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Jean-Luc Mastaki : «Une coalition secteur public, privé et société civile est la clé pour renforcer la qualité de nos produits»

Le directeur du Bureau sous-régional pour l’Afrique centrale de la CEA était face à la presse ce 20 septembre 2023. Entre autres leçons, les échanges avec les hommes de médias ont permis de mettre en évidence la position que la sous-région entend adopter au cours de la prochaine session conjointe du Comité intergouvernemental des hauts fonctionnaires et d’experts d’Afrique centrale et de l’Est. En intégralité la déclaration du responsable onusien.

 

L’objectif de la rencontre d’aujourd’hui était d’annoncer l’organisation de la rencontre du Comité intergouvernemental des hauts fonctionnaires et d’experts que la CEA organise à Bujumbura du 26 au 29 de ce mois, et donc, la semaine prochaine. La spécificité de cette session est que c’est une seconde édition d’une session conjointe que le Bureau Afrique centrale, celui de Yaoundé, organise conjointement avec le Bureau de l’Afrique de l’Est qui est basé à Kigali. C’est une innovation que nous avons commencée à la CEA il y a deux ans parce que nous avons eu la première session l’année passée. Elle nous permet en fait de partager les expériences entre les sous-régions et aussi de pouvoir identifier les similarités et les complémentarités pour pouvoir avancer l’agenda de la transformation structurelle en Afrique.

Le thème de cette année porte sur notre ambition de faire de l’Afrique centrale et de l’Afrique de l’Est, des origines de produits de qualité, mais aussi des destinations d’investissements de qualité pour pouvoir faire avancer l’agenda de la diversification économique, la transformation structurelle et la sécurité alimentaire. Nous envisageons donc de discuter de façon approfondie de cette question des piliers aux infrastructures de qualité dans les deux sous-régions. Ce défi est très important à relever parce que nous ne pouvons parler de la Zone de libre-échange continentale africaine et pouvoir en tirer les bénéfices escomptés que si au niveau des pays, au niveau individuel, et des sous-régions, au niveau global, nous sommes en mesure de produire des biens et services de qualité traçables et évidents. Et pour ce faire, nous pensons qu’une coalition entre le secteur public, privé et la société civile est la clé pour que nous puissions amener nos producteurs à renforcer la qualité de nos produits et pouvoir les certifier à travers des normes et des standards bien aguerris au niveau sous-régional, pour un meilleur accès au marché sous-régional et aussi au marché global pour notre sous-région.

S’agissant de l’industrialisation, notre message a toujours été clair. Je crois que Monsieur Adam l’a si bien souligné. Nous pensons que les Zones économiques spéciales que nous appelons de nouvelle génération, doivent être le cadre à travers lequel le climat des affaires doit s’améliorer. Nous attirons les majors d’industries mondiales pour qu’ils viennent transformer nos produits en suivant des normes et standards qui ont déjà fait leurs preuves ailleurs. Et donc pour nous, les ZES restent le cadre à travers lequel nous allons nous industrialiser de façon inclusive, dans la mesure où ces zones sont appelées à établir les liens avec nos PME qui constituent à 95% la structure de notre économie. Leurs relations avec les ZES permettra à ce que les entreprises locales puissent aussi monter dans la chaîne des valeurs, afin de pouvoir améliorer la qualité de nos produits.

Ainsi pour nous, les ZES devront aller du national vers le transnational pour que nous puissions avoir des zones conjointes, à l’exemple de la zone de libre-échange que nous sommes en train de promouvoir entre la RDC et la Zambie. Nous pensons qu’il y a un potentiel énorme pour de telles zones qui permettra alors de donner de la valeur à nos produits, d’attirer les grands acteurs au niveau mondial qui pourront nous assurer que nous avons accès à des normes et qualités qui assurent notre compétitivité au niveau global.

Comment le faire? Il faut créer des conditions. À savoir améliorer le climat des affaires pour que nous puissions attirer les meilleurs investisseurs. Nous avons dit dans le rapport, des investisseurs de qualité. Celle qui vient dans la manufacture cette fois-là, celle qui arrête de nous concentrer dans l’extractif et celle qui peut nous amener à améliorer la part du secteur manufacturier dans le PIB de la sous-région, et celle qui peut aussi nous amener à investir davantage dans les secteurs modernes, les secteurs de productivité.

 

Améliorer le climat des affaires, assurer la lisibilité et la qualité de nos politiques économiques qui font que les investisseurs en venant, vont se rassurer de la stabilité du cadre institutionnel dans lequel ils vont évoluer et aussi faire en sorte que nous puissions dérisquer notre environnement pour que le niveau de perception des risques associés à nos économies soit plus faible pour que nous puissions tirer profit de majors.

Les investisseurs, je vais encore le souligner, ne sont pas seulement étrangers. À nos propres investisseurs, nous devons leur donner aussi un cadre qui leur permette de jouer un rôle très important dans la promotion de la qualité, de la norme, des produits et du label Made in central Africa qui soient attractifs

Et donc, c’est une coalition secteur public-secteur privé local et international que nous voulons mettre en place pour que le débat de qualité soit un débat assuré et assis dans notre sous-région.

Propos recueillis par Théodore Ayissi Ayissi

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