Ainsi tranche le coordonnateur du mouvement « Tournons La Page Cameroun » ce 15 septembre 2020 à Yaoundé.
Comme tous les 15 septembre, « Tournons La Page » (TLP) a consacré l’instant de la célébration de la Journée internationale de la démocratie à l’évaluation de la vie politique camerounaise. Parlant au nom du mouvement, Jean-Marc Bikoko est particulièrement amer. En conférence de presse ce jour à Yaoundé, le coordonnateur de TLP fait remarquer que «la vie politique nationale se caractérise notamment par l’approfondissement d’une curieuse contradiction». «Aujourd’hui le Cameroun est une dictature démocratique, avance-t-il. Alors que bon nombre d’acteurs sont ou seraient assez facilement en accord avec la nécessité et les principes généraux qui fondent la démocratie, l’expérience de plus en plus répandue crée, au contraire, une forte dépréciation dans sa pratique.
Vu les usages qui en sont faits, la démocratie est largement contre-performante avant même d’avoir été performante ». De l’avis de TLP, le pays est gouverné par des gens suspicieux rarement compétents sur le terrain ; l’ensemble du personnel politique est davantage arrogant, bureaucratique, tatillon et chronophage. Bilan : « 30 ans après l’instauration du multipartisme, le Cameroun vit une démocratie confisquée qui hypothèque toute possibilité d’alternance démocratique. Aujourd’hui, tous les espoirs des Camerounais fondés sur les acquis non négligeables sont en train de s’estomper, y compris parmi les plus fervents alliés du système », étale Jean-Marc Bikoko.
Pour conjurer ce qu’il appelle « le drame national », TLP propose une solution à double ressort : « le changement politique du système de gouvernance actuel, qui passe nécessairement par une transition démocratique, elle-même adossée sur un dialogue national inclusif ».
Jean-René Meva’a Amougou