Le directeur du Bureau de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique centrale (BSR-AC) s’emploie à guider nos pas dans le champ de la pluralité des actions entreprises par l’institution onusienne au cours des six derniers mois. La Zlecaf, la transformation structurelle des économies de la sous-région et la création des chaînes de valeurs sous son impulsion, sont abordées sans détour. Il faisait le point à l’issue des travaux de l’APPRM, tenus du 25 au 27 juillet 2023 à Addis-Abeba.
Quelles ont été vos réalisations au cours des six derniers mois?
Durant les six derniers mois, la CEA est fière d’avoir réalisé de nombreuses initiatives et produit de nombreux résultats au sein de la sous-région. Le premier agenda a été celui de faire avancer les engagements par rapport à la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) dans notre sous-région. Une sous-région, la moins intégrée de l’Afrique, et qui présente le taux de commerce intra régional le plus faible. Et les réalisations de la CEA sont de permettre que la carte de l’Afrique centrale puisse présenter des pays, tous les pays, ayant une stratégie nationale en matière de Zone de libre-échange continentale.
Y a-t-il eu sur ce terrain des avancées significatives?
Aujourd’hui, les pays qui avançaient encore à pas pesants, comme la Centrafrique, Sao Tomé et Principe, et la Guinée Équatoriale, ont leurs stratégies qui ont été validées. Au-delà des efforts au niveau national, nous avons consolidé le progrès veille stratégique de la Zone de libre-échange continentale sous-régionale, qui permettrait à terme que le débat sur l’intégration du marché africain soit porté au niveau national et sous-régional. Cela nous permettra bien sûr, désormais, de nous engager résolument dans la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine, en essayant de marier nos initiatives en matière d’industrialisation avec toutes les initiatives que nous avons engagées au niveau national et sous-national, lié à un marché beaucoup plus intégré, mieux intégré et mieux régulé en Afrique centrale.
Pour quels autres résultats aujourd’hui?
Le deuxième grand résultat dont nous sommes très fiers, c’est des avancées significatives par rapport au développement de la chaîne des valeurs des batteries électriques et des véhicules électriques entre la RDC et la Zambie.
Cette initiative que nous portons depuis deux ou trois ans, à la suite du Business Forum qui a été organisé en RDC en fin 2021, continue de faire son chemin. Cette année-là, les grandes réalisations sont les dialogues engagés avec le secteur privé au niveau de la RDC, afin de nous assurer que non seulement cette chaîne de valeur se matérialise, mais qu’elle se matérialise de manière inclusive. Nous voulons donc nous rassurer que la dimension ‘‘contenu local’’ est une réalité, et que les investisseurs locaux, au niveau de l’Afrique centrale, participent à cette chaîne de valeur.
Le deuxième pas important que nous avons franchi pendant les mois passés, c’est la signature de l’Accord-cadre entre la RDC, la Zambie et Afreximbank, qui assure le financement de cette zone économique spéciale commune entre les deux pays. Cela a été fait à Kinshasa en mars 2023 et permet en fin de compte d’avancer non seulement sur l’étude de préfaisabilité pour cette zone économique spéciale, mais aussi de nous rassurer qu’au-delà de cette étude, nous sommes résolument engagés dans la mise en œuvre de cette zone.
Quelles sont à date les perspectives pour l’Afrique centrale, compte tenu de ce qui se fait déjà entre la RDC et la Zambie?
Les ambitions futures par rapport à ce grand résultat c’est la deuxième édition du Business Forum de la RDC qui sera organisée avant la fin de cette année. Elle permettra non seulement de partager les résultats de cette étude de préfaisabilité qui est en cours aujourd’hui, et dont le Cabinet Rise a la responsabilité de conduire les pas jusqu’à la présentation des résultats. Bien évidemment, ce sera le plus grand focus du Business Forum ‘‘second édition’’. Mais au-delà de cela, ce sera aussi de poser les jalons pour qu’une première pierre puisse être posée avant la fin de cette année et que les usines commencent à sortir de terre sur les espaces dédiés qui ont été indiqués par le gouvernement.
Propos retranscrits par
Théodore Ayissi Ayissi