devenue une fin et un moyen. On ne pense pas au Cameroun, aux défis que nous avons à relever, on ne pense pas à comment assurer la continuité de l’État, et sauvegarder les acquis», fulmine-t-il.
OM