Intégration macroéconomique : la CEEAC dans la cour des grands

La 53e session de la Conférence des ministres africains des Finances, de la Planification et du Développement économique se tient depuis le 17 mars dernier à Addis-Abeba.

Noël Marie Zagré (à gauche) et Gilberto Da Piédade Verissimo (à droite)

Mais pour les trois premiers jours, le champ a été laissé libre au Comité d’experts de la Commission économique pour l’Afrique (CEA). L’organe s’est notamment prononcé sur le thème de cette édition qui porte sur «l’industrialisation durable en Afrique et la diversification à l’ère du digital dans un contexte de Covid-19». Et de la présentation du rapport faite lors du 39e Comité d’experts, l’on retient, entre autres évaluations, que «la CEEAC et la Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE) sont les communautés les plus performantes en termes d’intégration macroéconomique», rapporte la CEA dans un communiqué.

Par rapport aux sept autres Communautés économiques régionales (CERs) en fonctionnement sur le continent, celle de la sous-région Afrique centrale et celle de l’Afrique de l’Est ont en effet réussi à afficher «des scores d’indice de 0,684 et 0,660, respectivement». Cela dit, pour la Commission économique pour l’Afrique, plusieurs défis restent encore à relever. Puisque sur d’autres critères d’évaluation comme celui, par exemple, de l’intégration productive, la CEEAC ne fait guère mieux que les autres CERs. Ces dernières ont également brillé en majorité «par leur faible performance, la CEDEAO étant dans ce domaine, le bloc le moins intégré».

D’après le directeur de la division de l’Intégration régionale et du Commerce à la CEA qui a confirmé cet état de chose, «la plupart des Communautés sont à la traine en termes d’exportation et d’importations intermédiaires intra-régionales, et enregistrent un très faible indice de complémentarité du commerce des marchandises». Cette réalité est d’autant plus inquiétante pour Stephen Karingi que «l’intégration productive est essentielle pour renforcer l’industrialisation». Mais de façon globale, la CEEAC, comme les autres CERs, a beaucoup pâti de la pandémie de Covid-19. La pandémie «a gravement perturbé les initiatives d’intégration régionale, y compris la Zleca, en particulier à cause de la fermeture des frontières». Quoi qu’il en soit pour le responsable de la CEA, il appartient également à la CEEAC de régler ses «problèmes de gouvernance, de paix et de sécurité» qui constituent autant d’entraves au renforcement de l’intégration régionale.

Théodore Ayissi Ayissi

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