Le coordonnateur humanitaire des Nations Unies en République démocratique du Congo (RDC), Bruno Lemarquis, a exprimé lundi sa profonde tristesse face à l’intensification des combats dans la province du Sud-Kivu (est), faisant au moins 74 morts et plus de 200.000 déplacés.

Selon un communiqué publié le même jour, plusieurs territoires du Sud-Kivu, notamment Uvira, Walungu, Mwenga, Shabunda, Kabare, Fizi et Kalehe, ont été le théâtre, ces derniers jours, d’affrontements impliquant des armes lourdes ainsi que des bombardements dans des zones densément peuplées. Les premières évaluations des partenaires humanitaires font état d’au moins 74 personnes tuées et 83 blessées entre le 2 et le 7 décembre. Les évacuations sanitaires restent entravées par la poursuite des combats et la présence de barrages routiers. Des attaques visant des infrastructures civiles, dont des écoles, ont également été signalées, en violation grave du droit international humanitaire. « L’utilisation d’armes explosives dans des zones habitées et des attaques contre des infrastructures civiles comme les écoles entraînent des pertes en vies humaines inacceptables et doivent cesser immédiatement. Les civils et les infrastructures civiles ne sont pas des cibles », a déclaré M. Lemarquis.
Les violences ont provoqué une nouvelle vague de déplacements massifs. Plus de 200.000 personnes ont été forcées de quitter leur foyer à l’intérieur de la province depuis le 2 décembre, tandis que des milliers d’autres ont traversé la frontière vers le Burundi et le Rwanda. Cette crise survient alors que le Sud-Kivu comptait déjà 1,2 million de déplacements internes avant l’escalade actuelle. M. Lemarquis a appelé toutes les parties au conflit à respecter leurs obligations en vertu du droit international humanitaire et à garantir la protection des civils, notamment la distinction entre civils et combattants dans la conduite des opérations militaires. Dans un discours national sur l’Etat prononcé lundi à Kinshasa, le président congolais Félix Tshisekedi a déclaré que les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) ont lancé une offensive contre les Forces armées de la RDC dans la province du Sud-Kivu. Depuis janvier, la situation sécuritaire dans l’est du pays s’est fortement détériorée. Le M23 a multiplié les attaques dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, entraînant de nombreuses victimes civiles et d’importants déplacements de population.





