Infrastructures : Les pistes du Mintp pour contenir les coûts des travaux routiers

A l’occasion de la conférence annuelle des services centraux et déconcentrés, le ministre des Travaux publics, Emmanuel Nganou Djoumessi, a réuni ses collaborateurs autour de plusieurs problématiques conjoncturelles par vidéoconférence ce lundi 18 janvier 2021.

Trois principaux thèmes étaient au cœur des travaux. Notamment la maîtrise des coûts des travaux routiers ; l’accompagnement des Collectivités territoriales décentralisées (CTD) dans l’aménagement des infrastructures routières et la prolongation de la durée de vie des routes en terre à travers les matériaux locaux.

La problématique de la maîtrise des coûts des chantiers routiers a retenu en grande partie de l’attention des participants. Son exposé a été présenté par Dr Tang Ahanda Barnabé, inspecteur général des services du Mintp. Ce dernier reconnait que le coût de certaines infrastructures routières au Cameroun comparables à des projets similaires dans le monde peut sembler très élevés. Cependant, «il faut dire que dans ce domaine, comparaison n’est pas raison, car très souvent, on compare rarement des choses similaires. Il faut être certain de comparer des choses comparables. Le cycle de vie d’un ouvrage (…), les choix réalisés à chaque étape sont de nature à modifier le coût de l’ouvrage et de ce qui devrait être comparé, peut-être sans doute pas le montant du marché passé pour la construction de celui-ci», a-t-il expliqué. Autrement dit, il existe un écart entre les coûts prévisionnels issus des études d’évaluation, le montant du marché signé et la somme des décaissements opérés une fois le chantier livré. Trois projets routiers illustrent d’ailleurs ce constat.

Le projet de construction de l’entrée est de Douala (Phase I), le projet de construction de l’entrée ouest de la même ville (Phase I), et le projet de construction du tronçon Maki-Pont de la Mape. Le projet de construction de la phase I de l’entrée est de Douala est l’un des cas les plus illustratifs. Ici, le coût prévisionnel issu des études était de 47,111 milliards FCFA. Le contrat signé sur cette route de 3X2 voies longue de 10,2 km a porté sur un coût de 50,599 milliards FCFA. Au final, une fois le projet achevé, c’est plus de 60,901 milliards qui ont été décaissés. Soit un peu plus de 13, 790 milliards FCFA de différence entre le coût prévisionnel issu des études et le coût du projet réalisé.

Pour sortir de cet engrenage, des propositions d’actions et de mesures ont été formulées par le Dr Tang Ahanda Barnabé. «Les coûts des prestations liées aux projets routiers devraient aussi être regardés et analysés sous le même paradigme. Maîtriser les coûts consiste à chercher à contenir ceux-ci, et leurs facteurs, dans chaque phase de vie du cycle du projet routier. Tous les acteurs du Mintp sont donc concernés mais aussi les autres maîtres d’ouvrage (décentralisation), ainsi que les acteurs intervenants directement ou indirectement dans le cycle de vie de l’ouvrage routier», a conclu l’inspecteur des services du Mintp.

Landry Kamdem

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