Dans la capitale camerounaise, les sociétés de ramassage des ordures ne peuvent accéder à certains lieux. Le cas des quartiers environnants de Mvog-Mbi, dans le 4e arrondissement de Yaoundé.
Le ramassage d’ordures à Yaoundé se déroule dans des points précis. Pour améliorer les conditions de vie des populations qui se plaignent des ordures pestilentielles, des maladies hydrauliques, des caniveaux bouchés et des points d’eau pollués, le gouvernement camerounais met à contribution les sociétés de ramassage d’ordures. Afin que ce travail s’effectue normalement, la Communauté urbaine de la ville de Yaoundé signe des conventions avec des entreprises spécialisées. Pour une ville propre. Mais, force est de constate qu’il existe de gigantesques poubelles dans les quartiers depuis des décennies. Et l’accès des véhicules de ramassage à ces montagnes d’immondices est quasiment impossible. Ce qui embarrasse sa majesté Beti, chef de bloc au quartier Coron. «En plus de 20 ans que cette poubelle existe, nous n’avons jamais vu un camion Hysacam. Comment il va même entrer ?», interroge le chef de bloc.
Etam-Bafia et Coron
Une poubelle nichée au marécage constitue la limite entre les deux quartiers Etam Bafia et Coron. Elle est établie sur une parcelle aménagée comme une statue. Ce mercredi 19 juillet, Dilan et Hervé deux jeunes du coin, sont en plein boulot, avec l’ambition de repousser la poubelle afin de pouvoir organiser un championnat de vacances. «Notre stade a été envahi par les ordures et les parents nous ont demandé de ne pas déranger parce qu’il y a pas une autre solution» explique Dillan, le probable organisateur du championnat de football à l’occasion des vacances scolaires et universitaires.
Mvog-Mbi
Cette poubelle a une seule règle: jeter les ordures après les rails. L’accès pour Hysacam ou une autre compagnie de ramassage est quasi impossible. Jean, vendeur à la sauvette dont l’étal se trouve à 10 m du dépotoir, accuse ses collègues d’avoir créé une poubelle à proximité des rails. «Comment Hysacam fait pour entrer ici?» s’exclame le jeune commerçant.
Iboual Itam
A «Iboual Itam», on est dans une partie du quartier Ayéné. Ici, on découvre une gigantesque poubelle logée de part et d’autre des maisons. C’est un endroit inaccessible pour les engins en charge du ramassage d’ordures. «Cette poubelle existe depuis plus de 30 ans. Et on n’a jamais vu la moindre autorité passer par ici. Les gens ont même construit sur la route», affirme Casimir Ngono, un habitant du coin. A noter que la rivière du quartier Iboual Itam (puits pourri) est voisine très proche de cette poubelle.
Pays-Bas
Pays – Bas est le nom d’une poubelle géante, voisine aux brasseries situées non loin de là. C’est un dépotoir d’ordures flanqué dans un marécage. Là aussi, l’accès est impossible aux engins roulants. Elle dessert pas moins de 100 ménages et s’étend sur plus de 30 mètres carrés. Tout à côté, une porcherie est installée.
André Gromyko Balla