Journée Cemac 2021: Solidarité en mesures barrières
La pandémie du coronavirus, en restreignant toute mobilité physique, est venue limitée les avancées de la Cemac aux efforts de riposte communautaire à la crise et de consolidation budgétaire macroéconomique face aux chocs exogènes.
Les vertus de la Cemac à célébrer ce 16 mars c’est véritablement l’action collective face aux incidences de la pandémie mondiale du Coronavirus. Du point de vue sanitaire, l’Organisation de coordination et de coopération pour la lutte contre les grandes endémies en Afrique centrale (Oceac), agence d’exécution de la Cemac, a harmonisé la riposte des six États autour d’une stratégie unique. Sous son impulsion, les pays vont également agir collectivement pour la vaccination.
Du point de vue économique, les pays ont consenti à des réformes communes pour préserver la viabilité du Francs CFA. Ils ont, pour la première fois, négocié en commun avec le Fonds monétaire internationale (FMI), la Banque mondiale et la Banque africaine de développement pour recevoir des appuis budgétaires. Les effets de la pandémie ont entrainé des déséquilibres dans les recettes ce qui a créé des incapacités à financer entièrement les budgets adoptés en 2020. Des mesures communes comme les coupes budgétaires et la priorisation des dépenses de santé publique ont été prises.
Mieux, c’est aussi collectivement, pour la première fois dans leur histoire, que les pays de la Cemac ont envisagé et engagé les négociations d’annulation et de rééchelonnement de la dette. Il y a eu donc manifestation de la souveraineté collective !
Une certitude renforcée par la table ronde des bailleurs de fonds de Paris. Où les six États se sont mis ensemble pour lever des financements dédiés à la réalisation des projets intégrateurs dits prioritaires. La signature communautaire est ainsi mise à l’épreuve, car c’est elle qui garantit l’endettement réalisé. Une éloquente illustration du panier de souveraineté que la Cemac a pu réaliser entre le 16 mars 2020 et le 16 mars 2021.
Adieu brassage
Le commun des mortels n’y voit que de l’immatériel et de l’impalpable. Les acquis communément vantés ont pris dans la grippe des mesures barrières. La libre circulation des personnes ayant connu une avancée majeure avec l’exemption de visa a été absorbée. Elle disparait pratiquement. La libre circulation des biens, un moment supprimée, a très vite été réhabilitée, notamment par les pays qui se nourrissent au Cameroun. C’est dire que lors des premières restrictions, on a oublié l’appartenance à une organisation communautaire unique. C’est ce qui a fait craindre à Bello Yaouba, président de l’Association jeunesse solidaire de la Cemac lors de la visioconférence du 16 mars 2021, que la Covid-19 «ne fasse rejaillir la Cemac des institutions et sacrifie la libre circulation des personnes. Ce serait un moyen de sacrifier la jeunesse».
Bobo Ousmanou